Dernière mise à jour : juillet 18th, 2021 at 01:40
Demain et tous les autres jours de Noémie Lvovsky a été présenté en compétition du Festival du Film Francophone d’Angoulême 2017. Il signe le retour de la cinéaste derrière la caméra depuis Camille Redouble (2011). L’avis et la critique film de Bulles de Culture.
Synopsis :
Mathilde (Luce Rodriguez) a 9 ans. Ses parents sont séparés. Elle vit seule avec sa mère (Noémie Lvovsky), une personne fragile à la frontière de la folie. C’est l’histoire d’un amour unique entre une fille et sa mère que le film nous raconte.
Demain et tous les autres jours, un projet personnel touchant

6 ans après Camille Redouble, couronné de succès public, Noémie Lvovsky revient avec un projet personnel qui a eu du mal à aboutir. Outre les problèmes de santé de l’actrice principale Luce Rodriguez qui oblige de tourner à nouveau une partie de l’histoire, c’est une écriture à maturation que nous propose ici la réalisatrice qui ne se sépare plus de sa seconde main, la co-scénariste Florence Seyvos.
On retrouve dans Demain et tous les autres jours une profonde humanité qui entoure la personnalité de la cinéaste. Elle imagine pour ce faire des personnages extrêmement touchants. L’une des premières scènes montre en effet une mère fragile face à la proviseure de sa fille. Celle-ci ne sait plus pourquoi elle est là. Elle semble plutôt perturber par des tocs, persuadée qu’elle est “une mauvaise mère”. La petite Mathilde est finalement la personne responsable de cette histoire. On voit dans cette même scène qu’elle soutient sa mère de la main. Plus tard, elle demande même à sa mère de lui donner des ordres.
Un conte fantastique et métaphorique

Cependant, cette relation déséquilibrée laisse un vide dans la tête de la jeune fille qui a besoin d’un soutien. Elle se prend alors d’affection pour un hibou qui parle offert par sa mère. Demain et tous les autres jours s’oriente alors vers le récit fantastique avec plus de réussite que le récent Hibou (2016) de Ramzy Bedia, où un grand duc avait également l’usage du verbe.
Ici, l’animal est la personnification de l’abandon auprès duquel la jeune fille trouve un substitut maternel. Le film de Noémie Lvovsky est alors comparable au joli Matilda (1997) de Danny Devito. L’œuvre use de métaphores pour parler d’enfance brisée et de tentatives de reconstruction.
Le point de vue métaphorique est d’ailleurs complètement assumé dans certaines scènes majeures du film où les deux actrices principales se retrouvent dans une forêt mystérieuse, en plein conte mythologique. Ces interludes fantastiques ne sont pas le meilleur atout du film. Elle casse un peu la ligne narrative mais on en cerne cependant la signification.
Noémie Lvovsky touche sans problème la corde sensible

Autre problème dans Demain et tous les autres jours, on ne voit pas clairement d’évolution chez les personnages. On est comme bloqué dans un temps présent avec les crises récurrentes de la mère qui n’arrive pas à assumer sa fille. On est dès lors dans la redondance promise par le titre, montrant peut-être qu’il n’y a aucune issue possible.
Notre avis ?
Noémie Lvovsky touche sans problème la corde sensible avec Demain et tous les autres jours. Elle est la digne représente d’un cinéma simple qui parle du quotidien.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 27/09/2017
- Distribution France : Gaumont Distribution