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Houria photo film
©HOURIA_INK_CONNECTION_HIGHSEA_PRODUCTION_2022

Critique / “Houria” (2022) de Mounia Meddour

Dernière mise à jour : avril 26th, 2023 at 12:38 pm

Après avoir été proposé en coméptition du Festival d’Angoulême, Houria est proposé en ouverture du Festival International du Film Politique de Carcassonne. La critique et l’avis sur le film de Mounia Meddour.

Synopsis :

En Algérie, la jeune Houria (Lyna Khoudri) se consacre à la danse classique. Une violente agression nocturne de la part d’un « repentis » lui cause un handicap qu’elle devra dès lors surmonter.

Houria : nouvelle collaboration entre Mounia Meddour et Lyna Koudhri

Après Papicha (2019) et le succès enthousiasmant récolté du côté de la critique comme du public, Mounia Meddour poursuit sa collaboration avec l’actrice Lyna Koudhri pour incarner la force d’émancipation d’une jeunesse féminine pour dépasser les violences endémiques d’un système patriarcal algérien tout autant qu’une histoire politique récente toujours laissée dans l’ombre de puissants tabous.

Comme pour Les Bienheureux dans lequel s’imposait avec force le talent d’actrice de Lyna Khoudri, aux côtés également de l’inoubliable Nadia Kaci, c’est l’héritage des blessures non cicatrisées des violences du terrorisme meurtrier de la Décennie noire qui est évoquée en toile de fond du drame que traversent les protagonistes.

un service public inopérant

Ainsi, l’histoire d’Houria et de son agression qui la conduit à perdre sa voix devient le symbole des femmes dont l’expression dans l’espace public a été étouffée. Ce cheminement vers une émancipation passe par la construction sociale d’une force sororale puissante et l’expression du corps par la danse. L’écriture du scénario est ainsi conçu sur la base de précieuses intentions pour encourager l’émancipation de tout un mouvement de femmes contemporaines pour que la société algérienne puisse enfin retrouver sa propre voix.

En attendant, après le mouvement masculin des harragas dont le film du même nom de Merzak Allouache avait témoigné, les jeunes femmes algériennes tentent à leur tour la traversée clandestine de la Méditerranée au risque de perdre leur vie.

photo houria film
©HOURIA_INK_CONNECTION_HIGHSEA_PRODUCTION_2022

En effet, le quotidien que décrit Mounia Meddour dans Houria est encore gangrené par un service public inopérant, notamment avec une police dont la préservation de la paix sociale et le respect de l’intégrité des Algériens et des Algériennes est la dernière de ses préoccupations. Les institutions ne sont plus dès lors en mesure de maintenir et préserver un État de droits et l’avenir de la société est à cet égard plus qu’incertain, avec notamment un « repentis », c’est-à-dire un homme responsable de crimes durant la Décennie noire qui bénéficie d’une immunité entière, qui a suffisamment de pouvoir pour fermer une salle de danse utilisée par des femmes.

L’espoir avec l’implication d’une avocate est malgré tout permis tout comme la force du groupe de danse de femmes sans voix dont les chorégraphies sur les terrasses d’habitation ouvrent de nouveaux horizons.

Cet article vous est proposé par le chroniqueur Cédric Lépine.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 15/03/2023
  • Distribution France : Le Pacte
Bulles de Culture - Les rédacteur.rice.s invité.e.s

2 Commentaires

  1. La mode était le fil rouge dans Papicha, superbe film. Ici c’est la danse. C’est le meme film, la meme intrigue, le meme contexte politico-religieux, c’est Papicha N°2. Et plus que dans Papicha tous les hommes ou presque sont à jeter en Algérie. Dommage. Allez le voir sauf si vous avez vu Papicha, sinon l’ennui vous gagne et aucune surprise, on connait tout.

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