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L'Enfant et les sortilèges Les Musiques à Ouïr
© Isabelle Dalle

[CRITIQUE] “L’Enfant et les sortilèges” par la compagnie Les Musiques à Ouïr

Grâce à Les Scènes du Jura, Bulles de Culture a découvert L’Enfant et les sortilèges, la fantaisie lyrique de Maurice Ravel et Colette, mise en scène par la compagnie Les Musiques à Ouïr.

Synopsis :

C’est un enfant qui s’ennuie en faisant ses devoirs et fuit pour vivre mille aventures dans la grande maison. Mais voilà que les objets s’animent et répondent au chenapan. Chat, écureuil, théière, fauteuil, livre de conte, l’ensemble prend vie et fait face au bambin turbulent.

L’Enfant et les sortilèges,
Une adaptation audacieuse

 

C’est un spectacle original que nous propose la compagnie Les Musiques à Ouïr avec ce spectacle L’Enfant et les Sortilèges. Exit l’orchestre symphonique. La fantaisie lyrique est interprétée par deux chanteuses lyriques et un trio de jazz. Pourquoi ce choix ? Pour faire découvrir l’esthétique du jazz qui est né lui aussi dans les années 1920.

De ce fait, la fantaisie ravélienne L’Enfant et les sortilèges se teinte de nuances musicales riches et pertinentes qui épousent à merveille la vivacité du texte. On sourit, on s’étonne au gré des notes et des mots. On se prend au jeu de cet univers enfantin dans lequel l’horloge perd le fil des heures et le vieux mathématicien celui de ses chiffres.

C’est à la fois une ode à l’enfance turbulente et à la nature que L’Enfant et les sortilèges propose. Car on s’attache à cet enfant, tout comme à ce petit peuple animal : le chat, l’écureuil, la libellule, la chauve-souris, les grenouilles. On se perd volontiers dans cette maison et son jardin avec tous ces êtres enchanteurs et enchantés.

Un conte pour enfants ?

 

Œuvre du début du XXe siècle, L’Enfant et les sortilèges est marqué par l’influence du surréalisme. L’atmosphère onirique de cette farandole d’objets vivants et d’animaux doués de paroles vient nous le rappeler. On voit aussi apparaître des thèmes phares du surréalisme : l’hymne à une nature respectée à travers les animaux emprisonnés ou les arbres blessés, la révolte contre la rationalité bornée, la liberté des images, l’éveil de tous les sens.

Le spectateur adulte prend grand plaisir à cette plongée dans l’enfance et dans le rêve. Mais la naïveté apparente de L’Enfant et les sortilèges peut s’apparenter à un leurre. Ainsi, il n’est pas certain que le jeune public trouve autant de plaisir que ses accompagnateurs adultes à ce spectacle. Car l’absence de mise en scène, de décor, de costume rend l’accès difficile des plus petits qui peinent à suivre le fil de l’histoire. La distribution de l’ensemble des rôles à deux ou trois voix rend en effet compliquée aux enfants la compréhension de qui parle à chaque fois, d’autant que le chant lyrique n’est pas forcément d’accès facile aux plus jeunes ou aux non-initiés.

Aussi peut-on dire que les adultes doivent s’attendre à guider leurs bambins dans l’avancée de ce conte musical, sans quoi des plaintes vont se faire jour.

Cela dit, à l’exception du très jeune public, L’Enfant et les sortilèges, fantaisie à la fois légère et initiatique, en ravira plus d’un !

 

En savoir plus :

Morgane P.

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