Sur Bulles de Culture, art, cinéma, littérature, musique, spectacles, télévision... chaque jour, la culture sort de sa bulle.
LA TOUR-1ere photo
© Wildbunch Distribution

Critique / “La Tour” (2023) de Guillaume Nicloux

Guillaume Nicloux propose depuis le 8 février dans les salles de cinéma le film La Tour, un film horrifique d’enfermement. Le long métrage avec Hatik raconte l’histoire un immeuble coupé du monde par un brouillard meurtrier. L’avis et la critique de Bulles de Culture

Synopsis :

Au cœur d’une cité, les habitants d’une tour se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d’un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres – une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s’organiser, mais pour assurer leur survie ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu’à sombrer dans l’horreur…

La Tour : un fourre-tout brouillon et malsain

L’éclectisme de Guillaume Nicloux est renversant, le réalisateur n’étant jamais là où on l’attend. De la mise en scène d’épisodes de la série décalée Kaboul Kitchen, il peut ainsi passer à un film de guerre ambitieux avec Les Confins du monde puis, en 2019, se tourner vers Netflix pour signer Les Rois de l’arnaque, un documentaire sur Marco Mouly et son arnaque à la taxe carbone.

Alors qu’il a l’habitude de collaborer avec de grands noms, tels Gaspard Ulliel, Gérard Depardieu ou Michel Houellebecq, Nicloux donne dans La Tour, son nouveau long métrage – pur produit du confinement, période durant laquelle son scénario a été pensé -, sa chance à des acteurs peu expérimentés, comme Hatik, révélé par la série Validé, ou encore Angèle Mac, appartenant au collectif Skam France.

HATIK_La Tour d'Assitan 4
© Wildbunch Distribution

Le réalisateur de Valley of Love y mélange à l’angoisse de l’enfermement la peur infantile du noir. Film d’horreur en huis clos, le film accumule, parfois jusqu’à la nausée, tous les vices de l’homme, entre cannibalisme, torture, exécution sordide et dégustation peu ragoûtante de cafards vivants.

On peut y déceler une forte filiation avec l’œuvre de John Carpenter, notamment Fog, dans lequel une brume maléfique semait la mort sur son passage. La Tour ajoute à cette influence une métaphore apocalyptique sur la nature primaire de l’être humain.

Difficile, pourtant, pour cette production française, de rivaliser avec ses modèles américains car, s’il se réclame du film de genre, le film consiste malheureusement en un fourre-tout brouillon et malsain, qui se perd en questions annexes au long d’un fil narratif qui nécessiterait une paire de feux antibrouillard pour en identifier l’intention initiale.

Notre avis ?

La promesse de La Tour : faire une œuvre de genre en héritage de John Carpenter. Résultat final : un film de confinement brouillon qui se perd dans ses multiples références.

En savoir plus :

Antoine Corte

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.