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Éléonore (2020) d'Amro Hamzawi affiche film cinéma

Critique / “Éléonore” (2020) : histoires de famille

Dernière mise à jour : novembre 11th, 2021 at 08:42 pm

Éléonore est le premier film d’Amro Hamzawi. Le réalisateur a travaillé en famille puisqu’il s’est entouré de sa sœur, l’humoriste Nora Hamzawi, qui l’a assisté dans l’écriture du scénario et qui incarne à l’écran le personnage principal de son histoire. La critique et l’avis film de Bulles de Culture. 

Synopsis :

Sous la pression de sa mère et de sa sœur, Éléonore (Nora Hamzawi), apprentie écrivain, change de vie et devient l’assistante d’un éditeur spécialisé dans les romances érotiques.

Éléonore, une réflexion sur la perte de repères

Éléonore Photo film critique avis André Marcon, Nora Hamzawi
© Ecce Films

Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Amro Hamzawi a décidé de travailler en famille sur la famille. Et sa soeur, Nora Hamzawi, y a trouvé un rôle au cinéma différent de son personnage sur scène. Dans ce film, Amro Hamzawi met en images ses observations sur la jeune génération et leur perte de repères, que ce soit sur le plan sexuel, familial ou social.

La singularité d’Éléonore est d’abord un décalage d’apparence. Les cheveux verts et avec un style vestimentaire très rock, elle ne répond pas aux carcans de la féminité que la société a tendance à imposer. Du coup, la jeune femme est marginalisée, tant à l’égard de sa famille que vis-à-vis d’une société dans laquelle elle n’arrive pas totalement à s’insérer, en témoigne ses multiples emplois précaires.

Sur les conseils de sa sœur, qui essaie de la faire rentrer dans le moule, Éléonore va opérer une transformation. Cette tenue d’apparat, qu’elle arbore lors de son entretien d’embauche pour une maison d’édition de livres érotiques, n’est pas elle. Engoncée dans une jupe trop courte et un décolleté trop prononcé, qui réduit la femme à un objet à regarder, elle a heureusement gardé son franc parler et son côté direct comme vestiges de son identité. C’est d’ailleurs ce qui va séduire le directeur littéraire qui, derrière sa sévérité, a besoin d’être secoué.

Une photographie générationnelle

Éléonore Photo critique avis Julia Faure, Nora Hamzawi
© Ecce Films

Le long métrage Éléonore est un très beau miroir d’observation pour suivre et comprendre l’atypique, l’inattendu à travers des parcours de vie qui ne suivent aucun schéma préétabli, mais qui nourrissent la réflexion sociale sur nos perspectives d’évolution.

Nora Hamzawi, toujours aussi pimpante, insuffle un climat de comédie à ce film qui a davantage une veine sociale. Le dynamisme de la chroniqueuse de France Inter rythme les situations. On la retrouve gaffeuse et provocante, prête à assumer avec folie sa veine “adulescente” (contraction entre adulte et adolescente) dans un contexte familial lourd. Sa mère et sa sœur la croient folle et souhaitent l’interner comme sa grand-mère. Mais ses ambitions d’écrivaine solitaire la motivent.

Cependant, le long métrage est comme une photographie générationnelle qui a du mal à évoluer narrativement. Le manque d’écriture, tare d’un premier film, donne un récit qui fait globalement du surplace, comme si la vie d’Éléonore était une succession de sketchs sans liant. Du coup, la construction n’aboutit pas au-delà d’une fin bercée par une utopie abrupte qui manque de réalisme.

Notre avis ?

Éléonore plaira assurément aux fans de Nora Hamzawi. Et si ce premier film est plutôt touchant, il y manque encore une recherche dramatique de fond.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 23/09/2020
  • Distribution France : ARP Sélection
Antoine Corte

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