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Rosalie photo
Gaumont

Critique / “Rosalie” (2023) de Stéphanie Di Giusto

Après sa diffusion au Festival de Cannes 2023, Rosalie sort sur les écrans le 10 avril 2024. Le film de Stéphanie Di Giusto s’inspire de l’histoire vraie d’une femme à barbe au 19ème siècle. La critique et l’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Rosalie (Nadia Tereszkiewicz) est une jeune femme dans la France de 1870 mais ce n’est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel (Benoit Magimel), un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dot sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence qu’elle ne veut plus cacher. En laissant pousser sa barbe, elle va enfin se libérer. Elle veut qu’Abel l’aime comme elle est, alors que les autres vont vouloir la réduire à un monstre. Abel sera-t-il capable de l’aimer ? Survivra-t-elle à la cruauté des autres ?

Rosalie : vers la quête de l’identité féminine

Sept ans après avoir livré son mémorable La Danseuse, la réalisatrice Stéphanie Di Giusto présente Rosalie, sélectionné à Un certain regard à Cannes en 2023. Le film, inspiré de l’histoire vraie de Clémentine Delait, suit le parcours d’une femme à barbe qui doit se faire accepter dans une petite ville ouvrière bretonne en 1875.

Stéphanie Di Giusto continue donc sa quête de l’identité féminine en s’emparant de la thématique très actuelle de la discrimination des femmes dans la société. Le long métrage est construit en énigme. Une jeune femme éclatante est étonnamment promise à un vieux cafetier endetté. Puis, Rosalie décide de dévoiler sa pilosité exceptionnelle à son mari, en même temps qu’elle se montre capable d’assumer cette différence aux yeux du monde.

Malgré les jugements et la désapprobation de son entourage, la timide promise se confectionne une image d’icône, proposant que son corps devienne une attraction lucrative qui épongera les dettes de son époux.

Nadia Tereszkiewicz, brillante !”

Nadia Tereszkiewicz, figure montante du cinéma français et déjà détentrice d’un César pour Les Amandiers, incarne avec brio ce personnage avant-gardiste aux côtés d’un Benoît Magimel toujours aussi intense. Malgré la force des acteurs principaux, soutenus par des comédiens secondaires qui ne déméritent pas (Benjamin Biolay, Guillaume Gouix, Juliette Armanet), la tension dramatique de Rosalie s’étiole néanmoins face à la morosité et au classicisme de ce drame en costumes.

La narration suit une démarche linéaire qui n’arrive pas véritablement à surprendre, tandis que la belle image, reflet d’un film d’époque réussi, montre à elle seule des faiblesses de construction.

En savoir plus :

Antoine Corte

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