Dernière mise à jour : avril 9th, 2021 at 02:56 pm
Paul Feig dirige Melissa McCarthy pour la troisième fois et la transforme en espionne de choc dans Spy, un film très librement inspiré de la saga des James Bond.
Synopsis : Susan Cooper (Melissa McCarthy) est une analyste de la CIA, bureaucrate et sans prétention. Elle est l’héroïne méconnue qui agit dans l’ombre au cours des missions les plus dangereuses de l’agence. Mais lorsque son co-équipier (Jude Law) se retrouve pris au piège et que la vie d’un autre agent (Jason Statham) est mise en danger, elle se porte volontaire pour infiltrer un réseau de dangereux trafiquants d’armes, afin d’empêcher une catastrophe mondiale…
Un James Bond revisité
Le film sent le James Bond à plein nez et cela dès la scène d’ouverture : en guise de prélude, une caméra plongeante sur le décor paradisiaque d’une petite ville quasi inconnue, un fond sonore tout en cordes et un générique fait d’un jeu d’ombres. Il ne s’en cache pas, Paul Feig s’offre son film d’espion et tout le long du film, on va constater qu’ il ne se refuse rien.
Mais si le nom du réalisateur évoque la comédie, il refuse de s’installer dans la parodie. C’est donc très sérieusement que sont exécutés tous les codes des films d’action.
Les poursuites en voitures, les scènes de baston chorégraphiées à la seconde près – craquements d’articulations bien sonores et ralentis à la John Woo – dont une mémorable opposition poêle contre couteau, la suspension dans le vide accroché à un hélicoptère, tout y est !
Alors, malgré des ratés techniques vite oubliés – une scène de cascade avec un coup des talons, un coup des ballerines -, il démontre bien qu’il sait diriger des scènes d’action.
Les femmes à l’honneur
Mais lorsque Paul Feig s’attaque à la franchise James Bond, il y amène forcément sa patte, montrant une fois de plus son amour et son respect pour les femmes !
En effet, on retrouve bien une sorte de M (Allison Janney), big boss des Services Secrets britanniques, et une sorte de Q, Directeur de la section équipement, mais les personnages forts, tout comme dans Mes Meilleures Amies (2011) ou Les Flingueuses ( 2013), sont des femmes. Le héros n’est pas l’agent Bradley Fine joué par un Jude Law qu’on ne voit pas assez longtemps pour s’habituer à sa moumoute, mais bel et bien Susan Cooper/Melissa McCarthy qui n’a rien de la charmante secrétaire de M, Miss Moneypenny !
Bien qu’elle partage avec cette dernière un penchant prononcé pour l’agent sur le terrain, Susan Cooper serait plutôt, du moins au début de l’histoire, un croisement entre la geek émotive Penelope Garcia de la série Esprits Criminels et l’analyste Chloé O’ Brian de la série 24h Chrono. Un mélange détonnant qui se transforme en agent de terrain extrêmement efficace et pleine de bonne surprises, soit une véritable leçon sur le dépassement de soi.
Des seconds rôles réussis et surprenants
Autre bonne surprise du film, après une accumulation jusque-là de rôles de taiseux – une page de dialogue maximum, marmonnements compris dans Le transporteur ou Expendables –, Jason Statham retrouve la parole et semble ne plus pouvoir la lâcher dans ce rôle d’espion gaffeur, avec un sérieux so british qui est juste hilarant.
En bonus, Bobby Cannavale, réussit très bien sa transition du rôle de gentil pompier dans la série New York 911 à celui de gangster à canne méchamment stylé.
Rose Byrne (Rayna Boyanov) quant à elle fait une belle partition de fille à papa chouchoutée, plus fille gâtée que réelle vilaine, tandis que Miranda Hart et Peter Serafinowicz sont des seconds rôles de premier choix !
Quant à l’apparition de 50 cent, elle fait clairement partie des petits extras que s’offre le réalisateur qu’on devine bien farceur. Dommage que le rappeur ait si peu à faire et réussisse quand même à être si moyen…
L’envie d’une suite
Bref, le film alterne de façon équitable les scènes de comédie et action. On a son lot d’humour et de réelles bastons, sans pouvoir (ou vouloir) choisir entre les deux quels moments on préfère. Le réalisateur évite la surenchère dans le gag, nous épargne la tonne de blagues trop grasses qui pourrait rendre le tout épuisant et difficile à digérer, voire faire tomber le film dans la catégorie série B.
Au final, Paul Feig réussit donc à créer un univers alternatif à ce cher 007. On s’habitue vite aux personnages qu’on voudrait bien revoir. On en réclamerait presque une suite !
En savoir plus :
– http://www.foxfrance.com/spy
– date de sortie France : 17/06/2015