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Joyland de Saim Sadiq image film cinéma
Alina Khan, Ali Junejo dans le film"Joyland" © 2022 Joyland LLC.

Critique / “Joyland” (2022) : un autre regard sur les questions de genre au Pakistan

Joyland, long-métrage pakistanais de Saim Sadiq remarqué au Festival de Cannes 2022 et interdit de diffusion dans son propre pays, est diffusé sur Canal+ Cinéma le mardi 11 juillet. L’avis et la critique film de Bulles de Culture sur ce long métrage d’auteur coloré et plutôt léger.

Synopsis :

A Lahore, au Pakistan, Haider vit avec sa femme dans la même demeure que son père, son frère et la famille de ce dernier. Sans emploi alors que sa femme, elle, travaille, Haider subit la pression familiale. On l’enjoint de trouver un travail. Qu’à cela ne tienne, il décroche un petit boulot dans un cabaret. Bientôt, il tombe sous le charme de Biba, une danseuse transgenre. Mais dans cette société corsetée, leur amour est voué à l’échec.

Joyland : scandale au Pakistan, ouverture pour les autres pays

Joyland de Saim Sadiq image film cinéma
Alina Khan, Ali Junejo dans le film”Joyland” © 2022 Joyland LLC.

Le réalisateur pakistanais Saim Sadiq nous a livré cette année le film Joyland. Une fresque remarquée en France au Festival de Cannes, où c’était la première fois qu’un film pakistanais se retrouvait en sélection officielle. C’est normal : l’industrie cinématographique du pays (aujourd’hui au bord du gouffre économique) est encore toute jeune.

A Cannes, après sa projection, Joyland a reçu le prix de la Queer Palm avant de rejoindre la programmation du festival Chéries-Chéris.

Dans son propre pays, où il fut tourné en pakistanais, autre paire de manches : le film a été autorisé à sortir en salles par l’autorité de censure, avant que le ministère pakistanais de l’information et de la radiodiffusion ne lui retire ce droit. La raison ? Son « contenu hautement répréhensible ».

Mais il offre un regard rafraîchissant et bienvenu aux Occidentaux.

Désir, liberté et transidentité

Joyland de Saim Sadiq image film cinéma
Alina Khan, Ali Junejo dans le film”Joyland” © 2022 Joyland LLC.

Biba, l’héroïne du film, déambule dans les rues de Lahore, sans avoir peur d’affronter les regards de ceux au courant de sa transidentité. Là où le film gagne en force, c’est qu’à aucun moment il ne nous sert de personnages caricaturaux. “C’est un hommage à toutes les femmes”, a d’ailleurs affirmé Saim Sadiq.

Une belle revendication à l’heure où Amnesty International s’inquiète de la violence envers les personnes en transition. Entre octobre 2021 et septembre 2022, on dénombre 18 personnes transgenres tuées au Pakistan.

Le film bénéficie en tout cas de soutiens forts et parmi ceux-ci, ni plus ni moins que la jeune lauréate du prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai, en tant que productrice exécutive. Hélas, cela n’a pas suffi à entrer dans la course officielle pour les prochains Oscars.

Notre avis ?

Joyland nous montre une société patriarcale qui fait peser des pressions quotidiennes sur les habitant·es de la république islamique. Gorgé de soleil et de couleurs, le long-métrage offre plusieurs couches de lecture, et est inévitablement sujet à réflexion. Du bon cinéma d’auteur.

En savoir plus :

  • Joyland est diffusé sur Canal+ Cinéma le mardi 11 juillet 2023 à 18h50
  • Le film est proposé en streaming et en replay sur myCANAL
  • Film déconseillé aux moins de 10 ans
Luigi Lattuca
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