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Le mystère du lac - image
© Elephant Story / TF1

Interview / Jeanne Le Guillou et Bruno Dega (“Le mystère du lac”)

Dernière mise à jour : avril 11th, 2020 at 11:35 pm

“Un paysage qui rend l’atmosphère à la fois mystérieuse et confinée”

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© Elephant Story / TF1

Bulles de Culture : Quel est le temps d’écriture d’une série comme ça ?

Jeanne Le Guillou : Là, on a été très vite.

Bruno Dega : Là, on l’a fait en un temps qui n’existe pas. Mais même pour nous.

Jeanne Le Guillou : En fait, il y a eu un concours de circonstances heureux. On a travaillé avec des gens à la production avec lesquels on s’entendait extrêmement bien, qui étaient intellectuellement dans la même longueur d’onde que nous. Il n’y avait pas de hiatus, on avançait dans la même direction. Ça fait gagner beaucoup de temps parce qu’on en perd énormément à s’ajuster avec les gens pour qui on écrit… Et en face, l’interlocuteur qu’on avait à la chaîne était pareil. C’est quelqu’un qu’on aime beaucoup, avec qui on s’est incroyablement bien entendu, qui voyait la même chose que nous… On est assez rapide en écriture mais souvent, là où on perd du temps, c’est qu’on doit envoyer à une production qui fait des retours, des corrections… Le temps de s’ajuster, de trouver un truc qui convienne à tout le monde, ça prend beaucoup de temps ces allers-retours. Là, il n’y a pas eu réellement d’allers-retours. On a envoyé à la chaîne un séquencier puis la version dialoguée. Et on est parti sur cette continuité dialoguée dès la première version, c’est-à-dire dès la V1 du séquencier. Donc tout ce temps-là était gagné. Ce qui fait qu’on a pu sortir cette série en 5 mois.

Bruno Dega : Et normalement, ça prend au minimum le double. En moyenne, c’est au moins un an pour sortir une série.

Elodie L. : Et le décor, il était présent dès l’écriture ?

Jeanne Le Guillou : Le décor était inscrit dès le départ.

Bruno Dega : On ne voulait pas quelque chose d’urbain.

Jeanne Le Guillou : On voulait un paysage qui rende l’atmosphère à la fois mystérieuse et confinée. On voulait un lac…

Bruno Dega : … et que ces gens soient petits par rapport à la grandeur du paysage.

Jeanne Le Guillou : Et on voulait quelque chose d’un peu enfermé, encaissé.

Bruno Dega : Quand on écrit, on résonne beaucoup visuellement. On a aussi un regard de réalisateur tous les deux quand on écrit.

Jeanne Le Guillou : On savait que c’était très important visuellement cette série. Aussi important les images que les dialogues. D’où l’importance du choix du réalisateur pour magnifier tout ça.

Bulles de Culture :  Et du coup, y-a-t-il eu une collaboration avec le réalisateur Jérôme Cornuau ?

Jeanne Le Guillou : Oui. Quand on rencontre le réalisateur, on valide avec lui tout le scénario, on s’assure bien qu’il ait compris la même chose. S’il y a des choses qu’il n’a pas comprises ou qu’il ne se sent pas pour tourner, on discute avec lui. On voit s’il y a des problèmes qu’on a pas vus sur une scène, qui vont paraître compliqué à dialoguer… Donc on adapte aussi le scénario en fonction de comment il va aborder sa réalisation, scène par scène. Après il y a aussi des contraintes techniques et budgétaires donc on adapte et on va jusqu’au tournage en terme d’écriture. On peaufine le scénario jusqu’au premier jour de tournage.

Jean-Christophe Nurbel

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