Dernière mise à jour : octobre 13th, 2022 at 10:27
Du 16 janvier au 29 avril 2019, l’exposition Mobile/Immobile aux Archives nationales de Paris et de Pierrefitte-sur-Seine, initiée par le Forum Vies Mobiles, un think tank créé par la SNCF sur la mobilité du futur, croise les regards de sociologues, d’anthropologues, d’historiens et d’artistes sur la question de la mobilité passé, présent et futur. Avis et visite à Paris de cette passionnante exposition par Bulles de Culture.
Exposition Mobile/Immobile

— Christophe Gay
Enrichis de photographies, d’installations, de vidéos, d’extraits de films, de documents sonores, de planches de bande dessinées, de dessins, de cycles de conférences… l’exposition Mobile/Immobile, conçue par Hélène Jagot (directrice du Musée de La Roche-sur-Yon), François Michaud (conservateur en chef au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris), Pierre Fournié (responsable du département de l’action culturelle et éducative aux Archives nationales), Christophe Gay (co-directeur du Forum Vies Mobiles), Sylvie Landriève (co-directeur du Forum Vies Mobiles) et Vincent Kaufmann (directeur scientifique du Forum Vies Mobiles, et directeur du laboratoire de Sociologie Urbaine de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (LaSUR-EPFL), se déploie sur cinq espaces : Pétrole, vitesse et modernité, Une mobilité sous contrôle, L’invention de vies entre mobilité et sédentarité, Des vies mobiles entre villes et campagnes et Et demain… accélérer ou ralentir ?.
Pétrole, vitesse et modernité

La première partie de l’exposition Mobile/Immobile, s’ouvre sur l’arrivée du chemin de fer (19e siècle) puis du pétrole (20e siècle) qui vont associer vitesse et modernité mais conduire aussi aux transformations territoriales de nos modes de vie, comme le montre le Plan voisin (Paris, 1925) de Le Corbusier revu par Alain Bublex ou les photos de Thomas Sauvin sur la transformation accélérée de la Chine en une cinquantaine d’années (1960-Auj).
Une mobilité sous contrôle

La seconde partie de l’exposition Mobile/Immobile rappelle que du Moyen Âge à aujourd’hui, les personnes contraintes ou non à se déplacer sont toujours surveillées et fichées, conduisant à des inégalités dans la mobilité. C’est ce que montrent par exemple les récits de réfugiés de Laura Henno (Untitled 062, série Calais, 2012), les déplacements liés au statut social vus par Géraldine Lay (Série – Ne pas dépasser la ligne, 2015) ou l’utilisation du smartphone comme moyen de résistance face aux contrôles par Ai Weiwei (Les réfugiés connectés, 2017).
L’invention de vies entre mobilité et sédentarité

Cette salle de transition de l’exposition Mobile/Immobile accueille le travail de Ferjeux van der Stigghel sur les néo-nomades qui réinvente un mode de vie adapté à la mobilité du travail (Néonomades,2013).
Des vies mobiles entre villes et campagnes

La troisième et importante partie de l’exposition Mobile/Immobile répertorie les différents mode de vies mobiles — périurbains chez Patrizia Di Fiore (Série Plateau de Saclay : Gare d’Orsay, Buc, Golf Saint Marc, 2009) ou circulatoire chez Ishan Tankha (Série – Suivre la trace du rail indien, 2014/2016) — mais aussi leurs conséquences — la tension mobilité/travail chez Laurent Proux (Carte à jouer, 2016 ; Bureau, figure en mouvement, 2017), la nostalgie d’une mobilité du passé plus humaine chez Wang Gongxin (Projet Yi) ou la pollution des villes photographiées par Tim Franco (Série Métamorpolis, 2011-2015).
Et demain… accélérer ou ralentir ?

Enfin, la quatrième et dernière salle de l’exposition Mobile/Immobile pose la question de la nécessaire décélération — huit personnes sur dix aspirent à ralentir selon une enquête du Forum Vies Mobiles — et du besoin de prendre le temps de vivre autrement et en tenant compte du développement durable. Avant de quitter définitivement l’expo, un petit tour par le temps lunaire de Marie Velardi (Salle de décélération, 2018) s’impose donc.
Notre avis ?
Mobile/Immobile est une passionnante et très intéressante exposition à découvrir sans tarder !
En savoir plus :
- Exposition Mobile/Immobile aux Archives nationales de Paris du 16 janvier au 29 avril 2019
60, rue des Francs Bourgeois, 75003 Paris (France)
Lundi au vendredi (fermé le mardi) : 10h00-17h30
Samedi et dimanche : 14h00-17h30
Nocturne jusqu’à 21h30 le jeudi 18 avril
Ouvert le lundi 22 avril
Plein tarif : 8 €, tarif réduit : 5 €
Visites guidées accessibles à tous, tous les vendredis et samedis à 15h - Exposition Mobile/Immobile aux Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine
59 rue Guynemer, 93380 Pierrefitte-sur-Seine (France)
Du lundi au samedi de 9h00 à 16h45
Fermée les 20 et 22 avril
Entrée libre - Plus d’infos sur le site des Archives Nationales