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Exposition / “Dalida, une garde-robe de la ville à la scène” au Palais Galliera de Paris

Dernière mise à jour : août 1st, 2020 at 11:46 pm

Icône de la chanson, la belle Dalida était aussi une icône de la mode. Indissociables, les deux se retrouvent au Palais Galliera de Paris depuis quelques jours, et ce jusqu’au 13 août 2017. Sa garde-robe a quitté le sous-sol de son frère Orlando et a trouvé un nouvel écrin. Les fans absolus peuvent déjà réserver deux jours pour parcourir les 6 pièces. Bulles de Culture vous en propose un aperçu.

Portrait de Dalida. Robe du soir, Pierre Balmain 1973.
© Bridgeman Images / United Archives / Roba Archive / Max Schweigmann

Dalida : une garde-robe de défis

Le Palais Galliera de Paris est le temple de la mode dans la capitale française. Le personnel n’est pas peu fier de sa dernière acquisition : Orlando, le frère/producteur/manager de Dalida a fait don des vêtements de sa sœur à la Ville à l’occasion du trentième anniversaire du décès de la chanteuse. “A la base, je souhaitais dédier un musée entier à ma sœur, confie-t-il à notre micro. C’était un projet vite devenu compliqué alors j’ai cherché autre chose pour ne pas que les robes de ma sœur soient balancées d’une vente aux enchères à une autre. Je devais prendre soin de sa garde-robe comme elle a pu prendre soin d’elle de son vivant. Elle y tenait beaucoup.”

Ce petit frère qui parle toujours avec énormément d’admiration d’elle est sincèrement ravi du travail de mise en scène : “Cette exposition a un côté positif, merveilleux, riche et diversifié. J’ai eu un choc d’émotion en découvrant l’expo tout seul. On sent l’âme de Dalida et on sent qu’elle est contente. Quand on ressort des costumes du passé, ça peut avoir un côté poussiéreux et mortuaire”. La star avait, en effet, une garde-robe diversifiée qui montre à elle toute seule qu’elle n’a cessé de se lancer des défis. Pourquoi ? Pour tout donner à son public.

Une garde-robe comme un journal intime

Daphné. Corsage et jupe 1957.
© Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet
Jean Dessès. Robe 1958.
© Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Le lien que la superstar entretenait avec ses vêtements était magique et rempli d’admiration. Elle aimait la mode et la mode le lui rendait bien. Le styliste et designer Jean-Claude Jitrois disait qu’habiller Dalida “c’est comme habiller les stars pour le Festival de Cannes” ! Lors de la balade dans l’exposition, on le sent car rien n’est derrière des vitres (à part deux vestes et les accessoires) : Dalida prenait soin de ses vêtements. L’émotion nous emporte.

L’exposition a surtout été pensée en trois temps : la silhouette de la jeune fille (1956 – 1965), la silhouette de la vedette (1966 – 1978) et une silhouette faite pour le show (1978 – 1987). Comptons aussi une pièce entière dédiée à ses vêtements portés à l’écran (dont le fameux niqab du Sixième Jour réalisé en 1986 par son ami Youssef Chahine) qui referme cette magique expo destinée à tous les succès.

“Elle conservait tout sinon je ne pourrais pas vous présenter la tenue de son film avec Chahine, plaisante Orlando. Je suis content qu’on ait aussi pensé à la vedette de cinéma”. Sans compter que Dalida est réapparue (pour la dernière fois ?) au cinéma dans un somptueux biopic de Lisa Azuelos le 11 janvier dernier (sortie DVD le 17 mai 2017).

La longévité de Dalida a toujours fasciné. Elle a révolutionné l’apparence de la vedette et le côté visuel qui prenait de l’importance pour la télévision a été un vrai cheval de bataille pour l’une des grandes stars des Carpentier. Elle a toujours su ce qui lui allait : cimaises dorées, exotique, du noir, de l’or… “On peut vite faire des fautes en mode et heureusement car la perfection peut faire un ennui. Mais est-ce réellement des fautes avec le recul ? Elle a toujours essayé de s’adapter et ses tenues reflétaient son état d’âme”, temporise Orlando.

Différents esprits, même silhouette

Loris Azzaro robe longue 1976
© Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Même son de cloche du côté de Sandrine Teinturier, commissaire de l’exposition qui a réalisé un travail titanesque de recherches : Dalida a conservé tous ses vêtements mais elle n’allait pas jusqu’à les étiqueter. La sélection des 150 costumes donnés par Orlando s’est assez vite réalisée. D’abord, garde-robe de la silhouette sablier années 50 à la Christian Dior où Dalida est clairement une belle Italienne. Dans un second temps, sa garde-robe de scène et de ville se séparent. Sur scène, elle porte des robes blanches créées par Balmain et en privé, elle se rapproche de la tendance hippie avec jeans rebrodées et tenues venues d’ailleurs”. Il y a aussi du vestiaire masculin à ce moment-là, les créations YSL Rive Gauche… mais pas de trace du smoking étroit porté à San Remo. “Orlando dit qu’il lui a porté malheur”, avoue Sandrine Teinturier. La dernière partie, c’est sans doute la plus flamboyante : celle de la star qui devient superstar, carrément bête de scène… avec la même silhouette qu’à ses débuts. Dalida choisissait seule, sans styliste, ce qu’elle portait sur son corps en S, du griffé comme du non griffé — beaucoup de robes étant titrées anonymes. “Elle faisait son shopping toute seule et elle savait ce qui lui allait, au-delà du rythme de la mode.” 

Une application disponible pour suivre le parcours

Les surprises sont nombreuses pour l’anniversaire de la mort de Dalida mais aussi pour cette exposition tout court : Paris Musées et le Palais Galliera suivent les évolutions technologiques et vous proposent une application gratuite afin d’enrichir la visite du dressing de l’artiste. Accessible tant sur Android que sur Apple, sur smartphone ou tablette, en français ou en anglais, cet outil de médiation numérique vous apportera un complément d’information à travers des explications ou des vidéos de Dalida portant chaque tenue exposée. Ses plus grandes chansons sont ainsi présentées en lien avec les robes. De quoi les rendre encore plus icôniques !

Dalida lors d’une émission sur TF1, 1980
©Keystone-France/Gamma-Rapho Dalida à Bobino, 1958 © Studio Lipnitzki/Roger-Viollet

Souhaits de voyage et d’un nouveau DVD

Et voilà, la garde-robe de Dalida est donc devenue monument national. Elle appartient désormais à la Ville de Paris, ville qui lui a donné sa première chance et qu’elle n’a plus lâchée. Le Palais Galliera a pour mission de remettre de temps en temps à l’honneur ce grand kaléidoscope de formes, de matières et de couleurs, que ce soit dans sa totalité ou en partie (thématiques années 60, léopard, etc.). Orlando espère même que les fans du monde entier pourront la voir à l’occasion de voyages itinérants décidés avec le Palais Galliera. Et niveau mode, les fans seront également ravis d’apprendre qu’Orlando tente actuellement d’acquérir les droits (très onéreux) des émissions des Carpentier pour tout réunir sur un DVD. Emissions où Dalida ondulait et rayonnait. “Ma sœur est éternelle”, dit-il. On ne saurait lui donner tort.

En savoir plus :

  • Exposition Dalida, une garde-robe de la ville à la scène, Palais Galliera (Paris, 16e) du 27 avril au 13 août 2017
  • Tarifs : Plein 12 € l Réduit 9 € l Gratuit – de 18 ans
Luigi Lattuca
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Un commentaire

  1. Magnifique article qui nous apprend encore des choses à propos de Dalida. (“Elle a révolutionné l’apparence de la vedette…”)

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