Mercredi 21 mars
Train de 14h46 : on ne se connait pas encore et pourtant on se retrouve, une partie du jury presse fiction, direction Valenciennes pour le début du Festival 2 Valenciennes 2018. A peine 2 heures plus tard, on s’installe tranquillement à l’hôtel avant de regagner assez rapidement la cérémonie d’ouverture au Gaumont Valenciennes. Après le passage au photocall, je salue rapidement Maurice Barthélémy et Phillipe Le Guay (Normandie Nue), nos homologues dans le jury fiction professionnel.
La cérémonie est drôlement présidée par la comédienne Armelle, qui a préparé des interventions pertinentes avec un humour soigné. Elle fera néanmoins preuve d’improvisations spectaculaires, lorsqu’elle doit nous livrer par exemple une belle chanson italienne le temps de régler quelques problèmes de micro. La soirée est belle pour le film Les Enfants du Hasard, de Thierry Michel et Pascal Colson, récompensé 2 fois dans la partie documentaire (dont c’était ce soir la clôture de la compétition) : Prix des Etudiants et Grand Prix du Jury professionnel.
Jean-Pierre Léaud : “je suis passé du mythe à la légende”
Puis, le Festival 2 Valenciennes rend hommage au grand acteur Jean-Pierre Léaud en sa présence. Sur scène, le comédien se réjouit d’avoir pu faire un come-back à 73 ans grâce au film La Mort de Louis XIV d’Albert Serra, pour lequel il a remporté la Palme d’Or d’honneur en 2016. Il déclare lui-même être ainsi “passé du mythe à la légende”. Puis, diffusion du premier film en compétition, 3 jours à Quiberon d’Emily Atef dont je ne dit rien hormis que l’oeuvre est un biopic sur Romy Schneider passant quelques jours avec le photographe Robert Lebeck et le journaliste Michael Jürgs pour une interview. A la sortie du film, on se retrouve au restaurant Hotel Particulier pour clôturer cette première soirée. Lors du repas, on fait le premier debriefing avec les autres membres du jury presse, mais on parle surtout cinéma en général. La comparaison entre les films en compétition viendra bien assez vite.
Jeudi 22 mars
10h30, direction la caserne Vincent de Valenciennes pour assister à la représentation équestre de Mario Luraschi. Ce cascadeur est finalement un grand acteur de cinéma. Il a tourné dans plus de 400 films et séries, dont Le Retour du héros (Laurent Tirard), La fille de D’Artagnan (Bertrand Tavernier) ou Jeanne d’Arc (Luc Besson). Devant une estrade pleine (surtout de jeunes écoliers), il présente avec une gentillesse bourrue son métier. Il fait exécuter à ses chevaux des figures insolites, telles que faire rentrer dans une boîte son animal bien docile. Puis, 4 cavaliers surgissent pour s’affronter lors de défis. Chacun aux emblèmes des villes limitrophes, la clameur du public se fait sentir quand le chevalier de Valenciennes est à l’épreuve. Pas toujours très bon, il réussit cependant à être victorieux à l’affrontement de lances. L’honneur de la ville est sauf !
Après l’excellent repas (gratin dauphinois au top) du restaurant L’Arcade, l’ensemble des membres du jury se dirige pour la projection du film Une année Polaire (Samuel Collardey). L’oeuvre relate le parcours d’un enseignant danois parti au Groënland. A peine le temps d’un café, qu’on enchaine ensuite avec le 3ème film en lice pour la compétition : La Route Sauvage (Andrew Haigh) avec Charlie Plummer jouant un adolescent qui s’enfuit à travers l’Amrique accompagné de son cheval de course, Lean on pete.
La soirée de gala est un hommage au compositeur de musique Gabriel Yared, qu’on connait bien à Bulles de culture. Sur scène, l’artiste souligne son plaisir d’être invité par le Festival 2 Valenciennes pour donner des masterclass au Conservatoire de musique régional. Puis, le moment se poursuit avec la projection de l’oeuvre Le dossier de Mona Lina. Mona, libanaise, est soupçonnée par le Hezbollah d’être une informatrice des services secrets israéliens. Craignant qu’elle soit démasquée, le Mossad l’exfiltre vers l’Allemagne et lui fait changer de visage. La soirée se termine par un moment très agréable au restaurant L’Endroit. Une grande tablée attend les jurys professionnels et presse qui ont décidé de se mélanger. On vit finalement pour la même passion et on a donc énormément de choses à se dire. Par contre, aucun mot sur la compétition. On garde chacun nos petits secrets. Dernier(s) verre(s) à La Maison Mathilde, magnifique maison d’hôtes qui nous accueille pendant le Festival. Couché 2H30, rien que ça !
Vendredi 23 mars
Encore trois films de plus en cette journée de compétition. La Révolution silencieuse de Lars Kraume a fait replonger dans le contexte historique difficile des années 50 en Allemagne de l’Est, avant la construction du mur de Berlin. Une classe d’élève décide de faire une minute de silence en hommage aux révolutionnaires hongrois, réprimés par l’URSS. La mauvaise réputation d’Iram Haq continue la journée. L’oeuvre raconte le triste destin de Nisha, envoyé par son père au Pakistan après que ce dernier l’est surpris avec un garçon dans sa chambre.
Pendant la pause avec la projection du soir, je vais faire un petit tour dans la salle de cinéma d’à côté pour y découvrir un concert offert par le Conservatoire de musique de Valenciennes en hommage à Gabriel Yared. Les jeunes y sont touchants, surtout investis de la passion de la musique. Pour certains, malgré leurs très jeunes âges (15 ans, 16 ans, presque 18 ans…), ils font de la musique depuis plus de 10 ans.
Le Festival 2 Valenciennes rend hommage ce soir au cascadeur Mario Lurashi. Celui qu’on avait découvert à la caserne Vincent surgit dans la salle avec un cheval. Il exécute devant un public conquis quelques cabrioles puis vient sur l’estrade à côté d’Armelle pour livrer quelques anecdotes passionnantes. On apprend notamment que, pour tourner Blueberry, Vincent Cassel avait été envoyé par le cavalier dans un ranch aux Etats-Unis. Le comédien devait se lever tous les jours à 7h du matin et monter à cheval toute la journée.
Puis, on avait bien faim devant le 7ème film de la compétition : Ramen d’Eric Khoo. Dans ce long-métrage, le héros entreprend un voyage à Singapour pour retrouver les saveurs des plats qu’il dégustait avec sa mère.
La soirée se termine toujours très agréablement pour la soirée de Gala au Pasino (Casino de Saint-Amand les eaux). A la table du jury presse, on se rend compte qu’on est bientôt à la fin. Demain, il faudra délibérer et rendre un palmarès… A suivre !