Noémie dit oui sort aujourd’hui dans les salles. Le film de Geneviève Albert sur la prostitution juvénile a obtenu au dernier Festival du Film d’Angoulême le valois des étudiants et un prix spécial du jury. La critique et l’avis de Bulles de Culture.
Synopsis :
Noémie (Kelly Depeault), une adolescente impétueuse de 15 ans, vit dans un centre jeunesse depuis trois ans. Lorsqu’elle perd tout espoir d’être reprise par sa mère, Noémie fugue du centre en quête de repères et de liberté. Elle va rejoindre son amie Léa, une ancienne du centre, qui l’introduit dans une bande de délinquants. Bientôt, elle tombe amoureuse du flamboyant Zach qui s’avère être un proxénète. Fin stratège aux sentiments amoureux ambigus, Zach incite Noémie à se prostituer. Récalcitrante au départ, Noémie dit oui.
“Noémie dit oui se nourrit des interrogations sociales contemporaines”
Noémie dit oui est le premier long métrage de Geneviève Albert. C’est après une vie d’artiste pour le Cirque du Soleil que la cinéaste s’est mise à travailler en 2016 sur le scénario de son film. Elle est nourrie par l’envie de dénoncer le phénomène de la prostitution juvénile, courante à l’occasion des Grands Prix de F1 à Montréal.
Dès l’ouverture du long métrage, la caméra est centrée sur Noémie, cette adolescence fragilisée par le rejet de sa mère. L’abandon maternel va d’ailleurs être la source de ses errances, la faisant tomber petit à petit dans ses réseaux de prostitution. Une fois sous emprise des macros, c’est une descente aux enfers qui s’opère pour la jeune femme.
Les scènes sont extrêmement crues, violentes tant visuellement que psychiquement. Noémie vit l’enfermement, cloitrée dans une chambre d’hôtel, prison luxueuse où elle voit défiler ses clients à un rythme infernal (12 par jour). La protagoniste subit sans pouvoir réagir les demandes les plus perverses de ces hommes.
En fond, Noémie dit oui se nourrit des interrogations sociales contemporaines autour principalement de la notion de consentement. En cela, le film s’inscrit en résonnance de l’ère #Metoo en continuité du livre de Vanessa Springora, Le Consentement.
Peut-on parler d’un consentement éclairé quand une mineure de 15 ans choisit de se prostituer ? Avec cette fiction, la réponse de Geneviève Albert est sans appel. Les personnes qui participent à la prostitution, macros ou clients, sont des pédophiles qui doivent être sévèrement condamnés. L’œuvre est définitivement choc, portée par la puissance de l’interprétation de Kelly Depeault.
Notre avis ?
Véritablement choc, Noémie dit oui montre la prostitution adolescente de façon très réaliste dans la peau d’une jeune victime. C’est dur, répétitif sur le plan narratif, mais essentiel afin de dénoncer ce fléau. Geneviève Albert y va sans aucun tabou.
En savoir plus :
- Date de sortie France: 26/04/2023
- Distribution France : Wayna Pitch