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Après de furtives collaborations sur des précédents films, Leïla Bekhti et Karim Leklou se retrouvent dans C’est mon homme, premier long métrage de Guillaume Bureau. Le film, dans les salles depuis le 5 avril, raconte le retour d’un soldat de la première guerre mondiale qui revient complétement amnésique. Il est alors convoité par deux femmes, interprétées par Louise Bourgoin et Leïla Bekhti, chacune convaincue avoir un lien matrimonial avec lui. Bulles de Culture a rencontré Leïla Bekhti et Karim Leklou.
C’est mon homme : rencontre avec Leïla Bekhti et Karim Leklou
BDC: C’est mon homme est le premier long métrage de Guillaume Bureau. Quelle importance donnez-vous à des projets de jeunes réalisateurs dans votre carrière ?
LB : Je ne fais aucune différence entre un premier long et après. Je vais sur un projet pour une histoire, une rencontre avec un metteur en scène, pour des acteurs. Pour ce film-là, j’avais notamment envie de travailler avec Karim. On s’était croisés sur des tournages mais on n’avait jamais vraiment travaillé ensemble.
KL : Il a quelque chose de particulier sur un premier film. Je trouve ça très beau car cela définit l’identité d’un réalisateur et les thématiques qui le touchent.
BDC : Karim, vous avez beaucoup tourné avec Louise Bourgoin notamment avec la série Hippocrate. Vous n’aviez que peu travaillé avec Leïla. Craignez-vous qu’on perçoive une disparité à l’écran dans vos relations entre les deux actrices ?
KL : C’est très facile de tourner avec Leïla. C’est une partenaire comme je n’en ai jamais vue. Elle se donne à 1.000%. C’est un privilège.
LB : J’ai un amour absolu pour Karim. Il fait partie des gens dans lesquels j’ai le plus confiance dans la vie. On est très proches personnellement, pas seulement dans le métier. On a énormément de tendresse l’un pour l’autre.
KL : Leïla a une présence précieuse. Elle est hyper investie. Elle est capable de venir te soutenir sur une scène dans laquelle elle ne joue même pas. Il y a quelque chose d’hyper sincère dans sa force de jeu qui est troublante.
« J’ai besoin de vivre ma vie de femme pour être une bonne actrice »
BDC : Quelle est votre vision du romantisme dans ce film ?
LB : Mon personnage est prêt à tout pour qu’il se souvienne. Comme un enfant, elle veut qu’il se souvienne avec des images. Elle s’apprête, elle s’habille pour le retrouver. Je me retrouve en elle car je suis très romantique. Même dans l’amitié… Le romantisme n’est pas que dans l’amour.
KL : C’est horrible, moi je parle de romantisme dans le football par exemple !
LB : ça peut !
KL : Il y a de la poésie concrète dans le romantisme. Mon personnage est séduit instantanément par cette femme qu’il ne connait pas car elle dégage quelque chose, une forme de douceur sincère.
BDC : Est-ce qu’on se sert beaucoup de son passé en tant qu’acteur ?
LB : J’ai besoin de rester connectée aux choses. C’est hyper important de rester ancrée dans la vraie vie pour être actrice. J’ai besoin de vivre ma vie de femme pour être une bonne actrice. C’est une psychanalyse formidable ce métier car tu vis tellement d’histoires et tu apprends à anticiper des situations.
BDC : Est-ce compliqué de n’avoir aucun indice sur le passé de son personnage ?
KL : Au contraire, c’est génial. Je travaille l’immédiateté et il n’y a rien de plus agréable. Je n’étais pas dans une construction liée au passé mais dans le moment présent. La question de l’identité dans le film est ultra moderne. Comment on s’affranchit de tout pour être soi ? C’est une question qui marque notre temps.
Entretien réalisé en août 2022 durant le Festival d’Angoulême
En savoir plus :
- Date de sortie France :05/04/2023
- Distribution France : Bac Films
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