Dernière mise à jour : avril 16th, 2020 at 01:20 pm
Le Bureau des Légendes d’Eric Rochant est de retour pour une deuxième saison sur Canal+. Cette nouvelle saison de la série française d’espionnage est un coup de cœur de Bulles de Culture. Voici donc nos 5 bonnes raisons de voir la saison 2 de Le Bureau des Légendes.
Synopsis :
4 mois ont passé au sein de la DGSE. Guillaume Debailly (Mathieu Kassovitz), alias Malotru, promu directeur adjoint du Bureau des légendes, est devenu un agent double pour le compte de la CIA. Sous couvert de séances de psychanalyse, il livre chaque semaine au Docteur Balmes (Léa Drucker), son agent de contact à la CIA, les renseignements qu’il a pu rassembler. En échange, Malotru attend des Américains qu’ils libèrent la femme qu’il aime, Nadia El Mansour (Zineb Triki), emprisonnée par les Syriens quelque part dans le monde. Alors que, de son côté, Marina Loiseau (Sara Giraudeau) débute sa délicate et dangereuse mission de clandestin en Iran, la DGSE est confrontée à une nouvelle crise : un djihadiste français (Illyès Salah), devenu officier de Daech, nargue publiquement la France de manière sanguinaire.
1/ Le Bureau des Légendes est
une série avec un vrai showrunner
Le showrunner, c’est-à-dire une personne qui écrit et produit une série, est une denrée rare en France. Peu d’exemples peuvent correspondre à cette définition mais on peut citer des créateurs comme Frédéric Krivine pour les 7 saisons de l’excellente série historique Un Village français sur France 3 ou Fanny Robert et Sophie Lebarbier pour la série policière Profilage sur TF1.
Après une étude méthodique des séries américaines et notamment de la série Damages et du travail de son co-créateur Todd A. Kessler, Eric Rochant applique pour la première fois en France un système de production à l’américaine de séries avec à sa tête le fameux showrunner et de vrais pools de création, aussi bien à l’écriture qu’à la réalisation. Il y a ainsi un vrai désir chez Rochant d’accompagner et de former de jeunes auteurs, de jeunes acteurs et de jeunes réalisateurs sur la série. En saison 2, nous découvrirons notamment deux nouvelles têtes au casting : les actrices Pauline Étienne (Qu’un seul tienne et les autres suivront, Tokyo Fiancée) dans le rôle d’une nouvelle recrue au Bureau et Alice Belaïdi (WorkinGirls) dans le rôle de la sœur d’un dangereux terroriste.
2/ Une source d’émulation
Pour livrer chaque année une saison de 10 épisodes de 52 minutes de Le Bureau des Légendes, Eric Rochant a donc appliqué un process à l’américaine sur lequel Camille de Castelnau, scénariste et bras droit de Rochant à l’écriture, est revenu le 8 avril 2016 dans le cadre du passionnant séminaire sur les séries organisé par Emmanuel Burdeau au Jeu de Paume :
écriture des arches narratives par Eric Rochant et Camille de Castelnau sur 3 lignes narratives qui doivent être présentes dès le premier épisode de chaque saison. Pour la saison 2, cela donnera une arche sur le travail clandestin de Marina en Iran, une autre sur les actions de Malotru pour sauver Nadia et une dernière sur la mise hors service du djihadiste françai ;
écriture des scénarios par un pool d’auteurs (Antonin Martin-Hilbert, Raphaël Chevènement, Cécile Ducrocq et Hippolyte Girardot pour la saison 2) qui écrivent les scénarios qu’Eric Rochant et Camille de Castelnau retravailleront ensuite ;
réalisation du ou des deux premiers épisodes de la saison par Eric Rochant qui serviront de matrice aux autres réalisateurs de la série (Samuel Collardey, Elie Wajeman, Laila Marrakchi et Hélier Cisterne pour la saison 2) ;
répétition d’Eric Rochant avec les comédiens, même sur les épisodes qu’il ne réalise pas, et présence d’une personne du pôle écriture sur les tournages ;
écriture d’une version de tournage des scénarios où les enjeux de chaque scène sont très clairement explicités et resitués dans la globalité de la série afin de faciliter le travail de réalisateurs qui ne filment souvent que quelques épisodes et sont souvent moins au fait des évolutions des personnages que les acteurs.
Ce système de production crée une vraie émulation autour du showrunner Eric Rochant qui garantit la continuité et la qualité de la série à toutes les étapes de sa création (écriture, montage, postproduction).
3/ Le Homeland version française
En apportant une réflexion sur le travail des services de renseignements français, la série Le Bureau des Légendes ne peut pas échapper à la comparaison avec la série américaine actuelle sur le sujet et dont la saison 5 se passait même en Europe : Homeland de Howard Gordon, Alex Gansa et Gideon Raff.
Mais si la série aborde des sujets au cœur de l’actualité, elle n’en reste pas moins, comme son homologue américain, une fiction : “Il ne s’agit pas de courir après l’actualité, ce serait illusoire. Pour réussir une série contemporaine sur les renseignements, mieux vaut montrer que les enjeux sont réels et sérieux. (…) Comment montrer que les services de renseignements français servent à quelque chose ? Pour cela, il faut parler des conflits que chacun connaît. A un autre moment, nous aurions fait la série sans Daech. Mais pour le rendre crédible aujourd’hui, nous ne pouvions pas esquiver la question”.
L’Iran, la Syrie, l’État islamique, l’Irak, le Liban… la série est bien au cœur des zones stratégiques actuelles et cette nouvelle saison y ajoute même la présence française sur le terrain. En effet, si la saison 1 se focalisait essentiellement sur la description de la vie de bureau des agents du renseignement, cette saison 2 montre aussi le travail de ces mêmes agents sur le terrain (tournage au Maroc pour les extérieurs situés au Moyen-Orient) et cela crée une vraie interaction entre ce qu’il se passe dans les bureaux feutrés parisiens et les situations chaotiques et imprévisibles du terrain.
4/ Le plaisir du feuilletonnement
Selon Eric Rochant, “L’univers du renseignement fait rêver. Assez pour permettre le réalisme sans prendre le risque de la banalité. Car il est réel. Les gens qui y travaillent sont réels. Ils sont comme nous.”
Évidemment, on ne vit pas une série de la même façon si on l’a suivie dans sa continuité ou non. Contrairement aux longs métrages du cinéma ou aux séries bouclées dont l’archétype pourrait être la série américaine Les Experts, une série feuilletonnante gagne en profondeur et en nuances sur ces personnages et ajoute un passé commun spectateurs/personnages avec lequel les scénaristes peuvent jouer.
L’originalité de la saison 1 de Le Bureau des Légendes est de nous avoir fait partager la vie de bureau d’agents du renseignement français ainsi que leur intimité à travers leur travail — une caractéristique que Camille de Castelnau admirait dans la série hospitalière américaine Urgences —. Le rythme lent de la première saison qui nous introduisait chacun des personnages et l’univers de la série offre a donné une assise suffisamment solide pour offrir de nouvelles perspectives narratives à cette deuxième saison.
Mais est-ce à dire qu’il serait impossible de regarder cette saison 2 avant sans avoir vu la saison précédente ?
Non, bien sûr, même si l’on n’y perd le plaisir du fameux feuilletonnement. Mais Bien évidemment, Eric Rochant et son équipe se sont appliqués à écrire cette nouvelle saison de façon à ce que n’importe quel spectateur pourrait la suivre sans se sentir perdu.
Voici cependant ci-dessous un petit résumé de la saison 1 pour ceux et celles qui auraient peur de se sentir perdu devant cette deuxième saison ou qui voudraient tout simplement se remettre en mémoire les péripéties des 10 épisodes précédents.
Cliquer sur le dossier pour afficher le résumé de la saison 1 de Le Bureau des Légendes
Comme il y a trois fils conducteurs par saison, le premier de la saison 1 était celui autour de Malotru, dont Mathieu Kassovitz prête les traits du bluffeur au poker. En saison 1, il revenait de Syrie après plusieurs années de travail mais alors qu’il était sensé rompre tous les ponts avec ce passé, il n’a pas réussi à oublier Nadia, une femme syrienne mariée dont il était l’amant. Cette erreur va provoquer l’arrestation de Nadia par les services secrets syriens et le deal passé par Malotru avec les américains pour essayer de la libérer.
L’autre fil conducteur était le personnage de Marina Loiseau, interprétée par l’étonnante Sara Giraudeau, qui se préparait pendant toute la saison à son futur rôle de clandestin en Iran pour se rapprocher des décideurs du programme nucléaire du pays.
Enfin, le dernier fil du récit de la saison 1 était la disparition d’un agent en Algérie, Rachid Benarfa, alias Cyclone, interprété par Mehdi Nebbou, que la DGSE a dû arracher des mains de djihadistes après de longues recherches et négociations.
Et comme les images sont souvent plus explicites que les mots, voici ci-dessous le “previously” en vidéo de la saison 1.
5/ Une nouvelle saison encore plus trépidante
La passion d’Eric Rochant pour les services de renseignements remonte à son long métrage Les Patriotes (1994) sur les services secrets israéliens. Il a une vraie volonté de réalisme dans la série Le Bureau des Légendes sur le travail dans les bureaux et sur le terrain des espions que ce soit dans la collecte d’informations (téléphones portables sur écoute, échanges d’e-mails cryptés…) et leur gestion.
Le Bureau des Légendes a aussi une réelle capacité à nous faire nous attacher à des personnages dont le travail est de cacher leurs émotions et d’adopter un masque en toute circonstances. Mathieu Kassovitz et Sara Giraudeau en agents de terrain mais aussi Jean-Pierre Darroussin en directeur du Bureau, Jonathan Zaccaï et Florence Loiret-Caille en veilleurs responsables des agents sur le terrain, Léa Drucker en agent de la CIA… sont là pour donner chair à des stratégies de couloirs, des face-à-face psychologiques, des trahisons, des coups bas, des enjeux de vie ou de mort, des manipulations… et ce pour notre plus grand plaisir de sériephile.
Coup de cœur de Bulles de Culture, Le Bureau des Légendes est assurément une des meilleures séries françaises actuelles.
Une saison 3 de la série est d’ores et déjà confirmée pour 2017.
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