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♥ [Critique] “The People v. O.J. Simpson : American Crime Story” : Épisode par épisode

Dernière mise à jour : mars 5th, 2020 at 08:45 am

The People v. O.J. Simpson : American Crime Story – Épisode 5 : Du sang sur les mains

Scénariste : Joe Robert Cole
Réalisateur :
John Singleton

Le titre français ne rend pas compte de la vraie problématique de cet épisode de The People v. O.J. Simpson : American Crime Story qui s’intitule The Race Card en anglais. Ce titre anglophone sous-entend davantage toute la toile de fond du procès. En effet, ce cinquième épisode s’ouvre en 1982 avec Johnnie Cochran qui malgré son statut d’assistant du District attorney à l’époque se fait arrêter avec ses petites filles par un policier raciste.

Cette incursion dans l’intimité de l’avocat se prolonge par un habile montage alterné entre la défense et l’accusation pour montrer leurs approches totalement différentes de cette affaire criminelle. Pour la procureure Marcia Clark et son équipe, il s’agit de s’appuyer sur les faits, les preuves et les témoignages. Pour Johnnie Cochran par contre, il est important de raconter LA bonne histoire au Jury :

Marcia Clark : We have motive, evidences and opportunity.

Johnnie Cochran : Evidence doesn’t win the day. Jurors go with the narrative that makes sense. We’re here to tell a story. Our job is to tell that story better than the other side tells theirs.

Et c’est avec la carte de la race (The Race Card) que l’avocat de la défense compte trouver l’histoire idoine à servir au Jury. Et la tentative de Christopher Darden d’enlever cet atout de sa manche sera violemment contrecarrée par un plaidoyer de Johnnie Cochran qui nous montre alors tout l’incroyable talent (ainsi que celui de l’acteur Courtney B. Vance) de raconteur d’histoires.

Face à un Christopher Darden de plus en plus désillusionné — Johnnie Cochran était son modèle —, Johnnie Cochran n’hésitera pas à lui avouer qu’il sera prêt à tout pour gagner ce procès :

Johnnie Cochran : I ain’t trying to be respectful. I’m trying to win.

Et pour arriver à ses fins, il n’hésitera d’ailleurs pas à redécorer de fond en comble avec son équipe toute la maison d’O.J. Simpson pour en faire une personnalité plus concernée par sa communauté.

A la fin de cet épisode, il ne fait aucun doute que le déroulement de ce procès ne sera pas aussi facile que prévue pour l’accusation. Et la surprenante crise cardiaque en plein tribunal  du co-procureur Bill Hodgman (Christian Clemenson), suite aux méthodes déstabilisantes de la défense, ne fera que confirmer l’incroyable manque de préparation de Marcia Clark et son équipe dans ce procès totalement atypique.

The People v. O.J. Simpson : American Crime Story – Épisode 6 : Seule contre tous

Scénariste : D. V. DeVincentis
Réalisateur : Ryan Murphy

Après Johnnie Cochran dans le cinquième épisode, c’est au tour de Marcia Clark d’ouvrir le sixième épisode de The People v. O.J. Simpson : American Crime Story. Ici, l’accent est mis particulièrement sur la tournure surmédiatisée du procès avec les chaînes de télévision retransmettant le procès dans la journée. La procureure Marcia Clark et l’avocat leader de la défense Johnnie Cochran deviennent rapidement les célébrités entraînées dans ce qui deviendra rapidement un cirque médiatique infernal.

Ainsi, même Johnnie Cochran qui utilise avec aisance les médias pour défendre son client va faire face à des accusations de  comportements passés de violences domestiques vis-à-vis de son ex-femme.

Mais dans cet épisode, c’est surtout la discrète Marcia Clark, incarnée par la magnifique actrice Sarah Paulson, qui sera malmenée violemment dans son identité de femme. Son apparence, sa coiffure, ses vêtements sont décryptés sans détour par les tabloïds. De même, elle sera attaquée dans son identité de mère avec le procès intenté par son ex-mari pour obtenir la garde de ses enfants.

Cet épisode est un magnifique portrait de ces mères de famille actives qui tentent de mener leur carrière sans sacrifier leur rôle de parent. Face au sous-entendu cynique de Johnnie Cochran vis-à-vis de son problème de garde d’enfants lors du procès, Marcia Clark n’hésitera pas à se lever pour dénoncer les préjugés accolés aux femmes de ne pas se consacrer assez à leur métier.

Marcia Clark : I’m offended by his remarks. Mr. Cochran may not know what it’s like to work a 70-hour work week and also take care of a family but I do and many other people do, too. To belittle my childcare issues in your courtroom is unconscionable and totally out of line.

Comment ne pas compatir avec elle quand à la fin de l’épisode, fatiguée par les nombreuses attaques dont elle a été victime, Marcia Clark finit par s’effondrer en pleurs ?

Jean-Christophe Nurbel

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