Dernière mise à jour : septembre 26th, 2024 at 10:35 pm
Good Kill est la troisième collaboration entre le réalisateur Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca, Lord of War) et le comédien Ethan Hawke (Le Cercle des Poètes disparus, Boyhood). L’avis et la critique film de Bulles de Culture.
Synopsis :
Le commandant Tommy Egan (Ethan Hawke), pilote de chasse reconverti en pilote de drone, combat douze heures par jour les Talibans derrière sa télécommande, depuis sa base, à Las Vegas. De retour chez lui, il passe l’autre moitié de la journée à se quereller avec sa femme, Molly (January Jones) et ses enfants. Tommy remet cependant sa mission en question. Ne serait-il pas en train de générer davantage de terroristes qu’il n’en extermine ?
Good Kill : la guerre vue du ciel
Good Kill propose une vision froide, distante et aérienne du commandant Tommy Egan, interprété par Ethan Hawke, et de son univers. Une vision de drone.
On retrouve, dans ce film, le monde aseptisé de Bienvenue à Gattaca (1997) du même réalisateur, Andrew Niccol. Dans une guerre à distance, il n’y a plus de sas entre le terrain d’affrontement, la zone de combat et la vie de famille.
Ainsi, dans Good Kill, ce que décrit Andrew Niccol est un monde où on passe, sans transition, de sa console de salon à une console de drone qui détruit autre chose que des pixels. D’où cet envie chez le personnage de Tommy Egan de retourner sur le terrain, dans un vrai avion et non plus dans un cockpit perdu au milieu d’un désert — ce désert et ses montagnes environnantes ont été choisis par l’armée parce que c’est le même climat et les mêmes paysages que ceux d’Afghanistan.
Même le sniper d’American Sniper (2014) a eu aussi envie d’être sur le terrain, de ne pas voir la guerre qu’à travers sa lentille. Culpabilité partagée entre les deux personnages de ne pas mettre leur vie en danger, contrairement aux autres.
Un film esthétique et froid sur les nouvelles guerres contre le terrorisme
C’est une autre guerre que décrit, ici, le film d’Andrew Niccol, bien différente de celle dépeinte Par Clint Eastwood dans American Sniper. Good Kill montre, en effet, une guerre qui se fait de plus en plus sans militaire de métier, mais avec de plus en plus de joueurs de jeux vidéos. Le film va même plus loin et annonce que la guerre se fera bientôt sans homme, si ce n’est au niveau des cibles et des pertes.
Le film se situe donc à un point de basculement et Tommy Egan et son supérieur, le lieutenant Colonel Jack Johns (Bruce Greenwood), représentent ceux ayant connu une façon de faire la guerre sur le terrain qui ne sera plus. La nostalgie dans lequel berce le film et le personnage principal soulignent cela.
C’est en ce sens qu’il faut comprendre le dernier geste du personnage : un dernier sursaut d’humanité avant… Mais n’en disons pas plus !
Notre avis ?
Esthétique et froid, The Good Kill retranscrit parfaitement les nouvelles guerres contre le terrorisme, devenues schizophréniques et sans fin.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 22/04/2015
- Distribution France : La Belle Company