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Destiny Films

Critique / “Le piège de Huda” (2023) de Hany Abu-Assad

Entre l’espionnage et le social, Le piège de Huda, dresse un portrait engagé du quotidien de la ville de Béthléem. Le film de Hany Abu-Assad est à retrouver en vidéo. La critique et l’avis.

Synopsis :

Dans un salon de coiffure à Bethléem en Palestine, Reem, une jeune épouse et mère d’un bébé, est piégée par Huda, la propriétaire du salon : elle est dès lors contrainte à donner des renseignements aux services secrets israéliens. Huda est elle-même kidnappée par le camp adverse et ses révélations pourraient mettre en péril Reem.

Le piège de Huda : la trahison

C’est une fois encore sous la thématique de la trahison que le réalisateur de Paradise Now (2005) et Omar (2013), entre autres films sortis durant ces deux dernières décennies, écrit son scénario original inspiré d’une histoire vraie pour questionner les rapports conflictuels conséquents des décisions politiques des gouvernements palestiniens et israéliens.

Malgré tout, Hany Abu-Assad fait le choix, après dans la séquence d’ouverture du film une approche documentaire de la réalité locale de Bethléem, de ne pas citer dans les dialogues les forces armées en jeu, du côté palestinien comme israélien afin de rendre ses questionnements plus universels.

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Des ressorts de la tragédie théâtrale

L’intrigue se sert des enjeux de tension que l’on retrouve dans le cinéma d’Hitchcock notamment ces films où il est question d’individus de la société civile contraints à jouer les espions. Hany Abu-Assad fait également appel aux ressorts de la tragédie théâtrale en limitant ses séquences à de nombreux huis clos, notamment l’interrogatoire de Huda qui occupe contre toute attente par rapport au centre de l’intrigue.

C’est aussi l’originalité de ce scénario de mettre en scène des personnages qui au premier abord sont liés par le rapport « bourreau-victime » et qui peu à peu s’apparentent comme deux moments de la vie d’un même personnage pris dans l’engrenage politique de son pays occupé par des forces armées.

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Une guerre latente non déclarée

La nouveauté également dans la filmographie de Hany Abu-Assad consiste ici à mettre au centre de l’intrigue le combat de deux femmes prises en étau face à d’un côté à une tradition patriarcale qui laisse peu d’initiatives à une femme mariée non épanouie dans les rapports avec sa belle-famille comme avec son époux et de l’autre une femme indépendante victime qui devient le bourreau de nouvelles victimes pour tenter de sortir de son statut sans avenir.

Derrière la question posée autour de la trahison, c’est toute la machine infernale qui conduit des individus à s’autodétruire dans une guerre latente non déclarée qui est ici mise en perspective.

Malgré un propos judicieux par sa manière à interroger chaque camp belligérant et des interprétations très justes, il manque au film un montage plus resserré pour faire dialoguer les deux destinées féminines.

Cet article vous est proposé par le chroniqueur Cédric Lépine

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 01/02/2023
  • Distribution France : Destiny Films
  • Disponible en vidéo depuis le 07/06/2023
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