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Les Trois Mousquetaires Milady photo avis film (2)
Ben King

Critique / “ Les Trois Mousquetaires : Milady ” (2023) de Martin Bourboulon

Huit mois après la sortie du film « Les Trois Mousquetaires : d’Artagnan », le deuxième volet du dyptique adapté du roman d’Alexandre Dumas, “Les Trois Mousquetaires : Milady”, est sorti ce mercredi 13 décembre 2023. C’est un grand film d’aventure centré sur Milady (Eva Green), mais qui prend de grandes libertés avec l’oeuvre originale. La critique et l’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle… Dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France.

Un succès populaire ?

S’attaquer à une grande oeuvre de la littérature est toujours une gageure et rares sont les réalisateurs qui arrivent à relever le défi avec succès. Le film de Martin Bourboulon n’échappe malheureusement pas à la règle, malgré de grands moyens et une distribution d’acteurs de renom. Ceux qui ont lu “Les Trois Mousquetaires” (…et suivant) auront du mal à adhérer à cette version filmée, même s’il faut le reconnaître on ne s’ennuie pas pendant deux heures.

Les Trois Mousquetaires : Milady a une grande vertu : il est promis à un beau succès populaire dans les différents sens du terme (positif et négatif), avec une sortie fort opportune avant les vacances de fin d’année. Lors des repas de réveillon, il sera peut être question de Milady et d’Artagnan plutôt que des conflits entre Israël et le Hamas, ou entre l’Ukraine et la Russie. On pourra évoquer le siège de La Rochelle au XVIIe siècle, les rivalités entre français et anglais, entre catholiques et protestants…

Les Trois Mousquetaires Milady photo avis film (2)
Ben King

Les canons de La Rochelle

Les guerres de religion sont un éternel recommencement. Au cinéma, elles perdent heureusement de leur cruauté pour mettre en exergue l’héroïsme des belligérants. Ainsi, les images des gallions anglais sous les feux des canons de La Rochelle sont d’une extrême beauté.

A l’instar du western américain, l’Europe et plus particulièrement la France ont leur propre genre cinématographique : les films de cape et d’épée. Les romans d’Alexandre Dumas s’y prêtent car ce sont des fictions basées dans une certaine mesure sur des données historiques. Certes Athos (Vincent Cassel), Porthos (Pio Marmaï), Aramis (Romain Duris) sont tout droit sortis de l’imagination de Dumas, et ces mousquetaires là n’ont jamais eu à défendre les intérêts du roi Louis XIII. En revanche, d’Artagnan (François Civil), leur fidèle compagnon, a bel et bien existé. Né Charles de Batz ou de Montesquiou, gentilhomme sans fortune, il fut mousquetaire de Mazarin et sera fait comte d’Artagnan avant de mourir en 1673 au siège de Maastricht.

L’auteur des “Trois Mousquetaires”, de “Vingt Ans après” et du “Vicomte de Bragelonne” a volontairement pris des libertés avec l’Histoire avec un grand H, Martin Bourboulon a quelque peu cuisiné l’oeuvre originale. Pas sûr que “Les Trois Mousquetaires” en sortent grandis, d’autant que François Civil, Romain Duris et Pio Marmaï sont décevants. Seul Vincent Cassel tient son rang et nous émeut aux pieds de Milady.

Les Trois Mousquetaires Milady photo avis film (2)
Julien Panié

Eva Green : une sublime Milady

Heureusement il y a des “chevauchées fantastiques” dans les campagnes françaises et anglaises à la poursuite de la femme fatale et au secours de Constance (la bien-aimée de d’Artagnan joué par Lyna Khoudri). La solidarité et l’esprit de camaraderie ont du mal à se défaire des intrigues politiques de Richelieu et de Gaston d’Orléans ainsi que du machiavélisme de l’espionne aux multiples facettes. Milady est mystérieuse, manipulatrice, parfois manipulée, peut être aussi le jouet de certains hommes.

C’est d’ailleurs dans la profondeur de ce personnage incarné par Eva Green qu’il faut trouver la grande satisfaction de ce deuxième épisode du dyptique.

Notre avis ?

Les personnages masculins sont “beaux”, mais manquent de densité. En revanche, l’excellente interprétation d’Eva Green nous interroge sur le for intérieur, la partie la plus intime d’une Milady complexe, délicate, féminine, voire  féministe avant l’heure, énigmatique et emmêlée. faut-il la bruler vive ou la sauver ?

En savoir plus:

  • date de sortie france Sortie : le 13 décembre 2023
  • Distributeur : Pathé Films
Claude Versein

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