Dernière mise à jour : mars 25th, 2019 at 12:46 pm
Joyeux anniversaire, Ray of Light ! L’album culte de Madonna, sorti début 1998, fête cette semaine ses 20 ans de sortie en France. L’avis de Bulles de Culture sur un disque-charnière pour la reine de la pop.
Ray of Light : une nouvelle Madonna
Ouverture de l’année 1998, c’était il y a vingt ans… Le retour de Madonna était annoncé partout et forcément attendu. Pas vraiment la peine de vous expliquer pourquoi mais c’est gratos et on le fait avec plaisir : depuis Like A Virgin (même si Everybody et Holiday ont aussi marqué le public à leur façon), Madonna ne passe pas une année sans faire parler d’elle (comme en septembre dernier sur son nouveau DVD, d’ailleurs). Elle a enchaîné les tubes, les albums aux pochettes travaillées, les tournées et même les films. Le dernier long métrage en date avant l’arrivée de Ray of Light ? Evita (où elle partage l’affiche avec Antonio Banderas) dans lequel elle est Eva Peron, la célèbre dame politique argentine. Une prestation saluée. Mais les disques des années 90 n’ont pas fait autant d’étincelles financières que ceux des années 80, celle où la Madonna chipie s’en donnait à cœur joie avant de se métamorphoser en femme dominatrice (Erotica). Ce qui va suivre est logique : la maturité est le mot-phare de toutes les critiques pour parler du style musical de Ray of Light.
Frozen, premier extrait
Le tout premier titre qui débarque en radio pour lancer l’album, c’est Frozen. Si La Reine des Neiges (Frozen en V.O.) était reprise par un producteur pour une relecture noire, la chanson serait parfaite pour son générique. Pleine de percussions et matinée d’électro (ce qui prouve le flair de l’artiste), Madonna tente de nous faire ressentir le froid d’une rupture en gardant sa grandiloquence d’antan. Visuellement, elle sort aussi l’artillerie lourde : elle apparaît avec une perruque noire et une robe sans doute volée à Morticia Addams. Frozen ne ressemble à aucun autre titre de l’artiste et régale les puristes comme les fans de pop sucrée. Le pari est tellement couillu pour une chanteuse qui gémissait sur Like A Virgin que le monde entier s’abaisse. Un peu comme les trois Madonna dans le clip.
Un disque récompensé
Si Ray of Light est autant remarqué à sa sortie — et encore regardé aujourd’hui de manière symbolique – c’est parce que Madonna y dévoile déjà une nouvelle image, seule traduction de sa métamorphose mentale et spirituelle. Maman d’une petite Lourdes l’année qui précède, l’Italo-Américaine dit se sentir mystique et prendre du recul par rapport à ses années folles (le fameux Blond Ambition Tour en tête de gondole). C’est comme s’il lui vait fallu attendre qu’elle se mette à proposer de la musique “trance” avec un producteur british — le fameux William Orbit — pour être enfin prise au sérieux. Le très influent magazine Rolling Stone applaudit et les Grammy Awards (les Oscars de la Musique) la récompense de 4 trophées. Même le mythique Vogue, pierre angulaire de sa carrière, n’avait pas eu droit à cet honneur. Pour beaucoup, Ray of Light est LE disque le plus réussi de la carrière de Madonna.
Ray of Light : Composition arty, audacieuse et mystérieuse
Mais à qui s’adresse ce disque ? Avec Patrick Leonard, son acolyte de toujours qui manque à beaucoup d’admirateurs, et William Orbit, Madonna a proposé un quasi disque-concept du temps où une pop star était “autorisée” par la maison de disques qui la finançait à composer une galette entière de A à Z avec la même personne. “On avait pas encore ces camps d’écriture où aucun auteur ne peut rester assis plus de quinze minutes”, vient-elle de répondre à son manager sur Instagram lorsque celui-ci évoquait l’anniversaire de Ray of Light.
Le CD s’adresse aussi à tous ceux qui exigeaient des efforts vocaux de la part de Madonna. Grâce à la coach engagée pour la préparer à la bande originale de Evita (long-métrage quasiment entièrement chanté), Louise Veronica Ciccone (de son vrai nom) assure mieux les graves et n’hésite d’ailleurs pas à passer plus aisément aux cris stridents qui ont aussi forgé sa réputation. Pour preuve, l’exercice colossal que représente la piste-éponyme. Ce seul Ray of Light — second single choisi pour booster encore plus les ventes du disque — regroupe les trois piliers de l’album : la pop, l’électro et la dance. Parfaitement dans la trance (et en transe, serait-on tenté de dire), ce courant de musique électronique regroupant une grande variétés de styles, Madonna accède à un échelon supplémentaire de fascination exercée sur le public. Ray of Light est donc plutôt une expérience à vivre plutôt qu’à raconter.
En savoir plus :
- Madonna, Ray of Light, est disponible chez Warner Music France. L’album est sorti au Japon le 22 février 1998, en France le 2 mars 1998 et aux États-Unis le 3 mars 1998
- L’album Ray of Light s’est écoulé à plus de 20 millions d’exemplaires dans le monde
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