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La fille de son père critique avis film (1)
Copyright Pyramide Distribution

Critique / “La Fille de son père” (2023) d’Erwan le Duc

La Fille de son père est disponible en vidéo depuis le 20 avril 2024. Le film avec Nahuel Perez Biscayart et Céleste Brunnquell est une comédie tendre autour de la relation entre un fille et son père. La critique et l’avis sur le second long métrage d’Erwan Le Duc. 

Synopsis :

Une femme disparaît et laisse un jeune père (Nahuel Perez Biscayart) avec leur nouveau-né. 17 ans plus tard, Étienne est entraîneur pour un club de foot et sa fille Rosa (Céleste Brunnquell), une adolescente prête à prendre son envol dans une ville différente pour étudier les Beaux-Arts. Leur relation fusionnelle permettra-t-elle cette rupture ?

La Fille de son père : le poids de la disparition d’une mère

Dans le deuxième long métrage d’Erwan Le Duc (Perdrix, 2019), les générations se croisent et se décroisent tout autant que les genres qui habitent le film même. Le cinéaste possède en effet un goût rare pour faire émerger des personnages singuliers dans un environnement prosaïque dont les mots comme les mouvements de leurs corps sont nourris par une grâce provenant aussi bien de la comédie musicale avec une pincée subtile de Jacques Demy, du burlesque de Buster Keaton auquel le regard pénétrant de Nahuel Pérez Biscayart fait écho, qu’aux partitions dialoguées où Céleste Brunnquell excellent avec délice dans une continuité du cinéma d’Arnaud Desplechin, le monde de la classe bourgeoise en moins.

L’enjeu du film par ces choix de mise en scène est de placer en hors-champ la possibilité du drame que constitue la disparition d’une mère au moment où commence une histoire d’amour avec la naissance du couple parental, pour mieux le questionner en profondeur. La vie d’Étienne et Rosa semblait heureuse car le jeune père a su entretenir une connexion continuelle avec sa fille, ne perdant jamais son innocence juvénile lui-même devenu orphelin sur le tard et faisant de lui parfois un grand frère vis-à-vis de sa fille. Cette inclusion profonde dans la génération de sa fille, il la poursuit encore avec son équipe de football amateur dont l’espace de jeu est minutieusement cadré par lui-même avec un entraînement hors du commun où la philosophie prend une grande part pour guider les joueurs sur le terrain.

La fille de son père critique avis film (1)
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Une réunion harmonieuse de talents

La prise de conscience du changement du monde pour lui apparaît durant une séquence singulière tragicomique où il est confronté à une figure maternelle forte jouée par l’unique et d’autant plus déroutante apparition de Noémie Lvovsky dans le film. La confrontation avec le petit ami de sa fille qui a décidé de porter un regard épris de romantisme pour relever le drame qu’il porte le temps d’un récit, le conduit à éprouver également une nouvelle appréhension de sa propre vie au moment où un fantôme du passé semble surgir.

La Fille de son père marque par la force d’interprétation des acteurs et actrices qui habitent des rôles inédits touchant au plus près l’amour filial et toutes les questions afférentes au moment d’une transition à vivre pour un individu comme pour toute une société, qu’il s’agisse du climat émotionnel individuel comme du climat environnemental qui concerne tout le monde vivant. Le film doit aussi beaucoup à une réunion harmonieuse de talents avec le montage minutieux de Julie Dupré, la composition musicale originale de Julie Roué et la photographie inventive d’Alexis Kavyrchine au service de l’intrigue et des personnages.

En savoir plus :

La Fille de son père
d’Erwan Le Duc
Fiction
91 minutes. France, 2023.
Couleur
Langue originale : français

Avec : Nahuel Pérez Biscayart (Étienne Gravier), Céleste Brunnquell (Rosa Gravier), Maud Wyler (Hélène), Mercedes Dassy       (Valérie), Mohammed Louridi (Youssef Horlaville), Nicolas Chupin (Alex, l’agent immobilier), Camille Rutherford (Olive), Alexandre Steiger (Joël), Philippe Quesne (le père d’Étienne), Charlotte Léo (la mère d’Étienne), Jane Moraël (Rosa 7 ans), Nina Moraël (Rosa 5 ans), Leia Joly          (Rosa 3 ans), Alix Joly (Rosa bébé), Louis Douillez (l’ami de Joseph), Romain Creutzmeyer (le médecin), Daniel Collot (le gardien de l’école des Beaux-Arts), Lucas Bléger (le surveillant au lycée), Marie Prual      (l’interne à l’hôpital), Yannick Hornecker (le vendeur de TV), Mariore Manneville (l’escrimeuse), Boris Gillot (l’habitué du bar), Noémie Lvovsky (la maire), Christian Jannot, Jérémie Laure, Alain N’Diaye, Catherine Pavet, Xavier Toral, Saci Zaidi, Pakirathan Sulakshan, Polat Gokay, Maëva Briche, Mathieu Houe, Lola Poussin, Camille Talarico, Delguy Mvemba, Suzon Eugé, Nicolas Rackelboom, Sylvain Vèche, Julie Roué, Haydar Sahib, Iris Tokouete, Rodrigue Pouvin, Léo Benharrat, Eliot Blasius, Titouan Blasius, Tom Boyon, Ryhan Brihmouche, Ilhan Cal, Thibault Charuel, Clément de Pietro, Lucas Laguerre, Tom Laurain, Lucas Moscat, Jayzy Muller, Antoine Sourlier, Yassin Yakhlef, Nils Zahner-Cloarec, Betty Dulguerian, Paul Dulguerian

Sortie en salles (France) : 20 décembre 2023
Sortie France du Blu-ray : 20 avril 2024
Format : 1,85 – Couleur
Langue : français – Sous-titres : français.
Éditeur : Pyramide vidéo

Bonus :
Entretien avec Erwan Le Duc par Brefcinema (9’)
3 courts métrages d’Erwan Le Duc :
Jamais jamais (2014, 29’)

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