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7 ans après Réparer les vivants, la réalisatrice présentait hier soir Le Temps d’aimer dans la sélection Cannes première. Le film questionne la notion du couple avec Anais Demoustier et Vincent Lacoste qui s’unissent à l’écran malgré la singularité de leurs personnages. L’oeuvre qui s’étend sur plusieurs années est romanesque, sensible et puissante. Elle évoque avec délicatesse plusieurs thématiques sociales comme la sexualité, le besoin de trouver son âme soeur ou la parentalité.
Cannes 2023 : Trois questions à Katell Quillévéré pour Le Temps d’aimer
Bdc : Quelle est la genèse du film ?
Katell Quillévéré : Le point de départ du film est très personnel. C’est l’histoire de ma grand-mère dont j’étais très proche. Enfant, j’ai toujours senti qu’elle avait une histoire cachée. J’avais l’interdiction de lui poser des questions. Il m’a fallu beaucoup de temps pour passer outre ce tabou. C’est avec l’aide de mon compagnon que j’ai affronté la vérité. Elle avait plus de 80 ans quand on a découvert son histoire. En l’occurence, elle a eu une histoire avec un soldat allemand pendant l’occupation. Elle s’est retrouvée enceinte à 17 ans. Sa vie a complètement basculé. Quatre ans plus tard, elle a rencontré mon grand-père sur une plage en Bretagne. Il était d’un milieu plus bourgeois. Contrairement à l’avis de sa famille, il a épousé ma grand-mère, reconnu l’enfant qu’il a adopté. Ils ont gardé le secret de cette paternité toute leur vie. On a ensuite complètement imaginé la suite avec Gilles Taurand à partir de notre fascination pour la question du couple en général. Le couple est toujours une fiction qu’on s’invente à deux. C’est toujours un drôle d’équilibre. J’adore l’idée qu’un couple dure, se déploie, mute. J’adore également le récit romanesque sur de multiples périodes.
Bdc : Chacun des personnages a une sexualité cataloguée comme “honteuse”. Ce n’est évidemment par votre regard…
Katell Quillévéré : Pas du tout. C’est la société qui met ces barrières. Les images d’archives du début font prendre conscience du traumatisme que cela a pu être pour ces femmes amoureuses d’allemands pendant la guerre. La thématique n’a pas encore été travaillée au cinéma. La honte est quelque chose de systémique que la société fabrique en érigeant des modèles, en mettant de côté ceux qui n’y correspondent pas sexuellement, socialement… Mon personnage a vécu une humiliation immense. Le Temps d’aimer est le temps qu’il va lui falloir pour dépasser cette honte.
Bdc : Comment avez-vous été chercher ces images d’archives du début qui montrent la violence faite à ces femmes, maitresses d’allemands, qui sont tondues puis exposées comme des bêtes de foire ?
Katell Quillévéré : On les a cherchées avec deux documentalistes. On a fait une recherche sur tous les fonds d’archives français, anglais et américains. J’ai récupéré toutes les images de femmes tondues qui existent possiblement. Alors, elles ne sont pas toutes dans le film, cela aurait fait beaucoup ! J’avais à coeur de montrer ces images car elles sont inédites. Personne ne les a jamais montrées.
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Petit buzz cannois autour d’une altercation hier soir entre Thierry Frémaux et un policier municipal. Le délégué général de la manifestation cannoise aurait roulé en vélo sur le trottoir sans répondre aux injonctions des forces de police qui lui auraient demandé de s’arrêter. Vidéo virale garantie !
En savoir plus :
- Date de sortie France Le Temps d’aimer : 29/11/2023
- Distribution France : Gaumont
Top 3 Cinéma : "Moulin Rouge !" (2001), "Titanic" (1997), "Les Parapluies de Cherbourg" (1964)