Le distributeur Condor Distribution profite de la période de confinement pour sortir en VOD le film The Wall Street project (The Hummingbird Project) de Kim Nguyen. Projeté au Festival du Cinéma Américain de Deauville en 2019, le long métrage avec Jesse Eisenberg et Salma Hayek fait découvrir les lois de la finance sous un angle plus logistique. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.
Synopsis :
À Wall Street, rien n’arrête les deux cousins Vincent (Jesse Eisenberg) et Anton (Alexander Skarsgård), véritables petits princes de la finance. Alors qu’ils sont employés par la flamboyante Eva Torres (Salma Hayek), ils décident de se lancer dans un projet fou qui leur permettrait d’avoir un coup d’avance sur les cours de la bourse et de devenir immensément riches. Mais leur ancienne patronne ne l’entend pas de cette oreille et met tout en œuvre pour contrecarrer leur plan…
The Wall Street project : un enjeu captivant
Hyper didactique, The Wall Street project n’a pas la complexité d’un The Big Short où Margot Robbie peinait de nous expliquer, nue dans sa baignoire, la crise des subprimes. Ici, Kim Nguyen réussit à construire un récit dont les enjeux sont étonnement clairs pour un film traitant de la Bourse. Les deux cousins ont effet comme projet fou de créer une ligne droite souterraine de fibre optique reliant Los Angeles à New York pour permettre de recueillir des données financières avec un temps de latence déviant toute concurrence.
Ce fameux “16 millisecondes” d’avance, soit le temps d’un battement d’aile de colibri, est néanmoins un plus considérable car il permettrait d’anticiper les cours boursiers par rapport aux autres investisseurs et ainsi d’empocher des milliards de dollars sur chaque transaction.
Avec The Wall Street project, on ne reste pas confiné dans les salles de Bourse comme dans Margin Call. La caméra voyage à travers les décors sublimes des Etats-Unis, suivant l’avancée des travaux de forage pour installer cette fibre. En particulier, les paysages boisés et enneigés des parcs naturels du Kansas, vrais challenge pour les investisseurs qui doivent braver les interdictions gouvernementales, sont particulièrement mis en valeur dans le long métrage de Kim Nguyen.
Salma Hayek, un surjeu caricatural
L’entreprise des deux compères n’est pas sans concurrence. En parallèle de leur projet, Eva Torres, leur ancienne boss, se bat pour proposer avant eux une installation encore plus rapide pour les banquiers de Wall Street. La course à la vitesse est haletante. On aurait cependant aimé que le personnage de Salma Hayek soit un peu moins caricatural. L’actrice, aux cheveux teintés d’un gris métallique à la Meryl Streep dans le Diable s’habille en Prada, est dans un surjeu caricatural, poussant par exemple au niveau de sa diction quand elle vient menacer Anton dans le jacuzzi de son hôtel. Son aura ressemble plus à une Cruella d’Enfer qu’à une femme d’affaire déterminée.
The Wall Street project présente également quelques fioritures narratives qui sont inutiles et peu exploitées, à l’instar de la maladie de Vincent qui est mise en avant d’une façon peu crédible. On aurait également aimé une conclusion un peu plus forte que celle, un peu fade, proposée par le réalisateur. Pour autant, ce road movie de la finance nous a véritablement séduit, prouvant que des projets financiers peuvent être racontés de façon simple et compréhensible. Un coup de coeur particulier pour le personnage d’Anton, individu complexe et torturé qui bénéficie d’une belle attention dans l’écriture.
En savoir plus :
- The Wall Street project est disponible en VOD depuis le 9 avril 2020 sur les différentes plateformes VOD (YouTube, Apple, Canal VOD, Rakuten TV, MYTF1…)
- Distribution France : Condor Distribution