#SeriesMania 2015 – [CRITIQUE] « Mozart in the Jungle » saison 1

Avant de visionner le programme, on se dit : « encore une série qui mise tous sur son casting ». Et puis, on commence à être intrigué par sa mise en production. Le pilote a été soumis au vote en ligne du public sur Amazon qui l’ont sélectionné pour en faire une saison complète.

De plus, la durée de chaque épisode (29 minutes) est elle aussi inédite, liée à la singularité de sa diffusion sur la plateforme VOD Amazon, concurrent de Netflix. Du coup, il faut aller à l’essentiel. Une demi-heure, c’est le temps pour distiller une grosse dose d’humour, rendre les personnages attachants et faire avancer l’intrigue.Dans les trois épisodes visionnés, les scénaristes remplissent complètement ces trois missions avec un seul mot d’ordre : l’amusement pour l’intelligence. Toujours dans la mouvance musicale qui semble réussir aux programmes télévisuels en ce moment, on est pourtant loin du soap Empire et de ses intrigues à la Dallas.

Ici, on met en scène la musique classique et on parle de hautbois, violons, clavecins. Tout pour rebuter les novices ? Pas totalement car on va découvrir que derrière le sérieux des orchestres classiques, il se cache des personnages iconoclastes. La mise en scène va loin dans l’auto-dérision : concours musical à coup de shots de vodka, métronome à cannabis…

© D.R.

Tout cela est pourtant inspiré des mémoires du musicien new-yorkais Blair Tindall. A l’instar d’un Master of Sex, on obtient une série à consonance très cinématographique. Il faut dire que le monde du cinéma est venu soutenir le programme.
A la production, on retrouve notamment Roman Coppola, fils de Francis, et Jason Schwartzman, venu de l’univers de Tim Burton et Wes Andersen.
A l’écran, on est ébloui par la prestation parfaitement déjanté d’un Gael Garcia Bernal en grande forme qui transcende le petit écran autant que le grand.
Petite perle encore discrète, Lola Kirke a les atouts pour faire une carrière à la Rose Byrne, dont les traits physiques et psychologiques rappellent son personnage dans la série Damages.

Bref, on sera présent pour suivre la suite des aventures de ces musiciens fous. Mozart in the Jungle est ainsi la confirmation d’un mouvement déjà amorcé : les meilleures séries TV ne sont plus faites pour la télévision. Comme sur Netflix et ses créations originales, la série d’Amazon Studios a de quoi devenir qualitativement une des meilleures comédies du paysage audiovisuel.