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[Interview] Vladimir de Fontenay, réalisateur de “Mobile Homes”

Dernière mise à jour : mai 25th, 2019 at 03:34 pm

“Les désaxés m’intéressent parce que souvent dans la marginalité, on se retrouve seul face à ses choix”

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Bulles de Culture : Comment as-tu effectué tes recherches pour coller le plus possible à la réalité de l’univers marginal montré dans Mobile Homes ?

Vladimir de Fontenay : Comme c’est un travail de fiction, au début, je fais très peu de recherches pour ne pas m’inhiber par rapport à des sujets, des situations. Je refuse de lire avant de choisir les mouvements des personnages, les mouvements du récit. Ensuite, une fois que j’ai une idée précise, je fais de la recherche.
Je pars de lectures, mais aussi de travaux de photographes et notamment de photographie contemporaine américaine. Une des grandes inspirations pour le film est le travail de Jim Goldberg, qui a énormément documenté les jeunes qui vivent sur la route en Californie. J’ai rencontré en résidence d’écriture la photographe et journaliste du New York Times Brenda Ann Kenneally. Elle a basé tout son travail sur des portraits de jeunes à Troy dans l’État de New York avec une étude de la façon dont les enfants y grandissaient.
Parce qu’il y a un souci du réel, je me documente sur un sujet, je m’éclaire par rapport à des images, à quoi ça ressemble… Mais ensuite il y a la nécessité de rendre le sujet universel et accessible. Je préserve aussi énormément le nécessité de pouvoir m’identifier, moi. J’essaie de ne pas m’inhiber, aussi parce que je me rends compte que toutes les situations peuvent exister. Je n’ai jamais eu de près la vie de mes personnages mais je peux me projeter dans un sentiment amoureux, d’urgence, d’abandon…

Bulles de Culture : Penses-tu continuer de creuser ce type d’univers ou as-tu des idées complètement différentes pour tes prochains films ?

Vladimir de Fontenay : Je reviens toujours aux mêmes thématiques, comme trouver sa place, la peur de l’abandon, etc. L’âge post-adolescent continue de m’intéresser, je le trouve assez riche pour des personnages parce qu’il est très transitionnel, il fait face à des choix de vie. Les désaxés m’intéressent parce que souvent dans la marginalité, on se retrouve souvent seul face à ses choix. C’est un procédé que je mets en place de manière parfois inconsciente mais les personnages de Mobile Homes sont dans une marginalité et un isolement qui font qu’ils sont seuls face à leur choix, et ça les rend très humains et attachants.

Zoé Klein

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