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Silent Roar Dinard Festival du Film Britannique
D.R.

Interview du réalisateur Johnny Barrington pour “Silent Roar”, en compétition au Dinard Festival

En compétition au Dinard Festival du Film Britannique, Silent Roar a fait sensation. Le film se déroule en Écosse et raconte l’histoire de Dondo, un jeune surfeur convaincu que son père, un pêcheur disparu depuis un an, est toujours en vie. Ses illusions le conduisent dans un voyage inattendu, sous l’influence de Sas, la rebelle de l’école, qui bouleversera leur vie à jamais. Nous avons rencontré Johnny Barrington, le réalisateur du film, pour discuter de ses inspirations derrière cette œuvre captivante, de sa profonde connexion avec la mer et de sa vision unique de l’Écosse.

Interview de Johnny Barrington pour Silent Roar

“J’aime jouer avec les symboles”

Bulles de Culture : Pouvez-vous nous parler vos inspirations derrière la réalisation de votre film Silent Roar ?

Johnny Barrington : Silent Roar est une histoire qui puise son inspiration de plusieurs sources. La mort de mon père en est une, mon amour pour le surf en est une autre, tout comme mon attachement profond aux Hébrides, une archipel d’Irlande. Cette combinaison étrange de surf, de religion, de christianisme, de spiritualité et de symbolisme m’a toujours fasciné. J’aime jouer avec les symboles, m’amuser, et tenter d’explorer l’inconnu. Mon objectif était de créer quelque chose qui s’inspire du chagrin, sans pour autant le rendre oppressant ou excessivement triste, mais tout en cherchant à mettre en lumière la folie et la joie qui peuvent en découler.

Bulles de Culture : Avez-vous une relation particulière avec la mer ?

Johnny Barrington : Oui, j’ai vécu près de la mer la majeure partie de ma vie. J’ai grandi en pêchant, et j’ai même travaillé en mer sur des navires à plusieurs reprises. Pendant deux ans, j’ai fait le tour du monde en tant que photographe sur un navire, puis j’ai pêché, attrapé du poisson en Islande, et j’ai un amour profond pour le surf. La mer est synonyme d’eau, et c’est un environnement extraordinaire pour exister. Je l’adore. Je pense que cela prend de plus en plus d’importance à mesure que je vieillis. L’élément “eau” est crucial. La première chose que je fais au réveil est de plonger dans l’eau. C’est une excellente façon de commencer la journée.

Bulles de Culture : Comment avez-vous procédé pour le casting du film ?

Johnny Barrington : J’ai eu la chance de travailler avec une directrice de casting exceptionnelle, Rosalie Clayton, qui m’a énormément aidé à trouver les acteurs. Je suis tombé amoureux d’eux dès le départ, et le processus de casting s’est révélé très fluide. J’anticipais que cela puisse être compliqué, mais en réalité, Rosalie a fait en sorte que ce soit très, très simple. J’ai vraiment apprécié chaque étape du processus de casting.

Nous avons adopté pour une approche assez différente des représentations conventionnelles de l’Ecosse

Silent Roar Dinard Festival du Film Britannique (1)
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Bulles de Culture : Comment avez-vous choisi de représenter l’Écosse dans le film ?

Johnny Barrington : Nous avons adopté pour une approche assez différente des représentations conventionnelles de l’Ecosse. De nombreux acteurs du film ne sont pas écossais, et bon nombre d’entre eux n’ont pas d’accent écossais. Par conséquent, notre vision de l’Écosse dans Silent Roar se distingue des stéréotypes habituels. Je crois que l’histoire de ce film pourrait se dérouler aussi bien en Terre de Feu, au Portugal, ou sur le littoral de n’importe quel pays où la pêche, la religion et le surf jouent un rôle essentiel.

Bulles de Culture: Pouvez-vous nous décrire la relation entre les deux jeunes protagonistes du film ?

Johnny Barrington : Les deux jeunes, garçon et fille, incarnent respectivement l’eau et le feu. Leur dynamique est une dialectique, un conflit qui finit par aboutir à des résultats positifs. Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est que le garçon embrasse la foi et la croyance, à la recherche d’un guide spirituel et, inconsciemment, d’une figure paternelle. Il poursuit cette quête sans en être conscient. En revanche, la fille est plus cynique, plus sceptique envers le monde, les relations et les conventions, remettant en question certaines structures et désirant brûler les choses pour permettre une nouvelle croissance. Voilà comment j’ai conçu ces deux personnages. Ils entretiennent une amitié improbable au lycée, qui est à la fois romantique et non érotique, mais empreinte d’une profondeur captivante.

Entretien réalisé à Dinard le 30 septembre 2023

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Antoine Corte

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