[CONCOURS] La vie en grand (2014), l’insouciance de la jeunesse

Dernière mise à jour : avril 5th, 2019 at 01:33 am

La vie en grand de Mathieu Vadepied a été présenté en clôture de la Semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes. Pour cette rentrée des classes, il sort sur nos écrans le 16 septembre 2015. Notre avis. 

Synopsis : Adama (Balamine Guirassy) est un adolescent de 14 ans vivant en banlieue parisienne. Il vit seul avec sa mère dans un petit deux-pièces. Avec son ami Mamadou (Ali Bidanessy), il souhaite changer de statut de social. Pour ce faire, les deux compères tombent dans l’engrenage de l’argent facile avec la vente de drogues.  

La jeunesse délinquante, grande tendance actuelle du cinéma français

Cette année, on voit que le cinéma français s’intéresse plus particulièrement à la problématique de la jeunesse délinquante. On a d’abord eu La Tête Haute d’Emmanuelle Bercot qui évoquait la réinsertion impossible d’un adolescent face à son juge d’instruction. Avec La vie en grand, on est en amont de cette vision judiciaire. Ici, on parle davantage de la transformation d’un enfant face à la dure réalité de son milieu social. 

Dans ce film, l’innocence du protagoniste laisse place à sa capacité malsaine à faire fructifier son business illicite. Ainsi, dans sa cave, face à son ordinateur, il ne fait plus ses devoirs mais coupe les barrettes de shits. 

Un système scolaire qui peut palier le manque affectif

La réalisation est d’ailleurs centrée sur ce décalage entre la vie modèle d’un enfant de 14 ans et les péripéties que subissent les deux héros de l’histoire. Cette situation n’est pas le fruit du hasard. On prend bien le soin de caractériser le manque affectif d’un personnage qui n’a pas de figure paternelle et dont le grand frère protecteur semble loin et uniquement accessible via Skype. 

Pour autant, le scénario s’appuie à chaque moment sur des valeurs positives. Les protagonistes ne sombrent pas face à la pression de la banlieue. Au contraire, ils sont pris en charge par un système scolaire qui semble efficace et qui se substitue à la figure paternelle. On retrouve ici le sentiment que l’école peut éduquer les enfants et les mener sur le droit chemin.

Guillaume Gouix à contre-emploi

Le personnage joué par Guillaume Gouix est l’incarnation de ce système efficace : en tant que professeur, il prend sous son aile le jeune Adama. Il est étonnant de voir le comédien dans ce type de rôle. Habituellement jeune, insouciant et déconneur dans ses choix, Guillaume Gouix est complètement en contre-emploi et a une autorité professorale étonnante.

L’amateurisme de Balamine Guirassy ne se voit absolument pas. De tous les plans, il illumine l’image devant une caméra qui ne cesse à aucun moment de le filmer à hauteur des yeux.

Un positivisme manquant de réalisme

Derrière tous ces côtés positifs, le film porte néanmoins les mêmes travers que La Tête Haute. L’histoire semble inextricable et pourtant elle est pleine d’espoir pour ces jeunes. La fiction est peut-être trop forte là où la réalité n’aurait pas fait de cadeaux à ces adolescents. Peu importe peut-on nous rétorquer, on est au cinéma et le cinéma, c’est justement s’affranchir d’une réalité pour tomber dans le fantasme. La nouvelle vague réaliste aurait-elle commencé à céder sa place ? La jeunesse de banlieue, miséreuse et sans espoir, est-elle encore trop traumatique ? Le débat est ouvert…  

En savoir plus :

• http://www.gaumont.fr/fr/film/La-vie-en-grand.html (site officiel du distributeur Gaumont)
• https://www.facebook.com/LaVieEnGrand.LeFilm?fref=ts (Facebook officiel du film)
• Date de sortie : 16/09/2015

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Trois chances pour gagner du 15 au 18 septembre 2015 :

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Antoine Corte

Rédacteur en chef adjoint / Deputy editor in chief chez Bulles de Culture

Toujours à défendre le cinéma français, j'aime particulièrement faire découvrir les films à petites sorties mais à portée universelle.

Top 3 Cinéma : "Moulin Rouge !" (2001), "Titanic" (1997), "Les Parapluies de Cherbourg" (1964)

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