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© Norte Distribution

Critique / “Légua” (2023) de João Miller Guerra et Filipa Reis

Deux domestiques, entretiennent une maison de riches propriétaires absents. Quand l’une d’elle tombe malade, l’autre se dévoue pour suivre sa convalescence. Avec Légua, dans les salles mercredi, les deux réalisateurs, João Miller Guerra et Filipa Reis filment un drame poignant sur le sacrifice en pleine ruralité portugaise. La critique et l’avis de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Dans un vieux manoir situé au nord du Portugal, Ana aide Emília, la vieille gouvernante qui continue de prendre soin d’une demeure où les propriétaires ne se rendent plus. Au fil des saisons, Mónica, la fille d’Ana, remet en question les choix de sa mère, et ces trois générations de femmes tentent de comprendre leur place dans un monde en déclin, où le cycle de la vie ne se renouvelle qu’après d’inévitables fins.

Légua : un drame poignant sur l’impérieuse nécessité d’accompagner nos aînés.

Légua est présenté pour la première fois à la Quinzaine des Cinéastes lors du Festival de Cannes 2023. Pour les deux coréalisateurs, Filipa Reis et Joao Miller Guerra, il s’agit d’une longue collaboration renouvelée puisqu’ils ont déjà travaillé ensemble sur plusieurs documentaires et sur leur premier long métrage de fiction, Djon Africa, présenté en compétition au Festival de Rotterdam en 2018.

Ce second film est un hommage au hameau de Légua, situé au Nord du Portugal. À travers le portrait de plusieurs générations de femmes, le film illustre un pays en pleine évolution, se tournant vers un univers culturel en mutation. On y suit plus particulièrement le parcours d’Ana, contrainte de rester seule dans la luxueuse demeure désertée par de riches propriétaires, y aidant la vieille gardienne des lieux. Cette dernière, malade, est incapable de se prendre en charge seule.

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© Norte Distribution

Ce drame, poignant, offre une réflexion sur l’impérieuse nécessité d’accompagner les aînés esseulés dans leurs derniers moments, dépassant la simple contrainte d’une obligation familiale. Ana possède en effet une humanité singulière, préférant sacrifier son propre avenir, avec la possibilité d’un nouveau départ en France, pour remplir un devoir naturel.

Les deux réalisateurs capturent le quotidien avec brio, adoptant un rythme lancinant centré sur la monotonie de la vie domestique. On y voit à plusieurs reprises la protagoniste entretenant avec assiduité le potager de la maison.

La caméra s’attarde également longuement sur les objets du décor, les poissons dans l’aquarium, ou les plantes, à travers des plans fixes, métaphore d’un isolement contraint où seule la demeure familiale est à un repère pour les personnages.

En savoir plus :

Antoine Corte

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