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Pour son second long-métrage, Sur la branche, sorti le 26 juillet 2023, la réalisatrice Marie Garel-Weiss imagine un personnage extravagant qui souffre de problèmes mentaux, Mimi. Cette dernière rencontre un avocat tout aussi atypique joué par Benoit Poelvoorde. Ensemble, ils vont se créer un cocon pour s’adapter aux dures lois du monde. La comédie poétique est entièrement dans l’émotion grâce à une succession de situations loquaces qui se révèlent touchantes. La réalisatrice et son actrice principale, Daphne Patakia, décortiquent ensemble la genèse de ce film.
« la comédie ne se fait qu’avec de l’émotion »
BdC : Comment avez-vous imaginé le personnage de Mimi ?
MGW : Cela m’est venu assez naturellement. J’avais envie d’un personnage féminin central. Je ne recherchais pas une singularité. J’ai une appétence pour les caractères obtus. Il y avait un gros désir de comédie. Or, pour moi, la comédie ne se fait qu’avec de l’émotion, et non avec des grosses blagues.
DP : J’ai beaucoup répété pour interpréter ce personnage. Je me souviens déjà au casting que je devais lire un long monologue. Je comprenais alors peu de choses mais je trouvais les dialogues très drôles. Je sentais tout de suite une connexion entre moi et le personnage. J’ai trouvé le rythme du scénario incroyable. Marie m’a vraiment accompagné pour incarner Mimi. J’ai beaucoup discuté avec elle de bipolarité, même si ce terme n’est pas utilisé dans le film. On a beaucoup évoqué ensemble Happiness Therapy en référence au rôle joué par Jennifer Lawrence.
MGW : Mimi est une vision conjuguée de nous deux. Daphné était au départ très contrainte par les vêtements, sa coupe de cheveux. Elle pouvait se sentir un peu dérouté. Je trouve que Daphné est rentrée en contact avec Mimi grâce à son travail acharné. Les fils se touchaient pour faire un éclair de grâce. Le personnage ne pouvait être interprété que par une comédienne qui a un pète au casque. Et Daphné a un pète au casque… [rires]
BdC : Il y a un autre acteur qui a un « pète au casque » dans ce film en la personne de Benoit Poelvoorde…
MGW: Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler [rires]. Il y a eu une osmose immédiate entre Daphné et Benoit.
DP : Marie m’avait préparé de façon très précise. Tout d’un coup, Benoit arrive comme une tornade bousculant toutes les certitudes.
« La vie moderne est trop grande pour mes personnages »
BdC : Vos personnages sont solaires mais vivent des difficultés personnelles. A quoi vous attachez-vous pour les construire ?
MGW: Tous les personnages de comédie sont malheureusement tragiques. Ce sont des personnalités qui n’y arrivent pas, sujets à la moquerie. On est en empathie avec eux. On a évoqué Adam Sandler, Steeve Carrell. Dans ce monde de catastrophe, ils arrivent à créer un conte de fée.
BdC : Dans votre film, on voit le côté touchant de Raphaël Quenard. Est-ce un acteur qui vous a surpris ?
DP : Carrément. Il est tellement drôle et tellement profond. Il a emmené son personnage vers un autre horizon.
BdC : Il y a dans votre image du film une certaine de féérique. En aviez-vous conscience ?
MGW: Je m’étais imaginée toute une histoire visuelle. Je visais le ressentiment. J’ai été extrêmement attentive au décor. Pour moi, mes personnages étaient enfermés dans un bocal dans le ciel. Au fur et à mesure, ils s’ouvrent, ils partent de cette bulle. On ne les retient plus. Les décors, l’attention à la lumière étaient primordiaux. Le bureau d’avocat n’a rien de réaliste. Il y avait une ouverture sur le ciel… La vie moderne est trop grande pour mes personnages.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 28/07/2023
- Distribution France : Pyramide Distribution
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