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Interview / Samuel le Bihan et Bruno Sanches : dans l’antre de l’enfer avec « Gueules Noires »

A l’occasion de la sortie de « Gueules Noires » de Mathieu Turi, dans les salles de cinéma depuis mercredi, nous avons rencontré deux des acteurs du film horrifique, Samuel le Bihan et Bruno Sanches. Ils interprètent des mineurs dans le Nord de la France au 19ème siècle envoyés dans les galeries pour traquer une mystérieuse créature. 

“Gueules Noires” transcende le genre de l’horreur (Samuel le Bihan)

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Bulles de Culture : Gueules Noires” est-il selon vous un film d’horreur ?

Samuel Le Bihan: Pour moi, “Gueules Noires” transcende le genre de l’horreur. Je le vois plutôt comme un film d’aventure, une épopée pour un public large. Ce qui m’a séduit, c’est cette capacité du réalisateur, Mathieu Turi, à ne pas se limiter à un cinéma de genre mais à toucher un public diversifié. Il y a une dimension universelle qui m’a convaincu de m’engager dans ce projet.

Bulles de Culture : Votre appétence pour les films de genre est-elle récente ou est-ce une passion de longue date ?

Samuel Le Bihan: J’ai toujours été attiré par le cinéma de genre. Que ce soit dans “Le Pacte des loups” ou d’autres films, j’ai toujours apprécié l’aspect créatif et imaginatif de ces œuvres. Ils permettent une liberté d’expression unique pour les réalisateurs.

Bulles de Culture : Comment avez-vous perçu le parcours de Mathieu Turi, jeune réalisateur de 36 ans dont c’est déjà le troisième long métrage?

Samuel Le Bihan: Ce qui m’a frappé chez Mathieu, c’est sa passion cinéphile. Son amour pour le cinéma transparaît dans son travail. Il a une compréhension profonde des codes cinématographiques, ce qui est essentiel pour s’attaquer à un tel projet. Son enthousiasme m’a décidé à rejoindre l’aventure.

Bulles de Culture : Le tournage semblait être une expérience de groupe intense. Comment avez-vous vécu cette dynamique ?

Samuel Le Bihan: Tourner en bande avec des personnalités aussi fortes a été une expérience stimulante. Chacun apportait sa créativité et son énergie, ce qui rendait l’ambiance électrique et enrichissante.

« Roland m’a rappelé les personnages de Zola » (Samuel le Bihan)

Bulles de Culture : Votre personnage, Roland, un mineur au 19ème siècle, a des résonances très romanesques. Avez-vous eu cette perception ?

Samuel Le Bihan: Roland m’a rappelé les personnages de Zola ou de romans sur la Seconde Guerre mondiale. C’est un homme du passé, charismatique et protecteur. J’ai vu en lui un leader naturel, déterminé à préserver son équipe, un peu comme il l’aurait fait durant la résistance.

Bulles de Culture : Les conditions de tournage, toujours dans le noir et en huis clos, semblaient particulièrement difficiles. Comment cela a-t-il influencé votre jeu ?

Samuel Le Bihan: Le froid et l’obscurité constantes étaient un défi, mais étrangement, c’est en jouant que j’oubliais ces contraintes. Le jeu devenait un refuge, un moment de chaleur dans cet environnement austère.

Bulles de Culture : Comment gérez-vous la transition entre des rôles récurrents à la télévision et des petits projets cinématographiques ?

Samuel Le Bihan: Le succès de la série ‘Alex Hugo’ me permet de m’engager dans des projets cinématographiques plus risqués et créatifs. Je trouve cette dualité enrichissante, me permettant de naviguer entre des rôles populaires à la télévision et des personnages plus audacieux au cinéma.

« J’ai grandi avec des classiques comme ceux de Wes Craven » (Bruno Sanches)

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Bulles de Culture : Le genre horrifique a-t-il toujours été une source d’attraction pour vous ?

Bruno Sanches: Absolument. J’ai grandi avec des classiques comme ceux de Wes Craven. Il y a aussi les Gremlins ! Bien que pas strictement des films d’épouvante, ils font partie de ce genre qui, rarement exploré en France, m’a toujours fasciné.

Bulles de Culture : Comment votre collaboration avec le réalisateur Mathieu Turi s’est-elle créée ?

Bruno Sanches: C’est via Instagram que Mathieu m’a contacté. Nous avons vite découvert notre amour commun pour le cinéma et partagé des références cinématographiques similaires. Après avoir visionné ses premiers films, j’ai été convaincu de travailler avec lui.

Bulles de Culture : “Gueules Noires” marque-t-il un tournant dans votre carrière au cinéma selon vous ?

Bruno Sanches: Ce projet m’a véritablement emballé. C’est l’opportunité de plonger dans un genre cinématographique passionnant. La perspective de faire “un truc de ouf” a été un élément décisif pour moi.

Bulles de Culture : Le film semble s’inscrire dans une dynamique de groupe. Comment avez-vous ressenti cela ?

Bruno Sanches: Dès la lecture du scénario, j’ai perçu cette dynamique. Les mineurs travaillant en groupe, il était naturel que l’aventure se vive collectivement. Malgré des conditions difficiles, l’entente et l’ambiance sur le plateau étaient exceptionnelles.

Bulles de Culture : Comment avez-vous géré le tournage dans un environnement aussi sombre et confiné ?

Bruno Sanches: Ces conditions difficiles ont en fait servi le film. Entre le froid, l’humidité, et la poussière, nous avons trouvé des moments de légèreté, notamment avec Thomas Solivérès. Cette ambiance a contribué à créer une expérience immersive.

Bulles de Culture : Avez-vous effectué des recherches sur le contexte historique des mines du nord de la France au 19ème siècle ?

Bruno Sanches: J’ai lu sur le sujet et réalisé que malgré les difficultés, ces travailleurs aimaient leur métier. Notre immersion a été facilitée par les visites de musées et les rencontres avec des personnes liées à ce monde.

« ce film est une forme de militantisme » (Bruno Sanches)

Bulles de Culture : En tant qu’acteur établi à la télévision, quel est votre intérêt d’aller sur des petits films comme “Gueules Noires” ?

Bruno Sanches: C’est une bouffée d’air frais. Cela me permet d’explorer des rôles différents et de participer à des projets variés, loin des personnages récurrents auxquels je suis habitué. Pour moi, ce film est une forme de militantisme. Il met en lumière le talent des réalisateurs français pour le fantastique et l’horreur. Malgré un budget limité, Mathieu a su créer une œuvre captivante. Je pense qu’il est important de soutenir ces réalisateurs audacieux.

Bulles de Culture : Avez-vous ressenti des moments d’angoisse durant le tournage ?

Bruno Sanches: Personnellement, non. J’ai trouvé l’expérience plutôt excitante. Utiliser le corps et explorer ces aspects physiques du jeu d’acteur est quelque chose que j’aimerais approfondir davantage à l’avenir.

En savoir plus :

  • Critique du film Gueules noires de Mathieu Turi
Antoine Corte

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