Dernière mise à jour : mars 7th, 2022 at 01:04 pm
Avec La révolution #MeToo (Me Too: The Movement), Piers Garland revient sur les mouvements féministes des XXe et XXIe siècles qui ont secoué le monde anglo-saxon. Des suffragettes à l’affaire Weinstein, retour sur la lutte contre les violences faites aux femmes. L’avis et la critique de Bulles de Culture sur ce documentaire diffusé sur la chaine Histoire le lundi 20 janvier 2020.
Synopsis :
D’Emmeline Pankhurst à Tarana Burke, d’Emily Davison à Alyssa Milano, de Judy Garland à Kadian Noble, en passant par Tippi Hedren ou Joan Collins, elles sont nombreuses à s’être un jour soulevées pour exiger leur part de droits, leur part d’égalité, leur part de respect. Un nouveau siècle — plus féministe — est-il né avec #MeToo ?
La révolution #MeToo : retour sur un incessant combat
Début du XXe siècle, le combat des suffragettes ouvre la voie de la contestation dans le monde britannique. Cette exigence du droit de vote n’exclut pas la violence. Et de fait, les Britanniques obtiennent le droit de vote dès 1918, quand les Françaises doivent attendre 1944. Partant de ce premier mouvement d’ampleur, le documentaire La révolution #MeToo retrace ensuite le siècle de progression des droits des femmes.
1991, Anita Hill porte plainte contre son employeur Clarence Thomas à Washington. Elle n’obtient pas gain de cause. Pire… Clarence Thomas remporte tout de même les élections. Ce sera une première. La première femme à s’élever contre le harcèlement sexuel au travail. La première à oser dire non haut et fort. La première à revendiquer ses droits à la paix, au respect et à l’intégrité.
Mais les chiffres restent aujourd’hui encore tout à fait effarants. 81% de femmes, 43% d’hommes victimes de harcèlement ou d’agression sexuels. Une estimation épouvantable : un viol sur dix seulement serait poursuivi en justice.
Une prise de conscience ?
La révolution #MeToo cherche ainsi l’élément déclencheur du mouvement #MeToo. Son hypothèse ? Que l’élection de Donald Trump ait servi de signal d’alarme. Le documentaire revient alors sur la montée d’un mouvement aux États-Unis : la marche des femmes, le mouvement #MeToo sur les réseaux sociaux, l’affaire Weinstein et ses soubresauts.
Les interventions régulières de Julie Bindel, journaliste féministe, et Aisha Ali-Khan, activiste de la Marche des femmes, ponctuent le propos d’analyses pertinentes et éclairantes sur le milieu d’Hollywood, sur les jeux de pouvoir et de domination, sur les freins que met la société américaine. De Roman Polanski à Bill Cosby, de Kevin Spacey à Woody Allen, en passant par Dominique Strauss-Kahn, les affaires ne manquent pas pour passer au crible les freins et les limites de l’avancée des mentalités sur la question des violences.
Mais le propos de La révolution #MeToo intègre un élément positif, celui de la pression que parviennent à instiguer les actions collectives, celle d’une prise de conscience générale telle que le phénomène est d’une ampleur que peu avait osé imaginer. Il en résulte l’espoir que plus jamais les victimes ne se sentent seules et isolées.
En savoir plus :
- La révolution #MeToo a été diffusé sur la chaine Histoire TV le lundi 20 janvier 2020 à 20h40, puis le mardi 21 janvier 2020 à 1h20, le samedi 25 janvier 2020 à 15h50, le vendredi 31 janvier à 15h25
- Durée du documentaire : 55 minutes