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L’Heure espagnole – Gianni Schicchi de Laurent Pelly photos
© Svetlana Loboff / Opéra national de Paris

[Critique] “L’heure espagnole/Gianni Schicchi” : À l’Opéra national de Paris, l’on y rit

Dernière mise à jour : septembre 6th, 2018 at 03:56 pm

Place aux rires à l’Opéra national de Paris avec deux opéras bouffes en un acte de Maurice Ravel et de Giacomo Puccini, mis en scène par Laurent Pelly à l’Opéra Bastille  jusqu’au 17 juin 2018. L’avis de Bulles de Culture sur L’heure espagnole/Gianni Schicchi.

Synopsis :

L’heure espagnole nous transporte dans la boutique de Torquemada (Philippe Talbot), théâtre des infidélités de sa femme Concepcion (Clémentine Margaine ou Michèle Losier). Tandis que dans Gianni Schicchi, une grande supercherie est orchestrée par un faussaire (Artur Ruciński ou Carlo Lepore) prêt à tout pour s’enrichir.

L’heure espagnole : un vaudeville en huis clos

Opéra français en un acte mis en musique par Maurice Ravel sur un livret de Franc- Nohain, L’heure espagnole est un huis clos dans la boutique d’un horloger cocu (le ténor Philippe Talbot) dont la femme reçoit son amant lors des absences hebdomadaires de son époux pour régler les horloges de la ville. Problème : ce jour-là, la présence impromptue d’un client, le muletier Ramiro, risque de perturber les habitudes de la maîtresse de maison. Dans une pièce légère et débridé au décor chargé notamment d’horloges et de pendules, la femme de l’horloger, Concepcion, va se révéler très vite et avec beaucoup d’humour être une nymphomane qui cache amant — cliché jusqu’à l’excès du bellâtre pseudo-poète interprété par le ténor Stanislas de Barbeyrac — et riche soupirant Don Inigo Gomez (la basse Nicolas Courjal), qui refuse d’être éconduit, dans les horloges de son mari, tout en s’extasiant de plus en plus devant la force herculéenne du muletier — interprété par le baryton Jean-Luc Ballestra lors de notre venue — soulevant les-dits horloges avec une incroyable facilité.

Mention spéciale donc à la mezzo-soprano Clémentine Margaine qui a interprété Concepcion lors de notre présence à l’Opéra Bastille pour cette version de L’heure espagnole. En effet, elle rayonne au milieu de ses partenaires masculins dans ce vaudeville qui multiplie les allusions sexuelles et les symboles phalliques pour titiller la femme de l’horloger déterminée à satisfaire ses désirs. On rit de “l’aventure pitoyable” de cette femme qui se conclura bien évidemment par un happy end (ironique) célébrant la femme libre de son corps.

Gianni Schicchi : une farce

Changement de décor avec Gianni Schicchi qui s’ouvre sur une veillée mortuaire et les pleurs d’une famille. Cet opéra italien en un acte sur un livret Giovacchino Forzano clôture la trilogie intitulée Le Tryptique de Giacomo Puccini. Farce en huis clos, Gianni Schicchi tourne en dérision une famille soucieuse de récupérer l’héritage que le riche disparu a légué au clergé. Mais par un habile et très amusant tour de passe-passe, le rusé paysan Gianni Schicchi — interprété par le baryton Artur Ruciński lors de notre venue — trompe notaire et héritiers et s’empare de l’héritage à son profit. On retiendra de cet opéra bouffe cynique la touchante interprétation par la soprano Elsa Dreisig du célèbre air O mio babbino caro (Ô mon cher petit papa).

En savoir plus :

Jean-Christophe Nurbel

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