Dernière mise à jour : avril 27th, 2020 at 03:31 pm
Good Luck Algeria est le premier long-métrage de Farid Bentoumi. Présenté en compétition au Festival de l’Alpe d’Huez en 2016, le film est inspiré de l’histoire du frère du réalisateur qui a décidé de représenter l’Algérie aux Jeux Olympiques d’hiver. L’avis et la critique film de Bulles de Culture.
Synopsis :
Sam (Sami Bouajila) et Stéphane (Franck Gastambide) sont deux amis qui tiennent ensemble un entreprise de skis haut de gamme. En difficulté, la société vient juste de perdre le sponsoring de leur athlète qui devait les représenter aux Jeux Olympiques. Pour éviter la faillite et faire connaitre leur marque, Sam décide de représenter les couleurs de son pays natal, l’Algérie, aux Jeux Olympiques d’hiver. Mais entre la qualification et les péripéties pour les inscriptions, le chemin va être long pour accéder à la compétition.
Good Luck Algeria : un Rasta Rockett à la française
Derrière cette thématique, on retrouve avec nostalgie l’image du film Rasta Rockett (1993) de Jon Turteltaub qui avait marqué les esprits. Comme ces athlètes jamaïcains, le combat de Sam pour arriver à se qualifier pour les Jeux Olympiques est un enjeu très fort qui va rythmer le coeur du spectateur tout au long du film.
Il faut dire que Good Luck Algeria possède toutes les caractéristiques d’un bon feel-good movie basé sur des valeurs universelles. Le prisme de la compétition sportive n’est qu’une occasion pour aborder des thématiques diverses et variées : le dépassement de soi, l’importance de la terre et de la famille, les difficultés économiques liées à la création d’entreprise.
Pour incarner le plus cette humanité, le réalisateur à fait appel à un comédien amateur, Bouchakor Chakor Djaltia, pour jouer le rôle du père de Sam. Pour ce dernier, pas besoin de jouer de faux-semblant, il porte en lui cette sagesse donnant une authenticité à Good Luck Algeria. On retient notamment la scène où il explique à son fils l’importance du don de soi face à des cousins avides de biens matériels.
On sent dans Good Luck Algeria une force à unir toute une communauté algérienne vivant en France. Loin de leur pays de cœur, il y a une solidarité et un lien indéfectibles qui lient à jamais l’ensemble des algériens, résidents ou pas. Plus que jamais, l’Algérie est dépeinte comme une terre d’accueil. Le réalisateur a regretté du coup de ne pas avoir pu tourner son film là-bas, se rabattant par défaut sur des paysages marocains.
Un casting iconoclaste
Pour son casting, Farid Bentoumi a choisi de casser les codes en proposant ses rôles-titres à des comédiens à contre-emploi. En premier lieu, Franck Gastambide, habitué aux fières fanfaronnades dans ses réalisations comme le récent Pattaya (2015), est étonnement émouvant dans une interprétation en retrait. De même, Chiara Mastroianni lâche les films dramatiques et fait une incursion dans la comédie légère avec Good Luck Algeria. Dans le bon tempo, elle donne facilement le sourire avec ce rôle de femme enceinte complètement dépassée par les évènements.
Malgré tout, derrière une réalisation bien pensée, Good Luck Algeria possède quelques petits défauts. Une technique sans prise de risque amène à une mise en scène qui manque de point de vue. La montée émotionnelle est forte, surtout en fin de film, mais elle est conditionnée à ce que le spectateur ait bien ressenti une montée d’adrénaline dès le début de la narration. Attention aux retardataires, comme nous, qui avons manqué le wagon. Trop concentré sur une recherche d’audace et d’innovation, on a certainement dû passer à côté de la légèreté du propos et de sa simplicité.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 30/03/ 2016
- Distribution France : Ad Vitam