Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:28 am
Après le succès de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? (2014), le réalisateur Philippe de Chauveron tente de recréer l’exploit box-office avec A bras ouverts. Pour cela, le cinéaste décide de travailler à nouveau avec Christian Clavier et Ary Abittan. Elsa Zylberstein, quant à elle, est la petite nouvelle dans cette famille comédie. Notre critique et avis sur le film.
Synopsis :
Figure de la scène littéraire et médiatique française, Jean-Etienne Fougerole (Christian Clavier) est un intellectuel humaniste marié à une riche héritière déconnectée des réalités (Elsa Zylberstein). Alors que Fougerole fait la promotion dans un débat télévisé de son nouveau roman « A bras ouverts », invitant les plus aisés à accueillir chez eux les personnes dans le besoin, son opposant le met au défi d’appliquer ce qu’il préconise dans son ouvrage. Coincé et piqué au vif, Fougerole prend au mot son adversaire et accepte le challenge pour ne pas perdre la face. Mais dès le soir-même, on sonne à la porte de sa somptueuse maison de Marnes-la-coquette… Les convictions des Fougerole vont être mises à rude épreuve !
A bras ouverts joue les mêmes cartes que Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ?
Philippe de Chauveron use de polémiques pour nourrir ses comédies. En 2014, on lui reprochait de caricaturer les castes religieuses. Au final, entre juifs, musulmans et catholiques, tout le monde s’était identifié dans son Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?
Avec A bras ouverts, les mêmes polémistes se préparent à tirer sur le film en pointant du doigt une marginalisation supposée des roms. Il n’en est rien. Au contraire, le film joue autant autour des clichés liés aux Roms qu’à ceux qui les critiquent. En cela, la personnalité de la famille Fougerole est toute trouvée. Entre le mari faussement intellectuel et la riche héritière coincée, ils vivent dans une bulle pensant connaitre les problèmes sociaux sur le bout des doigts. Leur quotidien est drôlement perturbé lorsque des Roms sonnent chez eux. En un rien de temps, le couple bobo planque la vaisselle et épie leurs nouveaux voisins.
Côté Roms, le cinéaste les dépeint bien sûr comme des voleurs, mangeurs d’hérissons et opportunistes. Ils sont “experts en sécurité” à mettre des tessons de bouteilles sur les murs pour protéger la propriété ou à cheval sur la virginité de leur petite dernière. Les gags fleurissent dans A bras ouverts. Ils sont à la hauteur d’une bonne comédie de printemps prête à faire rire un large public.
“La France que j’aime, c’est la France qui partage”
Christian Clavier est plutôt assez bon dans son rôle de chef de famille. Il perd les stigmates d’un surjeu qu’il arborait dans les Visiteurs 3 (2016). L’acteur est plus posé, moins à hurler chacune de ses répliques pensant que son simple énervement suffit à faire rire. Seule exception, il retrouve ses travers au moment du film où un cochon doit détruire sa cuisine.
Elsa Zylberstein est moins convaincante. Elle a un rythme d’expressions très bipolaire : un coup elle sourit niaisement, puis fait la moue contrariée…puis de nouveau elle sourit. On attendait un peu plus de travail autour de son potentiel comique. Heureusement l’énergie de Ary Abittan contrebalance, lui qui ne se prend absolument pas au sérieux est également terriblement attachant.
Au final, A bras ouverts réutilise les mêmes codes que Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? Un peu moins efficace, la machine Philippe de Chauveron reste performante. Elle réussit à créer un bon moment de divertissement. L’attente est comblée.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 5/04/2017
- Distribution France : SND