Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:26 am
Le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 projette en première le film The Music of Silence (La musica del silenzio) de Michael Radford, à l’occasion de la venue de la star Antonio Banderas. Notre avis et critique sur ce biopic du chanteur Andrea Bocelli.
Synopsis :
Amos Bardi (Toby Sebastian), alias Andrea Bocelli, a reçu un don à la naissance – une voix divine qui lui permet de chanter à merveille – mais il a aussi de très graves problèmes de vue qui le rendent presque aveugle. Malgré de nombreuses opérations, il est contraint de quitter très jeune sa famille pour un institut spécialisé où il va apprendre le braille. Il perd totalement la vue après un coup violent reçu à la tête.
Bien que le mauvais sort semble alors s’acharner sur lui, Amos ne renonce jamais. Devenu jeune homme, il se met au piano et commence même à chanter dans un club. Quand Amos se fait remarquer après qu’un grand ténor a accepté de lui donner des cours, les portes du succès semblent enfin lui être grandes ouvertes.
The Music of Silence : une réalisation désastreuse
The Music of Silence est l’adaptation cinématographique de l’autobiographie du chanteur d’opéra. Très connu du grand public, il porte en lui une histoire qui avait tous les rouages dramatiques pour faire un bon film : son handicap, son don exceptionnel pour la musique et les sacrifices effectués pour devenir un tenor. Malheureusement, The Music of Silence ruine la belle histoire du maestro pour en faire un amas de pathos indigeste. La réalisation est une caricature à l’image du moment où la mère d’Amos apprend la cécité de son enfant. Par un beau soleil, elle s’écroule pathétiquement en hurlant au milieu d’une cour. C’est beaucoup trop poussif pour nous faire tirer une larme.
La musique, censée être au coeur de l’intrigue, est finalement assez distante. On n’a pas l’impression d’être dans une fresque musicale d’envergure. Les airs d’opéra ponctuent épisodiquement The Music of Silence sans qu’on ait l’impression que le réalisateur ait réfléchi à des moyens originaux pour rendre plus musicale son oeuvre. On reste cantonné au petit quotidien d’Andrea Bocelli, décrit comme une personne nonchalante, prostrée à attendre pendant plusieurs années un coup de téléphone vers le succès. En plus, il le fait dans un mutisme total, d’où le titre, pour ne pas abimer sa voix. On comprend la réaction de sa femme qui en avait marre ! Seules les images d’archives du final pourront émouvoir les adeptes d’Andrea Bocelli.
Un rôle alimentaire pour Antonio Banderas
Antonio Banderas a les honneurs du rôle secondaire du mentor d’Andrea Bocelli, celui qui fût son précepteur de musique pendant plusieurs années. Cette prestation “alimentaire” a tout de même le mérite de la venue de l’acteur à Deauville. On apprend notamment de celui-ci en conférence de presse sa passion pour le théâtre. Il déclare : “le théâtre est vraiment ma source. Le cinéma est pour moi comme une jolie femme qu’on observe avec envie et qu’il faut ensuite délaisser“. L’ancien Zorro indique être investi pour former la jeune génération aux planches à travers une école de théâtre dans lequel il intervient en Espagne. Comme dans le rôle qu’il joue dans le film, Antonio Banderas a donc à coeur cette fonction de transmission du savoir artistique.
La version proposée au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 était d’une qualité déplorable au niveau des sous-titres. Multiples fautes d’orthographe, erreurs de syntaxe et contresens, on n’était même pas au niveau d’un fan-sub d’une série fait à la va vite par des amateurs. On ne comprend pas comment un évènement aussi important que ce festival américain peut tolérer de montrer une telle chose au public.
Au final, The Music of Silence n’est guère mieux que le téléfilm polémique Whitney Houston : Destin brisé qui rentrent outrageusement dans l’intimité des stars, mettant en second plan leurs musique.
En savoir plus :
- Date de sortie France : inconnue
- Distribution France : AB Productions
- Suivez le live-tweet de Bulles de Culture sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017