Interrompue pour cause de crise Covid, la tournée Le Grand Bleu en ciné-concert a repris la route depuis le 14 septembre. Bulles de Culture a discuté au téléphone avec le compositeur de l’une des bandes originales les plus emblématiques de la fin des années 80 et sans doute des films de Luc Besson. Éric Serra a bien voulu nous en dire un plus sur ce projet un peu fou, Le Grand Bleu.
Rencontre avec Éric Serra pour la tournée Le Grand Bleu en ciné-concert
Bulles de Culture : C’est un peu étrange non de revenir sur cette bande originale, plus de 30 ans après ?
Éric Serra : Je dois vous avouer que moi, me replonger dans Le Grand Bleu, au départ, ça ne m’enchantait pas forcément. Mais une fois que je l’ai fait, c’était en fait passionnant.
En plus, ça a généré une tournée et j’adore ça tourner, être sur scène et jouer de la musique. Même si c’est rejouer des musiques que j’ai écrites il y a bien longtemps, mais au moins, je suis en live !
C’est aussi particulier et une première mondiale : ce n’est pas un orchestre symphonique.
Ah non, c’est une triple première mondiale ce ciné-concert !
Un, ce n’est pas un orchestre symphonique. Deux, c’est un film français. Trois, c’est le compositeur lui-même qui est sur scène (rires) !
“Nous avons réparti la musique entre les 7 musiciens sur scène”
Bulles de Culture : Il y a plus de 30 ans, vous avez pratiquement enregistré seul la bande originale du Grand Bleu. Vous avez réarrangé la partition pour le ciné-concert ?
Éric Serra : Surtout pas ! Cette musique est tellement connue. Même si j’en suis le compositeur, je ne me serais jamais permis d’y toucher.
Encore une fois, une grande partie du travail préparatoire fut d’isoler chaque piste, d’écrire des partitions pour des instruments à partir de ce que j’avais programmé ou samplé sur mes synthés il y a 30 ans, ou de trouver comment recréer les sons de l’époque, car il était impossible de réutiliser mes vieux synthés trop fragiles.
En gros, nous avons réussi à répartir toute la musique entre les 7 musiciens qui sont sur scène, plus l’équipe qui est derrière l’écran.
Bulles de Culture : C’était facile de trouver des musiciens capables de vous accompagner dans cet exercice assez complexe et de quasi métronome ?
Éric Serra : Effectivement, ça n’a pas été simple. Par exemple, le groupe avec lequel je tourne normalement, je ne leur ai même pas posé la question. Parce que ça ne leur correspondait pas. Certains sont des génies de l’improvisation et ils se seraient terriblement ennuyés.
Du coup, je me suis adressé à un autre style de musiciens : ceux plus habitué à accompagner sur scène des chanteurs connus tels que Bruel, Pagny… Vous voyez ? Ce qu’ils jouent sur scène est très structuré, en général. Ils sont habitués à jouer des trucs très précis et sans vraiment de place pou l’improvisation.
Bon après, ce n’est pas toujours le cas. Quand j’accompagnais Higelin, c’était encore différent : beaucoup d’énergie et pas mal d’impro (rires).
Bulles de Culture : Vous ne vous êtes pas encore lassé du film à force de le revoir…
Éric Serra : Ah non ! Pour être honnête je craignais un peu ça, surtout avec la tournée qui arrive, mais en fait pas du tout. Même durant les répétitions avec les 7 musiciens qui m’accompagnent sur scène, on n’arrête pas de se marrer.
Il y a plein de moments très drôles et que j’avais oublié dans le film. Jean Reno est à mourir de rire. Franchement, on ne s’ennuie pas du tout. En plus, comme il y a beaucoup de musique dans le film, nous n’avons pas du tout le temps de nous ennuyer.
En savoir plus :
- La tournée Le Grand Bleu en ciné-concert a repris depuis le mercredi 14 septembre 2022
- Site officiel du ciné-concert