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Par Nicoleon — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=82311763

Interview / Edouard Bergeon en pleine “Mission Régénération”

Réalisateur du film Au nom de la terre, succès surprise de 2019, Edouard Bergeon, fils d’agriculteur, est particulièrement investi dans la cause écologique depuis de nombreuses années. En 2022, il lance la plateforme en ligne Aunomdelaterre.tv, offre de programmes consacrés au monde agricole. Dans la continuité de son engagement, l’ancien journaliste accepte de doubler le documentaire Mission Régénération, actuellement dans les salles. Le film traite de l’importance de la préservation du sol pour lutter contre le réchauffement climatique. A cette occasion, Bulles de Culture a rencontré le réalisateur. 

“La France a une agriculture la plus durable au monde”

Bulles de Culture : Vous connaissez bien le milieu du documentaire avec votre plateforme Au nomdelaterre.tv. En quoi se démarque Mission Régénération par rapport à d’autres œuvres sur la même thématique ?

Edouard Bergeon : La majorité des documentaires sur l’environnement sont pessimistes. Mais Mission Régénération est plein d’espoir. Au début, on part d’un constat très dur sur l’appauvrissement des sols. Mais rapidement, on nous dit que des solutions existes, notamment pour sauver les sols. L’agriculture est souvent décriée en écologie. Mais l’agriculture est aussi la première opportunité pour capter du carbone et résoudre la problématique du réchauffement climatique. On est ce qu’on mange.

Bulles de Culture : Connaissiez-vous le concept de l’agriculture régénératrice ?

Edouard Bergeon : Culture régénératrice, agroécologie, tout cela est synonyme. Ce sont des techniques dans lesquelles les agriculteurs se sont lancés depuis quelques années. Cela fait 20 ans qu’on a arrêté de labourer en France. Il faut maintenant accompagner les agriculteurs pour aller plus loin.

MISSION REGENERATION_photo film
© Destiny Films

Bulles de Culture : La France est-elle en avance dans le domaine de la culture régénératrice ?

Edouard Bergeon : On le voit bien dans le documentaire. La France est très en avance par rapport au reste du monde. Les américains sont venus nous voir pour les aider à développer leur agriculture régénératrice grâce à Stéphane Le Foll, à l’époque ministre de l’agriculture, qui a travaillé sur un programme international. La France a l’agriculture la plus durable au monde.

Bulles de Culture : il y a néanmoins encore à progresser…

Edouard Bergeon : Bien sûr. Mais ce n’est pas uniquement l’agriculteur qui doit progresser. Le consommateur doit également faire attention à ce qu’il mange. Il ne faut pas que ce soit l’agriculteur qui paye la facture de la transition écologique. Il faut les accompagner : l’état, les consommateurs.

Il faut remettre l’humain au centre

Bulles de Culture : Pourtant, on voit que l’agriculture régénératrice n’est pas en défaveur des agriculteurs qui voient leurs rendements augmentés.

Edouard Bergeon : Oui, mais il y a le temps de la transition tout de même. Qui paye les années de préparation où l’agriculteur passe à l’agroécologie ? Déjà que c’est très tendu dans le milieu. On voit également des courants qui prônent le fait d’arrêter de manger de la viande au nom de la protection de l’environnement. Or, l’élevage est primordial dans l’agriculture régénératrice. Le documentaire est important car il montre que les troupeaux sont essentielles pour nourrir les sols.

MISSION REGENERATION_photo film
© Destiny Films

Bulles de Culture : Sur quoi doit-on mettre l’accent pour réussir la transition écologique ?  

Edouard Bergeon : Il faut remettre l’humain au centre. Avec une France qui s’urbanise, le consommateur perd un peu de vue que derrière le poulet en barquette, il y a des travailleurs qui se lèvent tôt pour faire en sorte de les nourrir. Mission Régénération devrait être diffusé dans tous les écoles.

Bulles de Culture : Avez-vous accepté tout de suite de vous engager dans Mission Régénération

Edouard Bergeon : Quand on m’a proposé de doubler le documentaire, j’ai sauté sur l’occasion. Pour moi, ce n’était pas très compliqué. Je viens du milieu du journalisme. J’ai donc l’habitude de faire des voix off. Ce documentaire répond à la continuité de tout ce que je défends depuis des années. Ma démarche est toujours la même en acceptant ce type de projet : l’éducation. A l’occasion de la promotion autour de la sortie du film, j’ai d’ailleurs rencontré des grandes entreprises françaises d’agroalimentaire qui souhaitent montrer le film à tous leurs collaborateurs.

A lire aussi :

Critique / « Mission Régénération » (2022) : une solution pour sauver la planète

Interview réalisé le 10 novembre par téléphone

En savoir plus :

  • Mission Régénération : actuellement dans les salles de cinéma
  • Site officiel de Aunomdelaterre.tv : https://aunomdelaterre.tv/
Antoine Corte

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