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© D.R.

[Interview] Vladimir de Fontenay, réalisateur de “Mobile Homes”

Dernière mise à jour : mai 25th, 2019 at 03:34 pm

Mobile Homes, le premier long-métrage de l’auteur-réalisateur Vladimir de Fontenay, était un de nos films préférés de la 49e Quinzaine des Réalisateurs. Presque un an après, le film sort enfin en salles. Au cours d’un long entretien, le jeune réalisateur nous a tout dit sur la fabrication de son film et son tournage pour le moins épique.

Synopsis :

Ali (Imogen Poots) et Evan (Callum Turner), jeune couple sans repères, sillonnent les petites routes entre les États-Unis et le Canada. Ils récupèrent chez les gens l’argent des paris pour leur coq de combat, le seul ami de Bone (Franck Oulton), fils d’Ali, âgé de huit ans. La nuit, ils s’incrustent dans des maisons mobiles ou pas, pour dormir. Utilisant Bone dans leurs trafics, ils vivent de plus en plus dangereusement. Tous trois rêvent pourtant d’un refuge, d’un foyer, mais leur fuite inexorable les entraîne sur un chemin imprévu…

Interview de Vladimir de Fontenay pour le film Mobile Homes

Bulles de Culture : Comment as-tu eu l’idée de Mobile Homes ?

Vladimir de Fontenay : J’ai fait en deuxième année d’école de cinéma à New York un court-métrage également intitulé Mobile Homes, qui correspond au premier acte du long-métrage [NDLR : Un extrait du court-métrage est visible sur le site Brefcinema]. En faisant des repérages pour des amis et pendant des tournages je m’étais souvent retrouvé à dormir dans des motels. Et je m’étais rendu compte qu’il y avait pas mal de jeunes couples qui vivaient là. Ça m’avait interpelé. En parallèle de ça, un jour en voiture, je m’étais fait dépasser par un mobil-home et j’avais trouvé ça incroyable.
J’avais été interpelé par le fait de voir une maison, qui est sensé être quelque chose de très stable… en mouvement. Pour nous instinctivement, la maison est quelque chose de très vertical dans lequel tu plonges tes racines, dans lequel tu te reproduis, tu fais une famille. Et là, cette image très symbolique raconte l’inverse : ça part, ça fuit en avant, c’est fragile, ça se casse la gueule. En même temps c’est aussi symbolique d’une certaine forme de liberté.
J’ai pensé à ces jeunes que j’avais croisés et réfléchi à des personnages qui avaient cette dualité en eux. Cette volonté de faire un foyer, de se poser et de se responsabiliser par rapport à tout un tas d’enjeux de jeunes adultes… Et en même temps, cette précarité, cette nécessité de fuite en avant. Le court-métrage Mobile Homes parle d’une jeune mère qui essaie de fuir le joug de son petit ami et qui se retrouve sauvée à son insu par ce gamin dans ce mobil-home. À la fin ils se réveillent et le mobile home a été emmené.
Après quand j’ai montré le court en festivals tout le monde me demandait “Mais qu’est-ce qui leur arrive ensuite? “. Du coup j’ai continué l’écriture du film là où je l’avais laissée.

Zoé Klein

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