Dernière mise à jour : avril 11th, 2019 at 03:53 pm
Le Christ aveugle (The Blind Christ) de Christopher Murray est présenté en compétition du Festival International du Film de Marrakech 2016. Notre avis et critique
Synopsis :
Michael (Michael Silva) prétend avoir eu une révélation divine au milieu du désert. Ses voisins incrédules pensent qu’il est devenu fou. Un après-midi, lorsqu’il apprend que l’un de ses amis d’enfance a eu un accident au fin fond d’un village perdu, il décide de tout abandonner pour partir en pèlerinage, pieds nus à travers le désert, afin d’accomplir le miracle qui sauvera son ami blessé. Un voyage au travers d’une société sans repère, qui ne croit plus en rien, ni en personne.
Le Christ aveugle, le réveil du Chili
Le Christ aveugle fait parti de ces films qui entretiennent le miracle de la foi tout en s’interessant à la condition humaine. En cela, le personnage de Michael dégage une aura spirituelle. Sa croyance en Dieu transcende la normale et iradie son entourage de bienfaits. Qu’on soit croyant ou non, on trouvera une explication à ce film qui prône le don de soi et l’engagement.
Michael soigne les vieillards, redonne de l’espoir à des amis blessés. Pour autant, ce personnage miraculeux n’est pas sans conflit. A trop être attendu comme le Messie, il en tire une certaine pression, lié à la peur de l’échec, notamment lorsqu’il n’arrive pas à soigner la cancrène d’un mendiant.
Christopher Murray n’est pas le premier réalisateur à porter les félures d’un Christ bienfaisant. Par exemple, Martin Scorsese filmait déjà La Dernière Tentation du Christ (1988), décrivant un être attiré par le péché de la chair. Comme cette dernière oeuvre, le Christ aveugle semble nous dire qu’il n’y a pas que la croix qui fût soufrir ce fils de Dieu. Il dût affronter un poids bien plus lourd, celui de sa qualité d’humain.
Une réalisation difficile
Le réalisateur Christopher Murray nous offre dans Le Christ aveugle une certaine forme de réssurection en réincarnant le fils de Dieu, par l’intermédiaire d’un jeune homme chilien perdu au fin fond du désert.
Dommage que cette volonté métaphorique ne soit pas accompagnée d’une réalisation plus musclée. Cette dernière reste relativement fade, bousculant les codes de la temporalité pour faire des flashbacks qui perdent le spectateur tout en éloignant le protagoniste de son objectif.
Il manque aussi de la clarté dans la lumière du film. Les paysages sont assombris et monotones.
Le Christ aveugle est rendu relativement austère, ne sachant pas s’arroger de problèmes techniques sur lesquels on se concentre globalement tout du long.
En savoir plus :
- Date de sortie France : inconnue
- Distribution France : inconnue