Le voici enfin, le tant attendu Simone, le voyage du siècle. Signé Olivier Dahan, un habitué des biopics ciné, il nous emmène dans l’enfance, la vie et les engagements de l’ancienne ministre Simone Veil dont les combats résonnent encore aujourd’hui. L’avis et la critique de Bulles de Culture sur ce long-métrage de 2h20 un peu handicapé par sa première partie.
Synopsis :
Le destin de Simone Veil (Elsa Zylberstein) au cinéma : son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. Le portrait épique et intime d’une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d’une brûlante actualité.
Simone, le voyage du siècle : le nouveau biopic d’Olivier Dahan
Après ses deux longs-métrages La Môme (sur Edith Piaf) en 2007 et Grace de Monaco en 2014, le réalisateur Olivier Dahan renoue avec le genre du biopic pour la troisième fois. C’est encore celui d’une femme qu’il décide de brosser. Et c’est à Elsa Zylberstein qu’on lui doit.
La comédienne qui incarne ici l’ancienne ministre Simone Veil, première femme présidente du Parlement européen, lui a suggéré d’écrire un film sur Veil alors que celui-ci pensait arrêter de faire du cinéma ! Olivier Dahan s’est donc plongé dans la vie de l’ancienne ministre et il en résulte un film d’une durée de 2h20.
Déjà présenté dans des festivals (dont celui du Ramdam Festival de Tournai, en Belgique, en janvier 2022), le film Simone, le voyage du siècle a été décalé de février à octobre 2022 pour sa sortie officielle en salles.
Pas pensé comme un biopic
Dans le dossier de presse du film, Olivier Dahan confie que « Faire le portrait cinématographique d’une personne est une façon d’aborder l’Histoire du pays, ou d’une époque, de développer des thématiques sociales et psychologiques, de réécrire une histoire avec un angle de vue spécifique et personnel. C’est en fait l’inverse d’un biopic. Les producteurs du film l’ont compris et m’ont fait confiance dans ce processus particulier. »
De plus, Olivier Dahan souhaitait laisser parler son instinct et rendre le film le plus accessible possible malgré la somme d’évènements douloureux qu’on peut y voir. Y est évoqué une période particulière de l’Histoire française, où le père du réalisateur était connu comme militant antiraciste ayant échappé aux rafles allemandes. « Simone, le voyage du siècle est avant tout, un film sur la transmission. Les 15 dernières minutes du film sont la somme de ce que je voulais dire avec ce film et la vraie raison pour laquelle j’ai essayé de le faire », annonce-t-il.
Une première partie sans passion
Le film Simone, le voyage du siècle prend le même format que La Môme : être long et éclaté come un puzzle qu’il appartient au spectateur et à la spectatrice de rassembler. Sa première partie est appuyée, se laisse suivre avec classicisme et un manque de passion. On prend peur : étant donné ses engagements, la personne de Simone Veil méritait que son biopic soit une claque.
On a droit à de la musique bien mélo pour nous indiquer que ce que Simone Veil a vécu « est bien triste », en particulier dans les scènes où elle peut compter sur son mari (incarné par l’acteur belge Olivier Gourmet). La grosse limite du pathos est souvent sur le point d’être franchie.
Puis, heureusement, le film nous embarque un peu plus mais globalement, on a du mal avec le côté parfois trop larmoyant de la mise en scène, qui tranche avec l’exigence et la pudeur de Simone Veil. Néanmoins, Simone, le voyage du siècle a le mérite d’exister et de faire réfléchir sur des combats sans cesse nécessaires.
Notre avis ?
Le long-métrage d’Olivier Dahan Simone, le voyage du siècle se sera fait attendre. Il a été cajolé avec 2h20 avec de pellicule mais aurait gagné en force et en souffle en étant un rien plus court et surtout un rien moins éploré et suppliant. La liste des choses à conscientiser, et puis réformer, est cependant bien rappelée. Un film nécessaire.
En savoir plus :
- Simone, le voyage du siècle
Date de sortie France : 12/10/2022 - Distribution France : Warner Bros. France
- En août 2022, Simone, le voyage du siècle a été présenté au Festival du Film Francophone d’Angoulême.