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Portret van de Amerikaanse zangeres Nina Simone die met kerst op televisie zal verschijnen
© Dutch National Archives, The Hague, Fotocollectie Algemeen Nederlands Persbureau (ANEFO), 1945-1989

TOP 3 des meilleurs livres autour de Nina Simone

Dernière mise à jour : mai 24th, 2018 at 06:07 pm

3/ En Attendant Bojangles (2016)
d’Olivier Bourdeaut

À lire en écoutant  les chansons de Nina Simone :
Mister Bojangles et Wild is the Wind

 

En attendant Bojangles Olivier Bourdeaut image couverturePour le dernier ouvrage de notre TOP 3 des meilleurs livres autour de Nina Simone, nous vous faisons faire un petit saut dans le temps, soit un an en arrière. En Attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut, c’était le coup de cœur du printemps 2016 :

  • Grand prix RTL-Lire 2016,
  • Prix du Roman des étudiants France Culture-Télérama 2016,
  • Prix des lecteurs France Télévision 2016.

Ainsi qu’un succès public surprise et on comprend pourquoi.

En Attendant Bojangles, c’est un garçon qui grandit avec une mère un peu excentrique et un père qui joue le même jeu. L’un est conscient de la part de jeu. L’autre ne l’est pas. Ce sont des années de fête, d’excentricités en tout genre, d’une joie de vivre maladive.

Tous les problèmes s’enfuient quand retentissent les premières notes de Mister Bojangles, morceau sur lequel père et mère dansent invariablement sous le regard émerveillé de leur fils. La vie a alors la grâce de ces notes enchaînées et de la voix chaleureuse de Nina Simone, de ces pas de danse légers mais empreints de passion aussi. Mister Bojangles, ce sont les couleurs à la place du gris, les sourires qui renaissent, les festivités qui ouvrent à nouveau leurs portes, l’horizon des lendemains.

Où s’arrête la raison ? Où commence la folie ? La question est posée dans En Attendant Bojangles mais non résolue. Dans un style à la Boris Vian, on découvre avec des yeux d’enfants cet univers construit sur des mensonges charmants, sur des mythes empreints de couleurs et de poésie. L’équilibre est fragile, mais semble d’abord satisfaire chacun.

Qui peut dire pourquoi la réalité vaudrait mieux que cet univers parallèle ? Que cette parenthèse de poésie où la sincérité des émotions suffit ? Cette mère terriblement aimante, pourquoi la juger ? Ou comment la juger ? Et cet homme tellement fou d’amour pour cette femme qu’il accepte ce grain de folie et compose avec lui, pourquoi ou comment lui donner tort ?

Il faut toutefois que le drame advienne. Que la folie gagne, et que l’appartement flambe sous son poids. C’est l’hospitalisation alors pour cette mère loufoque. Et une tristesse sans nom pour les deux hommes qui restent sur le carreau. Ne faut-il pas alors manigancer une évasion ? Offrir à la folie une seconde chance ? L’amour ne vaut-il pas la peine de prendre le risque ? De saisir les opportunités ?

En Attendant Bojangles nous fait croire en tout cas à la force de l’amour que l’on porte à l’autre, à ce que cet amour peut nous faire traverser.

 

 

Olivier Bourdeaut prend le parti de la légèreté, de la poésie. On est emporté dans un tourbillon de vie, dans un élan de joie, et nous voilà dansant avec eux sur la voix de Nina Simone. Olivier Bourdeaut prend le parti de la légèreté et de la beauté lumineuse des images jusque dans le drame le plus obscur, jusque dans le dernier acte de la tragédie. En Attendant Bojangles, c’est ce beau pari relevé.

Ne nous y trompons pas. L’émotion affleure sous les non-dits. Nous tremblons avec cet enfant-narrateur. Nous suffoquons avec son père. Nous retenons notre souffle plus d’une fois. En Attendant Bojangles ne vous tombera pas des mains, on vous le promet !

Car il y a dans ces pages un hymne à la folie, à la vie, à l’espoir. Il y a là la force de l’amour. Celui inconditionnel que cette femme porte à son mari. Celui irrationnel qu’elle porte à son fils. Celui indicible du père pour son épouse, si fort qu’il est prêt à se libérer des convenances et des jugements pour construire la possibilité du bonheur.

Un tel amour ne peut se satisfaire de la raison. Ne peut se satisfaire du gris. Ne peut grandir dans la modération. Ne l’oublions pas, « …love is like the wind, and wild is the wind », disait Nina…

En Attendant Bojangles, c’est ce défi de l’irrationnel, cette foi forcenée en la bonté et en la générosité, cette concession faite à l’amour qui consume tout.

 

En savoir plus :

  • En Attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut, Éditions Finitude, janvier 2016, 160 pages, 15.50 €
Morgane P.

5 Commentaires

  1. … effectivement j’étais passé à côté. J’ai honte. Félicitations, beau travail!

  2. Une découverte pour moi … Nina Simone …. Une black …une voix qui chante le blues et le jazz … Et une bipolaire …. Une fatalité qui vous touche , dont vous héritez parfois qui vous rend si sensible à tout , et qui vous fait déteste de tous … Le jazz …la musique de l’âme …cela ne m’étonne pas que cette musique, cette voix, et cette personnalité puisse service de trame a des histoires , des romands …

    Merci Morgane pour ce commentaire

    Claude

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