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© RoBERT

Interview / Faites connaissance avec la chanteuse RoBERT

Dernière mise à jour : octobre 17th, 2021 at 08:59 am

Artiste auto-produite, la chanteuse RoBERT revient en 2021 avec Le chant des égarés, un nouvel album élégant qui ne déroutera pas son public. L’interview de Bulles de Culture.

Interview de la chanteuse RoBERT : “Si j’étais restée dans ma maison de disques, je n’aurais fait qu’un seul Olympia !”

RoBERT, c’est tout un univers et une ode à la mélancolie et à la poésie. Apparaissant comme une fée dans les oreilles ou devant les yeux sur les pochettes de ses albums, elle ne vous dit sans doute rien. RoBERT ne passe pas dans les grands médias et le comprend. Mais elle trace sa route et n’a jamais baissé les bras.

Bulles de Culture : Bonjour RoBERT, c’est la première fois que l’on parle de vous sur Bulles de Culture. Du coup, comment vous présenteriez-vous à nos lecteurs et lectrices ?

RoBERT : Oh là… Comment me présenter après presque 10 ans d’absence ? C’est un album qui est différent et réalisé avec un compositeur australien, Alien Skin, que j’avais découvert il y a douze ans. C’est toujours un plaisir de présenter un nouvel album mais c’est en même frustrant car je suis une artiste de scène et c’est là qu’il faut me découvrir (sourire).

Bulles de Culture : Mais vous êtes souvent sur Paris, non ?

RoBERT : Non, pas forcément. Vous savez, moi, j’ai quitté Paris il y a longtemps. J’ai été une cycliste parisienne mais après être passée dans l’émission Sacrée Soirée sur TF1, j’ai pris ma voiture et je suis partie ! Plein d’ami·es me disaient :“Mais tu es folle de quitter Paris, c’est là-bas que sont tous les artistes !” Eh bien si, on peut quitter Paris.

Non seulement j’ai quitté Paris mais j’ai aussi quitté les majors. Il faut savoir que je suis passé par ce qu’on appelle des majors, donc de grosses maisons de disques comme Sony ou Universal. Chez cette dernière, je pense que je n’ai fait que deux jours sous contrat.

Mais si je n’avais pas créé moi-même mon propre label, je n’aurais pas pu faire toutes ces dates de concert… On m’aurait accordé un Olympia peut-être, pas deux.

Dans “maison de disque”, il y a “maison” et on doit se sentir bien dans une maison. Mais ce n’est pas grave. Je sais que cela vient du fait que je ne passe pas en radio et mes chansons ne sont pas très radiophoniques, n’est-ce pas ? Je ne suis pas facilement intégrable à une playlist. Mais Grand Corps Malade non plus…

Bulles de Culture : Vous avez aujourd’hui un public fidèle qui vous suit et vous avez un lien avec eux…

RoBERT : Oui, c’est vrai. On parlait des majors et vous savez, quand j’étais chez Sony — chez qui, je suis restée 6 ans —, je recevais le courrier que les gens m’écrivaient quasiment deux mois après. Ce n’était plus possible à mes yeux pour construire un lien authentique.

“J’ai conscience que mes paroles peuvent parfois être crues”

Bulles de Culture : Votre nouvel album est donc Le chant des égarés. Il est illustré d’une pochette où on ne vous voit pas très bien…

RoBERT : Je déteste les shootings. C’est une vraie photo qui a été réalisée pour la pochette mais qui a été confiée au graphiste Sauveur Carlus.

Concernant l’emballage du disque, j’avais envie d’offrir quelque chose de beau et d’élégant. J’avais envie de revenir avec un objet, même si les disques se vendent moins et qu’il suffit de débarquer sur Spotify. Mais il y a tellement de monde sur cette plateforme…

C’était mon retour, donc je voulais offrir un bel objet travaillé. La boîte qu’on pouvait commander donnait l’impression de contenir un 45Tours. A l’intérieur, il y a un CD noir à rayures comme si c’était un vinyle et plein de bonus. Et ce sont des illustrations graphiques, oui…

Vous savez, je suis présente sur Facebook et Instagram où les gens qui me suivent voient défiler des photos tout le temps, donc je me suis dit qu’ils et elles n’avaient pas besoin de voir aussi ma tête en plus sur ce nouveau disque.

Bulles de Culture : La préparation du disque remonte à l’année passée, en 2020 ?

RoBERT : Non, plutôt 2017. Je veux est la première chanson écrite cette année-là. Je me suis petit à petit demandée comment les mots allaient venir. J’avais traversé des choses difficiles en me séparant de mon compositeur historique et j’ai réussi à me prouver que je pouvais encore écrire des chansons.

En me relisant, j’ai réalisé que les paroles de Je veux étaient très crues. Oui, j’ai conscience que mes textes peuvent l’être. Dans L’otage de tes pardons, je parle carrément de vomis mais que je compare ensuite à des nuages, donc ça va… (rires).

Je voulais chanter comme si c’était du live. Bon, je chante de manière plus forte sur scène, mais en tout cas que cela sonne très authentique ! Il y a maximum trois prises par chanson.

Bulles de Culture : Je veux est notre chanson préférée du disque en tout cas…

RoBERT : (Grand sourire) Merci. Je sais, elle est assez spéciale…

“La chanteuse la plus élégante de France”

Bulles de Culture : Les musiques sont déjà intéressantes à écouter seules. Comment s’est passé le travail avec votre coup de cœur Alien Skin ?

RoBERT : J’ai pris et réarrangé des musiques déjà existantes de lui (sourire). J’étais tellement fan, il faut absolument aller le découvrir. Tout s’est fait à distance car il est australien, grâce à WeTransfer et d’autres plateformes. Grâce à toutes ces inventions, lui, l’ingénieur du son et moi, nous nous sommes échangés la musique et petit à petit, l’album a pris forme. Voilà (sourire) !

Bulles de Culture : Un mot sur votre passage sur quelques chaînes commerciales il y a plusieurs années à travers une publicité pour GIVENCHY ?

RoBERT : Alors, c’était pour Ange ou démon, le secret, un parfum que sortait GIVENCHY. Il y avait un spot télé dans lequel on peut voir Uma Thurman.

Je me souviens être à Paris pour fêter l’anniversaire d’une de mes filles. Je lui préparais des gâteaux quand tout à coup, mon téléphone a sonné. A l’autre bout du fil, la demande n’a pas tardé et on m’a passé de la pommade : “Nous avons cherché et nous sommes tombés sur celle qui est la chanteuse la plus élégante de France. Combien demanderiez-vous pour l’emprunt de votre chanson et pour être la voix-off du parfum  de GIVENCHY ?”

Au début, je pensais que c’était mon bon ami Olivier, qui est très farceur, à l’autre bout du fil. Je me suis un peu méfié… et en même temps, l’accent était vraiment très, très bon. Après renseignements pris, j’ai découvert qu’on me voulait bel et bien.

Mais vous savez, ça vient peut-être des gens expatriés à New-York ou à Londres qui ont fait venir mes albums en magasins. J’ai découvert que j’étais distribué dans des boutiques là-bas et que, suite aux nombreuses commandes, un espace “RoBERT” était en rayons. C’est incroyable, non ?

“La scène, Je n’attends que ça et je n’en peux plus d’attendre”

Bulles de Culture : Peut-être que, comme Mylène Farmer, vous avez ce quelque chose de tellement français aux yeux des Américains ?

RoBERT : Sans doute. C’est vrai que Mylène et moi nous chantons dans le souffle. Il y a un cousinage dans les aigus. J’ai une tessiture soit haute, soit basse… comme Barbara !

Bulles de Culture : La preuve, vous aviez obtenu un contrat avec une grande maison de disques à un moment !

RoBERT : Oui, j’avais commencé en tant que comédienne mais j’ai abandonné vers l’âge de 22 ans. J’avais notamment vu des femmes comme Catherine Ringer sur scène et j’ai eu le déclic. J’ai débarqué dans plusieurs maisons de disques, avec mon vélo, pour distribuer mes maquettes !

A l’époque, j’ai vu l’éditeur de Johnny Hallyday, Françoise Hardy et Jacques Dutronc me dire que déjà, le milieu de la musique avait changé : “Si tu avais débarqué deux ans plus tôt, j’aurais pu faire de toi une star !”

Bulles de Culture : La scène à présent, vous y pensez pour bientôt ?

RoBERT : Oh, et comment ! En 2022, je débarque ! Je n’attends que ça et je n’en peux plus d’attendre. J’ai un souvenir fort de ma dernière tournée qui s’est appelée Le Tour de France car mes fans m’ont aidée à la construire. Ils se sont arrangés pour faire de la publicité afin de me faire venir dans des salles pour lesquelles ils m’ont communiqués les coordonnées. Mon équipe et moi les avons contactées et on est allés dans ces lieux.

Vivement la prochaine fois et d’ailleurs, nous préparons une action grâce aux fans qui ont eu l’idée de compléter leur visage avec le mien à la sortie du disque. Sauveur Carlus a lancé une opération avec un hashtag sur les réseaux sociaux afin que les gens viennent se voir sur écran durant un de mes prochains concerts.

 

En savoir plus :

  • Le chant des égarés, le nouvel album d onze titres de RoBERT, est sorti en physique et sur toutes les plateformes de téléchargement légal le 1er septembre 2021 chez Légendaires, le label de l’artiste
  • Un coffret de format 45 T (18×18 cm) incluant un livret de 32 pages est disponible sur la boutique officielle de RoBERT. Chaque chanson y est illustrée sur une double page.
    Le CD prend lui-même “les caractéristiques tant aimées du 45 T” avec ses rainures et sa couleur noire.
    RoBERT en a signé les 200 premières précommandes durant l’été et numéroté à la main l’ensemble de cette édition limitée
Luigi Lattuca
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