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The Beatles: Eight Days A Week affiche

[CRITIQUE] “The Beatles: Eight Days A Week” (2016) de Ron Howard

Dernière mise à jour : avril 7th, 2020 at 07:39 pm

Aujourd’hui sort en salle pour une séance exclusive le documentaire de Ron Howard consacré aux Beatles : The Beatles: Eight Days A Week (The Beatles: Eight Days A Week – The Touring Years). Le film sera suivi de 30 minutes inédites et remasterisées de leur concert au Shea Stadium de 1965. L’occasion de redécouvrir l’incroyable phénomène qui captiva la terre entière.

Synopsis :

Avec des images rares et exclusives, The Beatles : Eight Days A Week retrace les premières années de la carrière des Beatles de 1962 à 1966, marquées par les tournées incessantes à travers le monde. Des centaines de dates, des milliers de fans, des heures de concerts ont permis aux Beatles d’entrer dans la légende, mais aussi d’apprendre à se connaître, à se chercher, à se renouveler et à écrire ensemble toujours plus de chansons mythiques. Du Cavern Club de Liverpool à leur dernier concert au Candlestick Park de San Francisco, découvrez les Beatles comme vous ne les avez jamais vus et jamais entendus, à travers des enregistrements live et archives inédites.

The Beatles: Eight Days A Week,
au cœur de la Beatlemania

 

 

Premier documentaire sur les Beatles depuis l’incontournable et exhaustif Beatles Anthology (1995), The Beatles: Eight Days A Week retrace l’histoire du groupe en se concentrant sur leurs premiers concerts et leurs tournées. À travers cette approche originale, le réalisateur américain Ron Howard (Apollo 13, Au cœur de l’océan) explore d’avantage le phénomène de la “Beatlemania” et la rencontre entre un groupe et son (très très très large) public.

Des premiers concerts dans les quartiers chauds de Hambourg en 1960 à leur dernière tournée mondiale en 1966, The Beatles: Eight Days A Week suit l’irrésistible ascension des “fab four” et l’évolution de leur popularité. Et en plaçant les concerts live du groupe au centre de son documentaire avec un maximum d’images d’archive plus ou moins inédites, Ron Howard rend compte de l’incroyable ampleur d’un phénomène mondial sans précédents.

Sur fond quasi-constant des cris d’adulation d’une génération massive de baby boomers adolescents, la musique des Beatles galvanise les foules comme jamais auparavant et crée ni plus ni moins le premier buzz planétaire. Une étape majeure dans l’histoire de notre société moderne en route vers la mondialisation, dont seul le recul nous permet d’en apprécier toute l’importance.

Le premier buzz planétaire

 

 

Au début de leur succès, les Beatles fédèrent les foules grâce à la qualité incontestable de leurs mélodies et des paroles universelles pleines d’amour et d’innocence. Propre sur eux dans leurs costumes cravates uniformisés, les quatre garçons de Liverpool embrassent leur popularité avec candeur et humour.

Jeunes et quelque peu naïfs, les Beatles émanent de pures ondes positives pleines d’amour. Par delà les frontières, par delà les races, par delà les générations ou les classes, le groupe rassemble les masses qui peuvent facilement se retrouver chez ces quatre garçons dans le vent. Très vite, ils remplissent les stades (une première pour l’époque) et créent l’émeute où qu’ils aillent.

Un tel succès planétaire est inédit pour l’époque et jamais auparavant l’humanité ne s’est sentie aussi liée culturellement autour d’un tel dénominateur commun. Un buzz unique qui fait étrangement écho aujourd’hui à l’ère connectée de l’Internet. Comme un aperçu de ce qu’allait nous réserver le futur, où les stades se remplissent à vitesse grand V et où les buzz sont aussi constants qu’éphémères…

Menace To Society

 

 

Les Beatles vivent alors à un rythme infernal et travaillent “huit jours par semaine” dans une frénésie de plus en plus envahissante. C’est en se serrant les coudes qu’ils enchainent concerts, enregistrements studios, interviews, tournages de films sans aucun répit. Les quatre garçons développent une maturité certaine et deviennent très rapidement des hommes avec une individualité et des opinions de plus en plus complexes.

La maturité grandissante du groupe (et de leur musique) inspire alors non plus l’innocence adolescente de la Beatlemania mais provoque des controverses bien adultes. Certains perçoivent même le groupe comme une véritable “menace pour la société”, comme le témoigne dans le documentaire un contemporain de l’époque.

Malgré tout, l’hystérie autour du groupe continue, plus intense que jamais. Mais avec leur maturité nouvelle, le monstre à quatre tête se redivisent en quatre individus plus indépendants et moins naïfs. Leur uniformité qui leur permettait avant de représenter ensemble tout le monde n’est plus. Ils ne peuvent plus tenir le rôle de dénominateur commun d’une humanité en pleine évolution.

Dès lors, la complexité du monde en changement s’en prend aux Beatles, dépassés par leur statut. Ils décident alors de se retirer de la scène pour se consacrer à leur raison d’être: la musique. Le succès des Beatles continuera de rayonner à travers le monde, mais un chapitre s’est clos tel un rêve de jeunesse qui prend fin. Un moment éphémère mais essentiel dans l’histoire de l’humanité, où les peuples se sont pour la première fois retrouvés unifiés avec candeur dans la musique de John, Paul, Georges et Ringo.

 

 

Pour les fans des Beatles, The Beatles: Eight Days A Week n’apprend rien de nouveau sur le groupe — la série de documentaires Beatles Anthology a trop bien fait le boulot. Par contre, le film offre une perspective intéressante, avec le recul de 2016, sur le véritable phénomène de société qu’a représenté la Beatlemania.

Et pour les néophytes qui découvriraient seulement les Beatles, The Beatles: Eight Days A Week est une très bonne introduction qui devrait on l’espère donner envie de découvrir plus en détail l’histoire de ce groupe légendaire. Et aussi de découvrir la force intemporelle de leurs mélodies… La Beatlemania, c’est contagieux!

 

 

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 15/09/2016 pour une séance unique en salle, puis disponible sur la plateforme Hulu
  • Distribution France : Pathé Live
Emilio M.

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