Dernière mise à jour : décembre 15th, 2021 at 08:09 am
La Douleur est l’adaptation de recueils écrits par Marguerite Duras alors qu’elle attendait le retour de son époux des camps de concentration. Pour ce film, le réalisateur Emmanuel Finkiel a choisi l’actrice Mélanie Thierry pour interpréter le rôle de l’écrivaine. L’avis et la critique film de Bulles de Culture sur ce long métrage.
Synopsis :
Juin 1944, la France est toujours sous l’Occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme (Emmanuel Bourdieu), figure majeure de la Résistance, est arrêté et déporté.
Sa jeune épouse Marguerite (Mélanie Thierry), écrivaine et résistante, est tiraillée par l’angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dyonis (Benjamin Biolay). Elle rencontre un agent français de la Gestapo, Rabier (Benoît Magimel), et, prête à tout pour retrouver son mari, se met à l’épreuve d’une relation ambiguë avec cet homme trouble, seul à pouvoir l’aider.
La fin de la guerre et le retour des camps annoncent à Marguerite le début d’une insoutenable attente, une agonie lente et silencieuse au milieu du chaos de la Libération de Paris.
La Douleur, la longue attente
Les recueils inspirants La Douleur ont été publiés en 1985 aux éditions P.O.L. et sont jugés inadaptables. Pourtant, c’est sur une idée de l’actrice Elsa Zylberstein et du producteur David Gauquié qu’Emmanuel Finkiel s’est lancé dans ce projet romanesque.
Le film est découpé en deux parties.
La première suit la rencontre entre Marguerite Duras et un agent de la Gestapo qui lui donne des informations sur son mari resté en Pologne après la fin de la guerre.
La seconde raconte la longue attente insupportable de l’auteure, n’ayant de cesse d’espérer le retour de son compagnon.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette attente est particulièrement présente dans La Douleur. Le rythme du film y est tellement attaché que les péripéties peinent à s’enchainer.
On reste prostré dans une mise en scène très contemplative. En particulier, il y a ce ton résolument narratif, où la voix de Mélanie Thierry lit constamment les passages du récit de Marguerite Duras.
Mélanie Thierry impressionnante
La Douleur a tout de même l’avantage de dépeindre une ambiance d’après-guerre qui est, malgré la victoire, pesante pour la population restée en retrait. Les femmes espèrent voir revenir leurs maris, sans même savoir s’ils ont survécu à la barbarie nazi.
L’investissement de Marguerite Duras dans le recensement des listes des rescapés dans une guerre où il ne fait pas bon s’attarder est en cela une étude sociologique intéressante. Cependant, cette fresque historique n’est pas accompagnée d’une reconstitution de Paris qui vaut le détour. A peine voit-on des décors couvert de numérique et qui ne laissent aucun charme nostalgique.
Notre avis ?
Heureusement que la prestation de Mélanie Thierry est impressionnante. L’actrice porte bien le titre du film en se mettant à fond dans son personnage. Elle respire cette souffrance ressentie par l’écrivaine, tout en rendant hommage à son courage. L’attente de celle-ci sera heureusement récompensée.
En effet, dans les derniers instants de La Douleur, on voit une dramaturgie qui s’accélère enfin pour provoquer un dénouement intéressant. Dommage que ce sursaut final ne soit pas venu plus tôt dans l’intrigue.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 23/01/2018
- Distribution France : Les Films de Losange
La douleur c’est la trop, trop, longue attente dans une France qui n’en finit pas de se libérer. Si vous raccourcissez le temps pour arriver vite à un happy-end, il n’y a plus ni douleur (dommage pour le titre de l’œuvre), ni ambiguïté des sentiments de Marguerite, il reste quoi? rien. J’ai aimé cette deuxième partie
j’ai aimé, disais-je, cette deuxième partie plus complexe.
Merci pour votre commentaire,
Votre réflexion est très intéressante.