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Critique / “Parasite” (2019) de Bong Joon-ho

Dernière mise à jour : juillet 5th, 2021 at 12:57 am

Parasite (기생충) de Bong Joon-ho, avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun et Cho Yeo-jeong, est sorti dans les salles de cinéma le 5 juin 2019. La palme d’or du Festival de Cannes 2019 sur une famille d’escrocs en Corée du Sud marque les esprits par son côté populaire et accessible. L’avis et la critique film du film de Bulles de Culture.  

Synopsis :

Toute la famille de Ki-taek (Song Kang-ho) est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…

Parasite, une comédie sociale

En donnant la Palme d’or à Parasite, le jury d’Alejandro González Iñárritu attribue pour la première fois ce prix suprême à une oeuvre sud-coréenne, ancrée dans sa culture. Son réalisateur, Bong Joon-ho, est pourtant le roi du grand écart culturel. Entre Snowpiercer (2013) et Okja(2017), le réalisateur s’était tourné dans ses précédentes propositions vers des productions très américaines. Avec Parasite, il revient à l’essence d’un cinéma asiatique.

Même si on est immergé dans une culture qui est loin d’être la nôtre, le film a néanmoins une portée universelle. On y parle habillement de disparités de classes sociales. Quand certains vivent dans des grandes villas avec un nombre incalculable de personnels, les autres sont hébergés dans des caves où la moindre inondation fait remonter les égoûts. Il y a dans cette oeuvre cinématographique la matérialisation d’un monde d’en haut et d’un monde d’en bas. Il est dans l’air du temps de penser que ce dernier se serait révolté contre les gens aisés. Et pourtant, loin d’une révolution française où les têtes tombent, les protagonistes populaires ont l’intelligence d’une démarche silencieuse où ils vont insidieusement envahir la vie de ses bourgeois, refermant peu à peu un piège à souris sur eux dont ils ne pourront plus se dépêtrer.

Une palme d’or grand public

Pour autant, le film n’aborde pas frontalement cette disparité de richesses sur un ton grave. On n’est loin ici de la portéesociale à la Ken Loach. Au contraire, Bong Joon-ho choisit l’angle de la comédie en instaurant d’emblée un climat humoristique.  Les subterfuges de la famille Ki-taek pour accéder au train de vie de la famille Park est une sorte de casse à la Ocean’s Eleven dans lequel chacun va se confronter à des situations cocasses pour arriver à ses fins.

Mais ce qui plait surtout dans Parasite, c’est le mélange de genre avec lequel Bong Joon-ho joue constamment. Débutant comme une comédie, le film va glisser vers un ton plus grave en son milieu pour dénoncer les travers de la société. Et pour ceux qui aime le côté très sanglant du réalisateur, ils ne seront pas non plus déçus avec quelques scènes débordant d’hémoglobines tout droit issues de ses inspirations séries B.

Parasite reste pourtant un ensemble cohérent et très bien rythmé. Le film est d’ailleurs une palme d’or très grand public. Son démarrage parisien en trombe confirme l’engouement du public pour cette oeuvre, faisant espérer que celle-ci soit l’une des palmes qui fera le plus grand nombre d’entrées au box-office. Rendez-vous dans quelques semaines pour en faire le bilan.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 05/06/2019
  • Distribution France : Les Bookmakers / The Jokers
Antoine Corte

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