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[INTERVIEWS] “Un Village français” saison 6, la libération des instincts

Dernière mise à jour : juin 9th, 2020 at 01:33 pm

“On ne joue plus les mêmes enjeux”

 

UN VILLAGE FRANCAIS - SAISON 6
© Laurent DENIS


Bulles de Culture :
Avez-vous appris des choses sur l’Occupation avec la série ?

Constance Dollé : Oui, je n’avais pas mesuré par exemple que les réfractaires au STO avaient dû passer autant de temps à ne rien faire. C’est compliqué à filmer l’inoccupation, que fait-on de son temps quand on est dans le maquis avec rien à manger, pas de moyen de s’habiller, de se loger, avec le strict minimum et qu’on a cette énergie de la lutte, qu’est-ce qu’on fait pour le mettre quelque part sans devenir fou ? C’est une saison [NDLR : la saison 5] qui a très bien exploré ça avec l’impatience qui accompagne tout le jeune âge de ces garçons et qui explique ces personnes qui sont parties dans la Milice parce qu’ils pouvaient retourner en ville et faire quelque chose de leur peau. Et ça se décide à rien. Pourquoi Antoine reste dans le maquis à ne rien faire et pourquoi Alban [un maquisard interprété par Fabrice Richert] part dans la milice ? Parce qu’il se trouve que lui, il a son oncle qui bosse là-bas… Du coup, ça complexifie énormément les caractères. On peut être milicien par conviction pure mais aussi parce qu’on a été faible à un moment donné : avoir froid, avoir faim et ne rien avoir à faire de ses journées.

Bulles de Culture : Oui, c’est d’ailleurs très amusant de voir le résistant Antoine…

Afficher spolier saison 6 - 2ème partie
Bulles de Culture : Oui, c’est d’ailleurs très amusant de voir le résistant Antoine diriger la police à la Libération.

Martin Loizillon : C’est génial le parcours des personnages de la série. En fait, on replonge avec les mêmes personnages chaque saison mais on ne fait pas du tout la même chose. On ne joue plus les mêmes enjeux. C’est vrai qu’entre ce qu’Antoine faisait en début de saison 5 et comment cela se termine en fin de saison 6, c’est super comme parcours.

Constance Dollé : Mais en même temps, ce n’est pas incohérent qu’Antoine se retrouve dans la police. Il y a aussi une volonté chez lui de s’engager et de faire régner une certaine forme d’ordre juste pour lui. À un moment donné, on a besoin de cadre. Quand on est autant livré à soi, on a quoi comme boussole ? Ce qui nous semble être le bien, le mal. Mais c’est très dur de ne pas être dans une structure administrée, politique… car sinon on est son propre guide et c’est dur, c’est très déstructurant.

Jean-Christophe Nurbel

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