Dernière mise à jour : août 26th, 2020 at 09:48 am
Après avoir longtemps parlé d’hommes dans ses longs métrages, Claire Denis s’intéresse enfin à la cause féminine avec Un beau soleil intérieur, présenté en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs en 2017. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.
Synopsis :
Isabelle (Juliette Binoche), divorcée, un enfant, cherche un amour. Enfin un vrai amour.
Juliette Binoche, une actrice qui rajeunit
Il y a des actrices qui ne vieillissent pas avec le temps. Mieux, elles paraissent rajeunir à chacun de leurs films. Parfois, la chirurgie esthétique peut aider. Pas pour Juliette Binoche dont les derniers choix artistiques la font être une nouvelle femme. Il y a quelques jours, on la découvrait dans la série Dix pour cent. Elle y interprétait une actrice angoissée de faire justement le discours d’ouverture du Festival De Cannes.
Dans Un beau soleil intérieur, elle campe Isabelle, une femme cinquantenaire prête à profiter de sa seconde vie après un enfant et un divorce. L’actrice rayonne car elle assume justement son âge. Son rôle, créé par la plume bicéphale de Claire Denis et Christine Angot, est piquant. Il est rare de voir un personnage aussi bien caractérisé, envoyant à tout va des répliques cinglantes.
Le film bénéficie aussi d’un beau montage, n’hésitant pas le plan de coupe assez abrupte et surtout extrêmement dynamique. Du coup, les scènes courtes sont intenses, à l’image de l’ouverture dans laquelle Isabelle couche avec son vieil amant lui demandant de jouir rapidement. Seule exception, le beau final d’Un beau soleil intérieur, long monologue conclusif avec Gérard Depardieu, d’une durée de 16 minutes sur lequel le générique vient même s’incruster. Comme à chaque apparition de notre star nationale, le moment est drôlement intense. Pourtant, il a été tourné en deux prises seulement.
Un beau soleil intérieur, une œuvre optimiste
Tout le cinéma français s’est précipité devant la caméra de Claire Denis pour Un beau soleil intérieur. On voit notamment Nicolas Duvauchelle, Josiane Balasko, Bruno Podalydès, Valéria Bruni Tedeschi…. Ils sont des amis précieux pour le personnage principal, en particulier pour le premier qu’on apprend à redécouvrir dans un rôle touchant, loin de ses pérégrinations torturées dans Orpheline d’Arnaud des Pallières.
Après Aurore de Blandine Lenoir plus tôt dans l’année, l’heure semble enfin arrivée de parler au cinéma de femmes sur la cinquantaine. Un beau soleil intérieur le fait avec optimisme et bienveillance.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 27/09/2017
- Distribution France : Ad Vitam