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Dernière mise à jour : mai 27th, 2023 at 11:18 am
Après La Nuée, présenté à la Semaine de la critique, le français Just Philippot continue sa virée dans le cinéma fantastique en proposant Acide, sélectionné cette année en sélection officielle – séance de minuit. La critique et l’avis de Bulles de Culture.
Synopsis :
Selma (Patience Munchenbach), 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal (Guillaume Canet) et Élise (Laetitia Dosch). Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper.
Acide : des pluies acides comme métaphore des bassesses du monde d’aujourd’hui
Avec seulement deux longs métrages à son actif, Just Philippot a su imposer sa patte de cinéaste du fantastique, osant s’aventurer dans le film de genre avec toujours en toile de fond un reflet critique du monde contemporain. En 2021, La Nuée questionnait le rapport de l’homme avec son alimentation, à travers notamment sa surconsommation de viandes et la surexploitation des élevages. Le réalisateur racontait dans son précédent film le quotidien d’une ferme agricole destinée à produire en masse des sauterelles pour une consommation alimentaire. Pour maximiser son rendement, la gérante, mère de famille célibataire, décidait de nourrir ses insectes au sang humain, devenant ainsi des grosses bêtes voraces…
C’est toujours dans un réalisme contemporain que la genèse d’Acide prend son essor. Just Philippot y décrit d’abord un monde sous tension économique dès sa séquence d’ouverture où l’on voit des travailleurs syndiqués pris à la gorge qui s’en prennent à leurs dirigeants et se confrontent directement aux forces de l’ordre venus protégés ces derniers. Puis, cette misère sociale évolue vite vers un drame climatique quand on apprend aux informations qu’une pluie acide cause des ravages dans les pays défavorisés, avant de se diriger inexorablement vers nos contrées.
L’origine du mal restera inconnue. On peut y spéculer possiblement une sur-pollution aux métaux lourds, une nature détraquée. Une fois les pluies acides sur le territoire, le film prend une tournure de survival efficace où le protagoniste va tout faire pour protéger sa fille et son ex-femme de ce désastre écologique.
Pour apprécier Acide, il faut oublier un manque de cohérence sur certains éléments de base du récit : pourquoi les toits des maisons s’effondrent à cause de cette pluie concentrée alors qu’une voiture peut rouler sous des trombes d’eau sans trop de difficulté ? Comment une maigre couverture protège Michal et sa famille alors que l’acide arrive à percer le métal ? L’efficacité de la tension dramatique permet de passer outre ces détails, tout comme la qualité de la mise en scène baignée dans une ambiance apocalyptique convaincante. On notera d’ailleurs la référence à la Guerre des mondes de Steven Spielberg lors d’une scène marquante où un pont s’écroule alors qu’une foule est massée dessus.
Les deux acteurs principaux sont à contre-emploi. Guillaume Canet est sobre et habité tandis que Laetitia Dosch a du panache. Just Philippot refait appel à Sulliane Brahim, son actrice phare de La Nuée, qui a ici un rôle secondaire mais qui fait une sorte de lien avec le premier film du réalisateur.
Notre avis ?
Si le film ne manque pas d’incohérences, Acide est un drame fantastique travaillé durant lequel on ne s’ennuie pas. Certes, moins inspiré que La Nuée, le film continue de dénoncer les travers d’une société qui ne tourne pas rond.
En savoir plus :
- Date de sortie France : 20/09/2023
- Distribution France : Pathé
Top 3 Cinéma : "Moulin Rouge !" (2001), "Titanic" (1997), "Les Parapluies de Cherbourg" (1964)