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Copyright Metropolitan FilmExport

Critique / “Flo” (2023) de Géraldine Danon

Géraldine Danon, amie proche de Florence Arthaud, avec le concours de Yann Queffelec et Philippe Poupon, signe un splendide biopic de la plus grande navigatrice française de la fin du XXe siècle. La critique et l’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Connue comme “la petite fiancée de l’Atlantique”, Florence Arthaud fut surtout une grande navigatrice.
Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990.
Au-delà de ces exploits, FLO raconte l’incroyable destin d’une femme farouchement libre qui décide de rejeter son milieu bourgeois et la vie qui lui avait été tracée, pour vivre pleinement ses rêves

Flo : la vie de marin n’est pas faite pour une femme ?

C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend la femme! …et jamais Florence Arthaud, communément appelée FLO n’a été trahie par la mer. Jolie comme un cœur, passionnée de voile et de régate, FLO ne sera jamais la petite fille modèle que ses parents souhaitaient.

Née avec une petite cuillère en argent dans la bouche, issue d’une famille connue et reconnue, la fille du célèbre éditeur n’en a cure de faire ses études de médecine et fera rapidement preuve d’indépendance pour trouver son chemin. Dès l’enfance, elle fait ses premières armes en régate sur le 420 familial, avec son frère comme équipier. Mais déjà elle a l’obsession de la gagne.

Sauf qu’entre un dériveur et un bateau de course au large, il y a un monde ! Comme diraient les marins de l’époque, les kerzauson, Riguidel, Poupon qui sont tous sortis de près ou de loin du moule Tabarly : “la vie de marin n’est pas faite pour une femme aux petits bras et à la jolie frimousse”.

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Première édition du Rhum : première femme

Qu’à cela ne tienne, déjà rebelle et féministe, elle compte bien montrer aux machos qui ont une fille dans chaque port, qu’une navigatrice combattante et libre peut rivaliser avec l’élite masculine. Elle décide de jeter son dévolu sur la route du Rhum.

Depuis sa première édition en 1978, la célèbre course transatlantique en solitaire est à jamais célèbre. La victoire 1978 se joue à rien, le trimaran de Mike Birch, Olympus Photo, devançant le monocoque de Michel Malinovski, Kriter V, pour seulement 98 secondes après un peu plus de 18 jours de course. Depuis ce jour, les multicoques ont toujours pris le dessus sur les monocoques.

Comme le montre le biopic, Florence était de l’aventure contre l’avis de ses parents, mais avec le soutien financier de son frère. Mais le frérot adoré n’a pas les moyens de papa, et Flo court sur un bateau, X.expérimental, qui n’est pas assez compétitif. Résultat : elle finit quand même 11e et première femme !

Seule la victoire est belle

Mais pour Flo, seule la victoire est belle et elle fait le pari avec Kerzauson qu’elle gagnera le rhum avant lui. Elle dessine son bateau (il s’appelle Flo dans le film mais en réalité Florence naviguera en 1982 sur “Biotherm II”, et en 1986 sur “Energie et Communication”.

Le film nous montre sa quête “charmante” des sponsors, afin de se lancer dans l’aventure avec “Pierre 1er” en 1990. Les conditions météo sont exécrables tant dans le film que dans la réalité. De nombreux favoris sont contraints à l’abandon ou retardés par des avaries.

Flo a des problèmes de santé, mais aussi avec ses appareils de navigation. A une cinquantaire de miles de l’arrivée elle apparait en tête de course avec plus de 60 miles d’avance sur son second et franchit la ligne victorieuse dans la liesse générale. C’est d’ailleurs la première et unique fois qu’une femme va gagner la route du rhum.

Pour les besoins de ce magnifique biopic, Philippe Poupon va également participer à la route du Rhum 2022 avec l’ancien bateau de Florence.

L’objectif n’est pas de gagner, car compte tenu des progrès faits depuis 30 ans, les autres multicoques sont bien trop rapides. L’objectif est de rendre hommage à la petite fiancée de l’atlantique. Le bateau est rebaptisé FLO. Il arrivera à bon port avec dans ses valises de superbes images pour le film de Géraldine Danon.

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Notre avis ?

Formidablement interprétée par la ravissante Stéphane CAILLARD, Florence Arthaud est à l’image d’une chatte, qui l’accompagne parfois en mer. Elle semble avoir vécue plusieurs vies. Elle nous apparait vive comme l’éclair, courageuse à l’envi aussi bien dans la tempête que dans les calmes plats qui donnent lieu à des images somptueuses et d’une saisissantes réalités.

Les effets spéciaux lorsqu’elle tombe à l’eau à quelques encablures du Cap Corse sont splendides. Et la musique de fin composée par Adrien Bekerman nous rappelle les incroyables sonorités d’Otis Redding.

Flo est un film à voir d’abord au cinéma… puis dans quelques mois à mettre dans sa vidéothèque, à l’instar “Des révoltés du Bounty” ou de “Masters and Commander“.
Seule ombre au tableau, la famille de la navigatrice estime que le film véhicule une mauvaise image de la navigatrice.

En savoir plus :

Claude Versein

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