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Après Anatomie d’une chute (2023) et La Zone d’intérêt (2023), l’actrice Sandra Hüller revient dans La Belle Affaire, une comédie décapante tirée d’une incroyable histoire vraie, dans les salles de cinéma aujourd’hui. La critique et l’avis de Bulles de Culture.
Synopsis :
1990, en pleine réunification complexe des deux Allemagne, les ouvriers d’un même quartier d’ex-RDA se retrouvent sans emploi. Ils découvrent un jour l’emplacement de milliers de billets est-allemands voués à être détruits. Ils ont trois jours pour s’en emparer et convertir l’argent en Deutsche Mark, en montant l’affaire qui changera leur vie.
La Belle Affaire : Une drôle d’époque
Le mur de Berlin est tombé, la République démocratique allemande n’est plus. Pour les habitants de ce que l’on appelait alors le bloc de l’Est, bien que libérés du joug communiste, les jours à venir paraissent bien sombres : licenciements, baisse de l’emploi, absorption par un système capitaliste qu’ils ont appris à honnir toute leur vie…
Pourtant, en cet été 1990, l’heure est plutôt à l’insouciance pour Maren (Sandra Hüller), son mari Robert (Max Riemelt) et les autres habitants d’un immeuble périphérique d’une ancienne usine soviétique. D’autant plus que leur ami Volker (Ronald Zehrfeld), qui avait fui en Allemagne de l’Ouest, est de retour après des années d’absence. Dans un monde qui leur paraît désormais sans règles, où la jadis terrifiante police du peuple semble démise d’autorité, ce trio à la Jules et Jim, grisé tel des enfants que l’on aurait laissés sans surveillance, a soif d’aventure.
Ils n’auront pas besoin d’aller bien loin : à deux pas de leur immeuble, dans un ancien bunker à peine surveillé, ont été entassés des dizaines de millions de vieux Ostmarks (monnaie de la RDA), malheureusement inutilisables depuis quelques heures, depuis que l’Allemagne de l’Est a officiellement adopté le Deutsche Mark… À moins que la cupidité de quelques capitalistes venus de l’Ouest et l’ingéniosité des habitants de l’immeuble de Maren et Robert ne leur permettent de faire une belle affaire.
Une comédie chaleureuse qui adoucit la rentrée :
Même si La Belle Affaire n’est pas ce film qui nous plie en quatre en assénant gag sur gag, Natja Brunckhorst nous livre un film touchant et plein d’espoir où la force du collectif et l’utopisme permettent de faire face à la peur de voir son monde s’effondrer. Cela se traduit bien sûr par des personnages remarquablement écrits et interprétés par une troupe d’acteurs formidables, mais également par une photographie chaude et colorée qui nous permettra de prolonger un peu l’été une fois la rentrée venue.
Cela ne veut pas dire que tout est toujours tout rose : de la même manière que nous savons que l’automne arrivera bientôt, les personnages de La Belle Affaire sont bien conscients que derrière cette réunification célébrée par les élites allemandes se cache en réalité une absorption de l’Est par l’Ouest et que leur monde va disparaître. Mais est-ce une raison pour ne pas vouloir faire durer un peu le plaisir ?
Notre avis ?
La Belle Affaire est une jolie réussite qui montre sous un jour nouveau une période bien connue de l’histoire (la réunification allemande). Porté par d’excellents acteurs, en tête desquels Sandra Hüller rayonne de mille feux, il nous rappelle que l’optimisme et l’insouciance sont parfois les meilleures armes pour faire face aux périodes troubles que nous traversons.
En savoir plus :
- Allemagne – 116min
- Date de sortie France : 28 août 2024
- Distribution France : KMBO
Top 4 Cinéma : "True Romance, "L’Innocent", "Jackie Brown", "Le Goût des autres"